C’est un satisfecit qui tombe à point nommé. Les missions d’observation conjointes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union africaine (UA) ont rendu leur verdict, mercredi 24 septembre, sur le référendum constitutionnel guinéen du 21 septembre : le scrutin s’est « bien déroulé » et les acteurs électoraux ont « rempli leurs missions convenablement ». Une validation de poids pour les autorités de transition, au lendemain de la proclamation des résultats provisoires donnant le « Oui » vainqueur avec 89,38% des voix.
Dans un communiqué public, les organisations régionales et continentales ont salué le professionnalisme du personnel électoral et le travail des observateurs nationaux et internationaux. Leur mission, composée de 50 experts répartis équitablement entre la Cédéao et l’UA, a couvert les huit régions administratives du pays et visité 389 bureaux de vote le jour J.
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Une mission bien déployée et inclusive
Sur place, les délégations ont rencontré l’ensemble des parties prenantes : autorités guinéennes, Direction générale des élections (DGE), Cour suprême, société civile et partenaires techniques et financiers. Une approche inclusive destinée à recueillir une vision panoramique du processus.
Leurs conclusions positives confortent les chiffres officiels annoncés mardi par le ministre de l’Administration du territoire, Ibrahima Kalil Condé : plus de 5,1 millions de « Oui », un taux de participation de 86,42%, et un processus déployé dans 16 722 centres de vote.
Un appel au soutien international
Au-delà du constat technique, la Cédéao et l’UA lancent un appel clair : la communauté internationale doit poursuivre son soutien aux autorités de transition et au peuple guinéen pour « la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité ». Un message adressé notamment aux bailleurs et partenaires techniques, parfois réticents à accompagner des processus de transition non issus d’élections pluralistes.
Cet appel intervient à un moment crucial : la Guinée s’apprête à tourner la page de la transition avec la promulgation prochaine de la nouvelle Constitution, puis l’organisation d’élections générales. Les deux institutions estiment que cet accompagnement est essentiel pour garantir un retour à l’ordre constitutionnel apaisé et crédible.
Vers une normalisation politique ?
Cette validation internationale pourrait contribuer à désamorcer les tensions politiques internes et à crédibiliser la suite du processus. Reste que l’opposition, qui a boycotté le scrutin et rejette ses résultats, ne devrait pas se laisser convaincre si facilement.
La balle est maintenant dans le camp de la Cour suprême, qui doit examiner les résultats et proclamer les chiffres définitifs. Ensuite, le gouvernement devra prouver que la « stabilité » promise n’est pas un leurre, mais bien le prélude à une démocratie renouvelée.
