Le lancement jeudi 21 novembre des opérations de révision des listes électorales n’a pas répondu à toutes les attentes.
Les activités programmées n’ont pas été effectives dans la majorité des circonscriptions électorales de Conakry et des régions de la guinée profonde. Malgré la disponibilité du matériel, les superviseurs des opérations de saisie ont refusé de faciliter l’accès aux kits ou machines d’enrôlement des électeurs. Ils n’ont même pas participé à la cérémonie officielle de lancement des opérations de saisie.
« Pas question de superviser le travail des opérateurs de saisie » soutiennent les superviseurs qui protestent contre la qualité et les marques des motos proposées comme moyens de déplacement pour les opérations d’enrôlement des électeurs.
L’accès aux kits ou machines serait gelé dans plusieurs localités du pays. Dans la Commune de Matoto, la majorité des superviseurs rejettent les motos proposées et refusent de débuter les opérations de recensement des électeurs. La même situation est signalée dans les préfectures et régions du pays.
Outre les problèmes de mobilité et le flou autour de certaines listes des opérateurs de saisie, la perturbation du recensement des électeurs ou de la révision des listes électorales serait également liée au non-paiement du reliquat des primes des membres des commissions administratives d’établissement et de révision des listes électorales (CAERLE).
Ces reliquats de primes sont liés aux opérations de distribution des fiches avant le début de la nouvelle phase qui consacre le recensement des électeurs.
A ce niveau, les 25 jours d’enrôlement préconisés et jugés insuffisants par l’opposition risquent d’être affectés au point d’impacter négativement tout le processus électoral pour les législatives du 16 février 2020.Il s’agit d’un nouveau défi pour la CENI dont les nouvelles propositions sont qualifiées de « travail bâclé » par les responsables de l’UFR.
Pour l’honorable Saikou Yaya Barry de l’Alliance Républicaine à l’Assemblée Nationale « Il est impossible d’enrôler en 25 jours tous les guinéens. Nous avons 6 millions 400 mille personnes dans le fichier et nous avons passé 4 années sans faire un recensement ou une révision de la liste. Or pendant 4 année, les gens ont eu 18 ans et ils ne sont pas dans le fichier ; il y a d’autres qui sont morts. Ça veut dire qu’il y a 250 à 300 mille personnes qui doivent être chaque année dans ce fichier-là, chose qui n’a pas été faite » ajoute le secrétaire exécutif de l’UFR qui craint des séquences de violences, tout en dénonçant le manque de fiabilité des kits d’enrôlement déployés sur le terrain.