Haute prison de Yorokoguiya : où en sommes-nous ?

L’établissement porteur d’espoir  qui devait être livré en 2017, n’est toujours pas sorti de terre.

L’arrivée de Me. Cheik Sacko avait suscité un grand espoir chez les guinéens. Celui de voir la justice guinéenne sortir de sa léthargie et se rapprocher du justiciable. C’est dans cette lancée que des réformes courageuses seront entreprises pour donner à l’appareil judiciaire sa véritable place de troisième pouvoir. Les nouvelles mesures ont donné à nos hommes en noir un pouvoir et une autonomie les mettant à l’abri de la nécessité financière. Pour soutenir justement cette réforme, l’Etat a engagé la construction et la restauration des infrastructures de la justice. Le Pr. Alpha CONDE en personne a salué la construction d’une maison d’arrêt moderne à Dubréka. Cette prison moderne devait être faite à l’image de celles que l’on trouve dans les pays développés. Elle doit être un centre de rééducation et de réinsertion sociale pour les délinquants et les malfrats. L’ambition affichée est de permettre l’apprentissage des métiers par les prisonniers pour faciliter leur retour dans la société.

Les travaux de construction ont été confiés à une entreprise espagnole pour un délai contractuel de 17 mois. Le coût estimé à plus de cent milliards de nos francs  pour la réalisation de ce projet de grande importance. Ce qui inquiète aujourd’hui c’est de ne voir sur le terrain qu’une  trace infiniment petite  de cette prison annoncée à grande  pompe .Alors que la remise de cette infrastructure avait été prévue pour avril 2017 selon des sources. Ce projet brille aujourd’hui par l’absence de l’entreprise espagnole et le mutisme du garde des sceaux.

Il faut savoir que dans ce pays nombreux sont les projets qui meurent à leur naissance. La volonté du président de doter notre pays des infrastructures sociales et administratives est ardente. Son ambition est de renforcer l’autorité de l’Etat qui avait pris un sérieux coup avec les événements de janvier-février 2007. Ce serait alors une grande déception pour lui de constater l’immobilisme de ce grand chantier. Vu son désir ardent de faire de notre pays un véritable Etat de droit. En tout cas l’espoir qu’a suscité la nomination de Me. Sacko était grand au sein du peuple. A l’unanimité il a été presque plébiscité par toutes les obédiences politiques et toutes les couches sociales.

Massacre du 28 septembre : le ministre de la Justice n’a pas tenu à sa promesse

Me Cheik Sacko n’a pas pu tenir sa promesse sur l’ouverture du premier procès concernant les massacres du 28 septembre 2009 avant la fin de l’année 2017

 

Le ministre guinéen de la justice et garde des seaux, Me Cheik Sacko n’a pas pu tenir sa promesse sur l’ouverture du premier procès concernant les massacres du 28 septembre 2009 avant la fin de l’année 2017.

Après une forte pression de la part des victimes de cette tragédie au cours des années précédentes, le ministre s’est fait entendre avec toute sincérité qu’il fera tout son possible pour les satisfaire avant la fin de l’année 2017. Il a promis qu’il y aura l’ouverture du procès avant la fin de l’année. Très malheureusement, cela s’est transformé en tape à l’œil pour soulager les victimes.

Joint au téléphone concernant cette fausse promesse mercredi 03 janvier 2018, la présidente de l’AVIPA (Association des parents et amis des victimes des massacres du 28 septembre 2009) nous a laissé entendre qu’ils doivent continuer à faire les plaidoyers pour qu’il y ait le procès en 2018, maintenant que l’instruction a été officielle avant la fin de l’année 2017.

« Notre attente c’est l’ouverture du procès maintenant. Parce qu’il y a des élections qui se préparent. On a après les élections communales, les législatives et les présidentielles qui s’approchent.  Alors on aimerait que le procès démarre avant cela ».

Pour elle déjà que l’instruction a été clôturée avant la fin de l’année, c’est déjà quelque chose qui est importante.

« Depuis 2014 on a commencé à nous promettre le procès, ça n’a pas eu lieu jusqu’à présent. A chaque fois, c’est la même chose et maintenant que c’est clôturé, nous espérons que le procès va arriver. C’est pour cela qu’il faut continuer à faire des plaidoyers et demander à ce que les promesses se réalisent. Malgré le temps que ça fait, nous sommes toujours à l’attente. L’espoir est là, malgré le mal que les victimes ont. On estime que le procès sera ouvert bientôt ».

Elle a clôturé son intervention soulignant que si toute fois rien n’est fait avant la fin de cette année 2018 encore, ça veut dire que la Guinée ne peut pas gérer ce dossier. En ce moment, il faudrait qu’elle accepte que les juridictions internationales s’occupent du procès. Mais elle est convaincue que cela ne va pas y arriver à partir du moment que la clôture a été obtenue avant la fin de l’année 2017.