Guinée Conakry : Thomas Boni Yayi échange avec la classe politique

Une dizaine de personnes représentant les quatre coalitions les plus importantes de la scène politique guinéenne, ont répondu à l’invitation du médiateur.

 

Après plusieurs tentatives manquées, l’ancien président du Bénin, désigné par la Cédéao comme médiateur dans la crise guinéenne, a pu échanger avec les acteurs politiques du pays. Une dizaine de personnes représentant les quatre coalitions les plus importantes de la scène politique guinéenne, ont répondu, avec beaucoup de réserve, présentes à l’invitation du médiateur.

Les échanges ont duré près de trois heures entre Thomas Yayi Bony et les porte-paroles de la classe politique guinéenne. Parmi eux, des représentants de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD), les soutiens de Cellou Dalein Diallo, du RPG et alliés de l’ancien président Alpha Condé, la branche politique du FNDC, proche de Sidya Touré ainsi que la CORED de l’homme d’affaires Mamadou Sylla.

Les partis politiques lui ont remis des doléances dont les contenus sont restés à la discrétion du médiateur. « Le président Boni Yayi nous a accordé suffisamment de temps pour évoquer avec nous les éléments constitutifs qui peuvent permettre à la Guinée, enfin, de commencer la mise en œuvre d’une transition apaisée et inclusive. », explique Kiridi Bangoura, le porte-parole pour la circonstance des différentes coalitions.

Diabaty Doré, qui est membre de l’ANAD, a d’autres préoccupations. « Nous sommes demandeurs de dialogue, nous voulons vraiment qu’on discute et qu’on respecte la charte de la transition. Vous savez que la charte de la transition a été violée par rapport à des manifestations, nous avons vraiment bien parlé de la conduite de la transition pour que la transition soit une réussite ».

Même si les entretiens se sont déroulés loin des regards de la presse et que le contenu des doléances n’a pas été dévoilé, les observateurs pensent que cette entrevue a permis d’aborder la durée de la transition, son contenu, ainsi que le sort réservé aux nombreux cadres de l’ancien régime en prison et d’autres leaders politiques en exil forcé.

Guinée : le colonel Doumbouya reçoit les conclusions des assisses nationales

La commission nationale des assises « Journées nationales de vérité et de pardon » a remis son restitué et remis son rapport mercredi 24 août au colonel Mamadi Doumbouya.

 

Ces assises, auxquelles des milliers de Guinéens avaient pris part, avaient été lancées en mars dernier à l’initiative du président de la transition guinéenne et ont été clôturées fin avril. Que contient le rapport qui a été remis hier ? Éléments de réponse.

La commission codirigée par monseigneur Vincent Koulibaly, archevêque de Conakry, a produit un rapport comportant 45 recommandations. Elle a d’abord demandé au président de la transition que l’État prenne en charge les victimes des violences lors des différentes manifestations, et apporte aussi une aide psychologique et matérielle.

Le document d’une centaine de pages recommande entre autres la régularisation de la situation des civils et militaires mis à la retraite par erreur par la fonction publique, ainsi que la régularisation de la situation des salariés pénalisés par le gel des comptes de leurs institutions et les collectivités locales après le 5 septembre 2021.

Le rapport suggère aussi que des démarches soient menées en Guinée et à l’étranger pour l’obtention de la déclassification des archives portant sur le pays, afin d’entamer un travail mémorial qui sera piloté par un comité scientifique qui aura pour mission d’écrire l’histoire générale de la Guinée.

Enfin, le texte propose la mise en place d’une commission ad hoc de suivi et d’exécution de toutes ces recommandations. Le colonel Doumbouya, après la réception du document, affirme : « Aux problèmes guinéens, les solutions seront aussi guinéennes ».

Guinée : le silence du médiateur inquiète au sein les acteurs politiques

Le médiateur désigné par la Cédéao dans la crise guinéenne, Thomas  Yayi Bony, est de retour depuis dimanche 21 août à Conakry.

 

Comme lors de son premier séjour en juillet dernier, l’ancien président du Bénin n’a pas encore rencontré les acteurs politiques et la société civile, ce qui suscite des inquiétudes en leur sein.

Une rencontre était prévue avec l’ex-parti au pouvoir, le RPG d’Alpha Condé, et ses alliés mardi après-midi, mais elle a finalement été annulée au dernier moment. Ce qui n’est pas du goût de Rafiou Sow, le président du PRP (le Parti du renouveau et du progrès) et membre de l’ANAD, l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique.

