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Signature de la concession du Port autonome: le ministre des transports apporte des précisions

C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animé le 16 Août dernier. Pour lui le port autonome de…

C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animé le 16 Août dernier. Pour lui le port autonome de Conakry n’a pas été vendu

« Cet acte qui a été conclu entre le gouvernement et la société turque Albayrak n’est pas une vente du Port Autonome de Conakry. Il n’y a eu aucune aliénation du patrimoine. Il s’agit tout simplement d’une mise en concession pour une période de 25 ans. Autrement dit, une délégation de service public qui est faite par l’Etat en faveur d’un opérateur privé. Je crois qu’il est très important qu’on le sache parce qu’il y a eu des rumeurs de tout genre qui ont fait croire qu’il s’agissait purement et simplement d’une cession définitive du Port Autonome de Conakry.

La deuxième chose sur laquelle je voudrais insister, c’est que ce n’est pas tout le Port Autonome de Conakry qui a été mis en concession. Le Port Autonome de Conakry, je vais vous le dire est composé de plusieurs terminaux. Vous avez d’abord le terminal à conteneurs qui a été mis en concession depuis 2011 en faveur du groupe Bolloré. Vous avez également le terminal d’alumine qui est détenu par la société FRIGUIA et maintenant par la société RUSAL. Vous avez aussi le terminal d’hydrocarbures et enfin vous avez le terminal conventionnel.

C’est le terminal conventionnel qui a été mis en concession en faveur du groupe Albayrak de Turquie. Je dois vous dire que ce port conventionnel existe depuis des années 1980. Donc ses installations sont aujourd’hui saturées. Elles sont vieillissantes, leur remise en état, leur extension et leur modernisation exigent des montants considérables dont ne dispose pas en ce moment notre pays. Même si nous avions ces ressources, il serait plus judicieux de les investir ailleurs dans les secteurs sociaux de base (…).

Pour que notre Port Autonome soit compétitif, nous avons donc décidé de procéder à sa mise en concession. Le Port de Conakry a un volume d’activités d’environ 9 millions de tonnes de marchandises traitées par an. Le Port d’Abidjan a un volume d’activités de 21 millions de tonnes. Le Port de Dakar  a un volume d’activités de 16 millions de tonnes.  Le Port de Lomé a un volume d’activités de 15 millions de tonnes. Tous ces Ports sont très loin du Port de Conakry. Si nous voulons que le Port de Conakry soit porteur de toute la croissance économique que nous sommes en train de générer aujourd’hui à travers de nombreux investissements, surtout dans le domaine minier et dans d’autres secteurs. Il était donc important que l’extension de du Port de Conakry intervient le plus rapidement possible. C’est pour cette raison donc que cette concession a été organisée.

Jamais un contrat en République de Guinée n’a bénéficié d’autant d’attention, n’a fait aussi l’objet d’accompagnement de la part des experts étrangers, de la part d’institutions étrangères, de la part du cabinet conseil (…). Ce n’est pas par hasard que cette convention de concession soit  aussi volumineuse de 178 pages. On aurait pu se contenter comme on le fait très souvent, d’une mise en concession de 20 ou de 30 pages. Dans ce cas précis, on n’est allé jusqu’à 178 pages parce qu’on a tenu à ce que tous les cas de figures, toutes les options et toutes les éventualités soient prises en compte afin que les intérêts de la Guinée soient préservés.

Je suis personnellement à l’aise pour parler de ce dossier dont j’ai hérité. Donc je ne suis pas en train de défendre des démarches auxquelles j’ai été associé. J’ai lu ce dossier du début à la fin et je me suis rendu compte que c’est un dossier qui sauvegarde l’intérêt national et il est avantageux pour la Guinée. Sinon, soyez certains que je ne serais pas devant vous pour en parler. C’est un dossier qui mérite d’être défendu pour plusieurs raisons. Vous savez, notre port a besoin de beaucoup d’investissements. Si nous voulons nous comparer aux ports voisins, nous avons besoin de faire des investissements mais très malheureusement, nous n’avons pas la possibilité financière (…). La société Albayrak va investir au moins 200 millions de dollars sur les deux prochaines années. Ces 200 millions de dollars vont permettre notamment, d’équiper le Port de Conakry tout en réalisant des travaux extrêmement importants. Les revenus de l’Etat qui sont prévus, en dehors des droits de douane, des Impôts pendant la durée de la concession, se chiffrent à 330 millions de dollars.

Le Groupe Albayrak va investir pendant toute la durée de la concession 500 millions de dollars. Contrairement à ce qu’on a entendu, il n’est nulle part question de réduire des effectifs quelconques. Ceci est totalement exclu au niveau de cette convention. Au contraire, l’augmentation des activités va amener des créations d’emplois nouveaux et à des recrutements nouveaux. C’est exactement l’inverse qui va se passer. Non seulement il y aura de nouveaux emplois, mais des traitements aussi vont s’améliorer compte tenu de l’amélioration de la situation financière du Port qui est attendu à court terme.

Moi je vois mal le gouvernement, encore moins le Président de la République,  négocier une convention et accepter que dans cette convention, qu’on procède à des licenciements massifs des dockers. Ce sont des rumeurs qui ont été répandues tout simplement parce qu’on ne veut pas que le Port Autonome de Conakry entre dans une nouvelle phase d’évolution. Certains veulent conserver de petits privilèges et ne veulent pas que le Port s’ouvre à la modernité qui va permettre ainsi l’amélioration des traitements des uns et des autres. Très malheureusement, ils préfèrent leurs bonheurs individuels et c’est ce qui a fait que toutes ces folles rumeurs ont fait le tour de la ville.

Le Port Autonome de Conakry va continuer à exister avec une nouvelle mission qui sera le contrôle et la validation de toutes les décisions, de tous les investissements et de toutes les modernisations qui seront initiés par le Groupe Albayrak. C’est la Direction du Port Autonome de Conakry qui va assurer la surveillance de l’exécution de la convention de concession. Donc il n’est nullement question de licenciement, il n’est nulle part question d’exonération et il n’est nulle part question encore moins de vente du Port Autonome de Conakry »