Faya Millimouno répond à ses détracteurs : « Je ne suis pas un opposant fabriqué par la junte »

 Les rumeurs courent, tenaces, dans les milieux politiques guinéens. Faya Millimouno, président du Bloc Libéral et figure de l’opposition ayant mené campagne…

 Les rumeurs courent, tenaces, dans les milieux politiques guinéens. Faya Millimouno, président du Bloc Libéral et figure de l’opposition ayant mené campagne pour le « Non » au référendum constitutionnel, serait-il en réalité un « opposant fabriqué » par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) ? Interpellé sur ces suspicions, le leader politique a répondu avec une fermeté teintée d’agacement : « Je ne suis pas quelqu’un qu’on peut fabriquer ».

Face à ceux qui voient en lui un pantouin du pouvoir, Millimouno rappelle son parcours. « Avant que certains membres du CNRD ne soient dans l’armée, j’étais déjà dans la politique. Avant que certains militaires, membres du CNRD, ne soient même à l’école secondaire, au collège, j’étais déjà dans la politique », a-t-il asséné, rejetant catégoriquement l’idée que son opposition puisse être orchestrée par la junte.

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« Pourquoi lui, on ne le tue pas ? »

Le dirigeant libéral va plus loin, évoquant les questions que certains se posent ouvertement : « Pourquoi lui, on ne le tue pas ? Pourquoi lui, on ne le kidnappe pas ? Pourquoi lui, on ne le torture pas ? ». Des interrogations qui, selon lui, trahissent une mentalité dangereuse. « Quand on raisonne comme ça, on dit à la dictature en place qu’on est vraiment mûrs pour l’esclavage ».

Pour Millimouno, le véritable scandale n’est pas son impunité relative, mais bien la répression qui frappe d’autres opposants. « La question qu’on devrait se poser aujourd’hui, c’est pourquoi Aliou Bah devait être aujourd’hui en prison ? Pourquoi Abdoul Sacko a été enlevé de son domicile et torturé ? Pourquoi nous permettons ça ? ».

Défendre les victimes, pas justifier les bourreaux

En citant nommément des personnalités victimes d’enlèvement, de torture ou d’emprisonnement – comme Mohamed Traoré –, Millimouno opère un renversement du débat. Il ne s’agit pas, explique-t-il, de se demander pourquoi certains sont épargnés, mais pourquoi d’autres sont persécutés. « Les vraies questions, c’est à ce niveau. Ce n’est pas pourquoi on ne m’arrête pas ».

Une réponse qui vise autant à désamorcer les rumeurs qu’à recentrer l’attention sur les abus du régime. En se présentant comme un opposant historique et indépendant, Faya Millimouno tente de préserver sa crédibilité tout en maintenant la pression sur une junte de plus en plus accusée de méthodes brutales.

Reste que dans le climat de défiance généralisée qui règne en Guinée, ces explications ne suffiront probablement pas à calmer toutes les suspicions. Mais une chose est sûre : Millimouno a choisi son camp – celui d’une opposition frontale, même si elle n’est pas persécutée.

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