« Les partis politiques n’ont pas pu rencontrer le médiateur pour le moment. On nous avait conviés à une rencontre avec le médiateur ce mardi dans l’après-midi, finalement ils nous ont appelés pour déprogrammer. On nous demande de rester en stand-by. Selon des indiscrétions, les autorités guinéennes ne voudraient pas que le médiateur rencontre toutes les voix discordantes ou les oppositions au CNRD », déplore Rafiou Sow au micro de notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah.

« En ce qui concerne l’emploi du temps du médiateur, nous croyons savoir qu’il est là jusqu’au vendredi, nous pensons qu’il ne pourra pas réussir sa mission si les autorités lui font des injonctions ou l’empêchent de rencontrer toutes les forces libres de la nation », ajoute-t-il.

« Nous sommes très sceptiques par rapport à sa mission. En tout cas, nous nous sommes disposés à une table de dialogue. Nous le souhaitons, nous l’exigeons, et nous pensons que très prochainement, quelle que soit l’issue, ils seront obligés de nous retrouver autour de la table pour discuter des grands axes de la transition pour que cette transition puisse aboutir à des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. »

 

Guinée : présence de la CEDEAO à Conakry

Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise guinéenne, l’ancien Président du Bénin Thomas Yayi Boni, est arrivé à Conakry dimanche soir.

 

A son arrivée, il a été accueilli par le ministre guinéen des Affaires étrangères et de la Coopération, Dr Morissanda Kouyaté et le représentant du bureau de la CEDEAO à Conakry. Après plusieurs annonces et reports, Yayi Boni est enfin arrivé, dimanche, au lendemain de la nomination d’un nouveau Premier ministre en Guinée, et d’un léger remaniement ministériel. Selon un communiqué de la Commission de la CEDEAO en Guinée publié le 13 août, il prévoit un dialogue inclusif avec les membres du gouvernement, les acteurs politiques, les partenaires et la société civile guinéenne.

Fraîchement nommé médiateur pour la transition politique en Guinée, l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi a effectué sa première visite à Conakry le 20 juillet dernier.  Lors de cette visite, il a eu des discussions sur le chronogramme de la transition. Le colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé, s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, favorable à une courte transition, a rejeté le 3 juillet ce délai, lors d’une réunion à Accra, sans annoncer de nouvelles sanctions contre la Guinée, déjà suspendue des organes de l’organisation.

Guinée : deux morts et des blessés lors d’une manifestation à Conakry

Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) avait demandé aux Guinéens de manifester dans tout le pays pour dénoncer les dérives de la junte.

 

Deux personnes sont mortes et d’autres ont été blessées à Conakry, mercredi 17 août, lors d’une journée de manifestation à l’appel du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), collectif politico-social créé en 2019 pour lutter contre le troisième mandat de l’ancien président Alpha Condé. Le FNDC, dissous par les autorités, avait demandé aux Guinéens de manifester dans tout le pays pour dénoncer les dérives de la junte et exiger une gestion plus transparente de la transition.

Il était environ 14h40, ce mercredi 17 août, quand Ibrahima Baldé, 17 ans, chauffeur, a été touché par une balle à Wanindara, un quartier chaud de la capitale Conakry. Évacué d’urgence dans une clinique de son quartier, il est décédé quelques instants après. Alpha Oumar Barry, 16 ans, néo-lycéen à Bambéto, a également perdu la vie lors de cette journée de manifestation à l’appel du FNDC.

Pour éclaircir les circonstances de leurs décès, leurs parents inconsolables espèrent qu’une commission d’enquête sera mise en place par la justice, qui pour l’instant n’a pas réagi. Les forces de l’ordre ont quadrillé plusieurs quartiers de la capitale et ont affronté jusqu’à la tombée de la nuit des manifestants très mobiles en divers endroits.

Des dizaines d’interpellations et autant de blessés ont été enregistrés, notamment dans la haute banlieue de Conakry, ainsi que dans les villes de Labé, au nord, et de Dalaba, au centre, où des manifestants ont fait fuir les agents de la gendarmerie.

Avec ces deux drames, le nouveau nombre des victimes dans les manifestations depuis l’arrivée du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au pouvoir en septembre 2021 monte à huit, selon les décomptes de la presse et des défenseurs des droits humains.

