Le procès du colonel Issa Camara et compagnie sur l’affaire relative aux violences à Mali se poursuit au tribunal militaire à formation spéciale de Labé. Après l’audition des principaux accusés et des victimes, les témoins commencent à défiler devant les juges.
Ce lundi 22 janvier 2018, le gouverneur de la région de Labé a été entendu comme témoin des faits. De 10H à 12H, Sadou keita a répondu aux questions des avocats de la partie civile.
A la barre, le numéro 1 de la région de Labé a déclaré que son autorité a été bafouée par le colonel Issa Camara au moment des faits. “Les citoyens de Mali m’attendaient comme un messie. Je n’ai pas reconnu celui [Issa Camara] que j’appelle affectueusement mon beau. C’était carrément une rébellion”, raconte le gouverneur.
Après les avocats de la partie civile, ceux de la défense ont pris la parole pour interroger à leur tour Sadou Keita. “Oui ou non, vous avez vu ou entendu le colonel Issa Camara donner des ordres pour aller piller?”, lui demande un des avocats.
“Je n’étais pas à coté de lui”, rétorque le gouverneur. L’avocat insiste pour avoir une réponse précise. L’auditoire qui suit de près le dossier a marqué son désaccord par des cris. Pour protester, les avocats de la défense ont jeté l’éponge, obligeant le président à suspendre la séance.
Maître Lancinet Sylla de la défense dénonce des manquements dans ce procès. “Chaque fois que nous prenons la parole, nous sommes hués par le public. Un débat de ce genre ne peut pas se tenir sans la sérénité requise. Et cela relève de la responsabilité du président du tribunal d’exercer la police et la direction des débats”, indique l’homme en robe.
Maître Thierno Baldé de la partie civile relativise : “Il arrive que le public dans la salle réagisse d’une certaine manière. Par la suite, le président les ramène à l’ordre”.
L’audience a repris peu de temps après sa suspension avec toujours le gouverneur Sadou Keita pour la suite de son témoignage.