900 millions de francs : la caution qui divise la Guinée

La décision est tombée comme un couperet. Neuf cents millions de francs guinéens. C'est le prix d'entrée, désormais, pour briguer…

Guinée 360

La décision est tombée comme un couperet. Neuf cents millions de francs guinéens. C’est le prix d’entrée, désormais, pour briguer la magistrature suprême en Guinée. Une annonce de la Direction Générale des Élections (DGE) qui a provoqué un séisme politique, et dont l’onde de choc a trouvé une caisse de résonance en la personne du Dr Faya Millimouno. Le président du Bloc Libéral n’a pas mâché ses mots pour qualifier une mesure qu’il estime « scandaleuse » et « totalement disproportionnée ».

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« On fait les choses de manière totalement disproportionnée », a-t-il tonné, la voix chargée d’indignation. Pour le leader politique, la caution, qui devrait n’être qu’une « participation symbolique », est en train de se transformer en une arme d’exclusion massive. Une dérive qu’il analyse à l’aune de l’histoire électorale récente : de 50 millions en 2005, la somme n’a cessé de croître de façon « démagogique », selon lui, pour atteindre aujourd’hui un niveau qu’il juge « du n’importe quoi ».

Une barrière financière ou un choix politique ?

L’argumentaire de Faya Millimouno est implacable. Dans un pays où les liquidités manquent, exiger une telle somme revient, selon lui, à réserver la compétition présidentielle à une élite financière. Il dénonce une « volonté d’écarter certaines candidatures », transformant l’élection en un club fermé. Pourtant, dans ce concert de critiques, le plafond des dépenses de campagne fixé à 40 milliards GNF trouve grâce à ses yeux. Il le juge « raisonnable », chiffres à l’appui, évoquant la logistique titanesque et le coût de la sécurisation du vote.

La bataille juridique en perspective

Mais la colère ne se limite pas aux déclarations. Le leader du Bloc Libéral a déjà saisi la Cour suprême, arguant de l’inconstitutionnalité du code électoral. Son avertissement est sans équivoque : « Si on continue dans cette pagaille, on sort du cadre républicain. » Un ultimatum qui place la DGE et les institutions face à leurs responsabilités.

L’affaire de la caution dépasse ainsi le simple débat technique. Elle touche à l’essence même de la démocratie guinéenne : une présidentielle doit-elle être une course où seuls les plus riches peuvent s’aligner ? La question, désormais, est sur la place publique. Et la réponse, quelle qu’elle soit, marquera durablement le visage de la prochaine transition politique en Guinée.

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