Sur la réussite ou non de la manifestation, qui ressemblait dans certaines communes et villes de l’intérieur à une journée « ville morte », des observateurs remarquent que le déploiement massif et impressionnant des forces de l’ordre dans les rues de Conakry a contribué à dissuader la population. Mais les organisateurs, qui appellent à la mise en place d’un véritable cadre de dialogue entre la junte, les acteurs politiques et la société civile, se sont félicités de la mobilisation. Ils ont estimé que le peuple les avait écoutés.

Dans une déclaration à RFI, un des porte-paroles du mouvement s’est dit « content d’avoir donné du travail aux forces de l’ordre qui n’ont pas chômé tout le long de cette journée pluvieuse », ajoutant que « malgré le déploiement dissuasif de l’armée et de la police, nous avons été écoutés par la population de Conakry et de quelques villes de l’intérieur du pays ».

Le Togo reçoit le riz d’une valeur de près de 2 milliards FCFA

Le Japon et le Togo ont conclu le jeudi 11 août 2022, un accord de financement de 1,75 milliard FCFA au profit des populations togolaises vulnérables.

 

La convention a été signée par le ministre togolais de l’agriculture Antoine Lekpa Gbégbéni et Ikkatai Katsuya, Ambassadeur du Japon au Togo.

A travers ce protocole qui s’inscrit dans le cadre du Projet Kennedy Round, le Togo va réceptionner une quantité de riz blanc au profit des populations vulnérables sur l’ensemble du territoire national. Selon le Japon, ce soutien vise à aider Lomé à faire face aux effets du changement climatiques sur les productions du riz, notamment, ainsi qu’aux perturbations économiques liées à la Covid-19.

C’est aussi une façon de soutenir le gouvernement togolais qui fournit des efforts considérables pour assurer à sa population, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, apprend-on.

Notons que grâce à des cargaisons de riz déjà offertes cette année par les autorités du pays du Soleil levant dans le cadre du projet KR, le Togo selon Antoine Gbégbéni, a « financé plusieurs projets inscrits dans la feuille de route gouvernementale Togo 2025 pour le secteur agricole. Il s’agit notamment de la mise en place des zones d’aménagement agricole planifiées (ZAAP) et du désenclavement des régions du Togo à travers l’aménagement des pistes rurales ». Ceci, grâce aux fonds de contrepartie de la vente du riz KR.

En rappel, cette année, le Togo a déjà obtenu du gouvernement japonais, 6000 tonnes de riz blanc pour une valeur de 3 milliards FCFA. Une cargaison de riz blanc d’environ 2 700 tonnes pour le compte de ce projet est attendue en début 2023.

Guinée Conakry : le FNDC rejette sa dissolution

Le gouvernement de transition a annoncé la dissolution de cette coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile.

 

Le gouvernement de transition avait annoncé la dissolution de cette coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, l’accusant d’avoir recours à des actions violentes lors ces manifestations contre la junte. La dernière manifestation fin juillet a fait cinq morts. Le FNDC maintient son appel à manifester sur toute l’étendue du territoire le 17 août.

Dans un communiqué, le FNDC dénonce ce qu’il qualifie d’« intimidation », de « harcèlement » et de « menace » de la part de la junte au pouvoir, qu’il accuse d’être « une mafia politique ».

« Nous ne sommes pas une association ou une organisation, indique Sékou Koundouno, membre de la coordination du mouvement, mais un mouvement citoyen, un élan vers la justice et l’état de droit. » Il poursuit : « Ce mouvement est né avant la nébuleuse du CNRD [Comité national du rassemblement pour le développement], ce pouvoir illégitime et illégal, et continuera d’exister après la nébuleuse CNRD. Car le peuple de Guinée est prêt jusqu’au dernier souffle à défendre sa dignité et revendiquer le droit à une société juste. »

Au gouvernement de transition, qui accuse la coalition d’avoir recours à des actions violentes, il répond que le FNDC a toujours appelé à des manifestations pacifiques. Et ajoute que la violence est du côté de ceux qui utilisent des armes létales dans le maintien de l’ordre.

Le FNDC appelle à se mobiliser massivement pour ses manifestations à venir, afin de « faire échec à une pérennisation du régime militaire en Guinée ».

Guinée-Conakry : vers la dissolution du FNDC

Le gouvernement vient d’annoncer la dissolution du FNDC, une coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile.

 

Dans un arrêté daté de lundi 08 août soir, le gouvernement de transition accuse le mouvement d’organiser des manifestations armées sur la voie publique et lui reproche d’agir comme un groupe de combat ou une milice privée.

