l’Union sacrée sonne l’alerte électorale

CONAKRY – Lundi, l’Union sacrée a tiré la sonnette d’alarme dans une salle de presse attentive. La coalition politique dénonce…

CONAKRY – Lundi, l’Union sacrée a tiré la sonnette d’alarme dans une salle de presse attentive. La coalition politique dénonce les risques d’organiser une présidentielle dans la précipitation. Selon elle, tenir un scrutin national sans élections locales préalables constituerait une faute politique majeure. Cette précipitation pourrait replonger le pays dans l’instabilité.

« Il faut commencer par les élections communales pour poser les bases administratives et légitimes d’un processus électoral crédible », a plaidé Ibrahima Sory Diallo, président de l’Union sacrée. Il a rappelé le précédent de 2010 : plus de cinquante morts et une instabilité prolongée. Un scénario que personne ne souhaite voir se répéter.

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L’illégalité constitutionnelle en question

La coalition s’appuie sur une lecture stricte de la Constitution. Selon elle, les articles 174 et 175 ne peuvent s’appliquer sans l’installation préalable des institutions locales. L’Union sacrée dénonce une violation de la loi fondamentale et pointe la Direction générale des élections (DGE), accusée d’outrepasser son mandat limité au référendum.

Le Code électoral, bien que promulgué, n’a toujours pas été rendu public. Pour la coalition, cette opacité représente un déficit de transparence grave, susceptible de nuire à la crédibilité du scrutin.

L’Union sacrée a également rappelé le serment prêté en 2021 par le président Mamadi Doumbouya : ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. « Ceux qui l’encouragent à violer son serment ne défendent que leurs intérêts », a prévenu Ibrahima Sory Diallo.

La crainte d’une transition accélérée

En filigrane, la coalition questionne la philosophie même de la transition. Elle défend un processus « cohérent et concerté », où les élections locales servent de fondement à l’édifice démocratique. Sans cette base, la Guinée s’exposerait à une transition accélérée, sans fondement institutionnel solide.

Le message est clair : la légitimité se construit et ne se décrète pas. Elle passe par le respect scrupuleux des étapes, de la commune à la nation. À l’heure où la Guinée tente de tourner la page des crises passées, l’Union sacrée se pose en gardienne des principes, rappelant que les raccourcis électoraux mènent souvent à des impasses historiques.

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