Matériels bloqués, élection ratée : le coup de gueule de l’UDG

L'annonce est tombée, teintée d'amertume et de frustration. Ce mardi 4 novembre, l'Union Démocratique de Guinée (UDG) de Mamadou Sylla…

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L’annonce est tombée, teintée d’amertume et de frustration. Ce mardi 4 novembre, l’Union Démocratique de Guinée (UDG) de Mamadou Sylla a officialisé son forfait pour la présidentielle du 28 décembre. La raison ? Un stock de matériels de campagne, vital pour ses ambitions, bloqué à la frontière sénégalaise depuis mai dernier. Une explication inédite qui jette une lumière crue sur les coulisses souvent opaques de la préparation électorale.

Un parti habitué des joutes électorales contraint à la défection

Par la voix de son vice-président, Elhadj Dembo Sylla, le parti a tenu à rappeler qu’il n’était pas un novice de la scène politique. « Depuis 2010, l’UDG a pris part à toutes les élections nationales », a-t-il souligné, insistant sur les « très bons résultats » engrangés. Une manière d’affirmer que ce retrait n’est ni un aveu de faiblesse, ni un choix stratégique, mais bien une conséquence subie.

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La préparation, pourtant, avait été méticuleuse. Fidèle à ses habitudes, le parti s’était tourné vers un fournisseur sénégalais de confiance, un « frère », pour commander les fameux matériels qui avaient fait leur preuve lors des scrutins précédents. « Ces matériels, on les a. Ils ont été commandés, et malheureusement, ils ont été tous bloqués à la frontière guinéo-sénégalaise de Sambaïlo à Koundara depuis mai 2025 », a détaillé Dembo Sylla, pointant du doigt l’incident qui a tout fait basculer.

Des millions engloutis et des démarches dans l’impasse

Le drame de l’UDG se niche dans les détails. Des « millions et des millions » de francs guinéens investis dans des T-shirts, affiches, banderoles et autres supports qui n’ont jamais franchi la frontière. Pire, le parti ignore jusqu’à l’état dans lequel se trouvent ces précieux équipements.

« Malgré ces démarches et les millions de nos francs qui ont été investis (…) nous n’avons pas pu, à ce jour, savoir où se trouvent même ces matériels », a confessé le vice-président, dépeignant une situation kafkaïenne. Toutes les instances du parti – conseil politique, bureau politique, bureau exécutif national – se sont réunies en urgence pour trouver une issue. En vain.

La conséquence inéluctable : un retrait forcé

Face à ce blocage administratif ou douanier dont l’origine reste mystérieuse, l’UDG s’est retrouvée acculée. La logistique, colonne vertébrale de toute campagne électorale dans un pays à la géographie complexe comme la Guinée, faisait défaut.

« Il n’est pas possible pour un parti qui doit s’engager pour la campagne, tous ces matériels déjà saisis dans lesquels il a investi des millions et des millions de nos francs de s’engager », a tranché Dembo Sylla, la voix lourde de regret. C’est donc « en tirant les conséquences » de cette situation bloquée que la formation a pris la décision cruelle de ne pas se présenter.

Un coup dur pour les militants, préparés « tout le long de l’année 2024 à 2025 » et qui se trouvaient « sur les rampes de lancement ». Ce retrait forcé de l’UDG, au-delà du sort d’un parti, interroge sur les conditions pratiques et équitables de la compétition électorale en Guinée, où un convoi bloqué peut suffire à modifier le paysage politique.

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