« Leur mode opératoire, écrit le gouvernement, se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, et des actions ciblées contre les forces de l’ordre. »

« Des actions qui mettent en péril l’unité nationale », affirme le gouvernement, qui ajoute que le FNDC ne figure pas parmi les organisations non gouvernementales agréées dans le pays.

L’arrêté a été publié alors que le mouvement de contestation venait d’annoncer de nouvelles manifestations, dénonçant le manque de réponse à ses demandes d’un « dialogue crédible » sur la transition vers un pouvoir civil.

Le FNDC était à l’initiative des manifestations organisées les 28 et 29 juillet dernier, interdites par les autorités, et au cours desquelles cinq personnes ont été tuées.

Il a aussi été le fer de lance de la contestation contre l’ancien président Alpha Condé et s’oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir.

Guinée-Conakry : de nouvelles manifestations annoncées par le FNDC

Un collectif a appelé lundi 8 août à de nouvelles manifestations contre la junte le 14 août à Bruxelles en Belgique, pour interpeller l’Union européenne.

 

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), annonce de nouvelles manifestations contre la junte le 14 août à Bruxelles en Belgique. Ces manifestations ont pour objectif d’interpeller l’Union européenne, et le 17 août sur toute l’étendue du territoire guinéen, mettant fin à une trêve, faute de réponses à ses demandes de « dialogue crédible » sur la transition vers un pouvoir civil.

Le FNDC, coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, était à l’initiative des manifestations organisées les 28 et 29 juillet, interdites par les autorités et où cinq personnes ont été tuées, pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte.

« Ces manifestations visent à exiger du CNRD la satisfaction des revendications ci-dessous, énumère Mamadou Billo Bah, le porte-parole du FNDC, au micro de notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah : l’ouverture d’un cadre de dialogue crédible entre le CNRD, les acteurs politiques et de la société civile ; la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la durée de la transition, au lieu d’être en six mois imposé par le CNRD et qui ne repose sur aucune base objective ; le respect des droits et libertés fondamentaux, au premier rang desquels le droit à la vie et l’annulation de la décision portant interdiction générale des manifestations pacifiques dans la rue et sur les places publiques ; l’ouverture du procès des crimes de sang ; la libération sans condition de tous les détenus politiques liés aux manifestations ; l’arrêt des harcèlements judiciaires et des poursuites fantaisistes contre les acteurs politiques et de la société civile ; l’ouverture d’une enquête indépendante placée sous l’égide des Nations unies afin de traduire devant les juridictions compétentes les auteurs et commanditaires des crimes et exactions perpétrées. »

Guinée-Conakry : poursuites judiciaires contre le FNDC

Le ministre de la justice a adressé mardi 2 août une note au parquet général près la cour d’appel de Conakry pour demander de poursuivre le FNDC.

 

« Diffamation et divulgation de fausses informations de nature à porter atteinte à la paix et à la sécurité publique et complicité de meurtre. ». Ce sont les injonctions portées par le ministre de la Justice contre le Front national pour la défense de la Constitution (FDNC), et en particulier son représentant, Sekou Koundouno.

Charles Wright reproche au mouvement citoyen d’avoir « porté des accusations graves » à l’encontre du président de la Transition, Mamadi Doumbouya, lui reprochant d’être le cerveau de la répression. Cela sans que le FNDC n’apporte la moindre preuve, a précisé le garde des Sceaux.

Cette note du ministre de la Justice intervient alors qu’hier, le mouvement citoyen a annoncé avoir saisi le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) pour dénoncer la répression meurtrière des manifestations et la violation des droits humains dans le pays. À cette plainte, le FNDC a joint une liste « des cerveaux de la répression ». Et Mamadi Doumbouya est le premier nom cité.

Pour Ousmane Gaoual Diallo, ministre guinéen et porte-parole du gouvernement de transition, ces accusations portées par le FNDC à la CPI sont infondées : « Il faut raison garder et mettre l’accent sur la volonté des autorités de maintenir le dialogue et de conduire cette transition de la manière la plus sereine. »

La semaine dernière, le FNDC a organisé des manifestations alors que celles-ci avaient été interdites. Selon les autorités, le mouvement aurait ainsi causé la perte de plusieurs vies humaines, des blessés graves et des dégâts matériels. Ils accusent également le mouvement d’avoir utilisé des enfants de moins de 10 ans à des fins politiques.