À Beyla, une marche populaire pour pousser le Général Doumbouya à la présidentielle

Le mercredi 15 octobre 2025, les rues de Beyla ont battu au rythme d'une seule et même revendication. Une marée…

Agence guinéenne de presse

Le mercredi 15 octobre 2025, les rues de Beyla ont battu au rythme d’une seule et même revendication. Une marée humaine, pacifique et déterminée, a déferlé dans les artères de la ville. Venus des seize communes de la préfecture, des milliers de personnes ont marché d’une seule voix pour lancer un appel : celui de voir le Général Mamadi Doumbouya se porter candidat à la présidentielle du 28 décembre.

Le départ, donné au rond-point historique, a sonné comme un commencement. Le cortège, épais et vibrant, a serpenté dans la ville, traçant un parcours symbolique devant les lieux de pouvoir : l’hôpital préfectoral, la gendarmerie, la commune urbaine. Il a trouvé son point d’orgue sur la place des Martyrs, où la foule a déposé son espérance.

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L’Arc de l’Allégeance

La manifestation n’était pas qu’un simple rassemblement. C’était une démonstration de force, structurée et unanime. À sa tête, l’arc entier du pouvoir et de la sagesse locales : les seize présidents des délégations spéciales, les présidents de districts, les directeurs de services, les sous-préfets et, surtout, les patriarches, garants de la tradition. Une coalition inédite, mêlant l’administration et la société civile, scellant par sa présence l’importance de l’enjeu.

Dans un concert de slogans – « Doumbouya candidat ! » –, les pancartes parlaient pour un peuple : « Doumbouya, candidature obligatoire ». Le message était sans équivoque : la base exige que celui qui dirige la transition aille au bout du processus.

La Voix de la Nation

C’est Fassou Hawa Camara, présidente de la délégation spéciale de Sinko, qui a donné un visage et une voix à cette attente collective. Avec une assurance tranquille, elle a exposé les raisons de cette mobilisation. « Depuis l’annonce de la date de l’élection, plusieurs personnalités ont déclaré leur candidature. Mais lui, notre choix, le choix du peuple, ne s’est pas encore prononcé. »

Devant une foule acquise, elle a dressé le bilan : l’amour du pays, l’espoir redonné à la jeunesse, le projet pharaonique de Simandou 2040, présenté comme un horizon pour toute la Guinée. Puis, elle est allée au-delà du politique. « Ce n’est pas parce qu’il est beau, grand ou qu’il parle bien. C’est parce qu’il est l’espoir du peuple. Ce sont ses pères, ses mères, ses enfants qui le réclament. Il est obligé d’écouter son peuple. » Un plaidoyer qui transforme l’appel politique en un devoir filial.

L’Ultimatum des Sages

La pression a atteint son paroxysme avec l’intervention des anciens. El hadj Vamougnè Kourouma, portant la voix du patriarche El hadj Abdoulaye Bérété, a joué la carte de l’autorité paternelle. « Nous savons qu’il nous considère comme ses pères. Et s’il est vraiment notre fils, il nous honorera en annonçant très prochainement sa candidature. »

Sous le soleil de Beyla, la place des Martyrs a retenu son souffle. La balle n’est plus dans le camp de la rue, mais dans celui du Palais. Le peuple, par la voix de ses élus et de ses sages, a lancé un ultimatum teinté d’affection. La pression populaire a cédé la place à l’injonction familiale. À Doumbouya, maintenant, de répondre à cet appel qui se veut moins une demande qu’un ordre, venu de la maison même.

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