Auteur/autrice : Kadidjatou Balde
Décès de Lansana Sangaré, procureur du tribunal de Mafanco
Projet de Souapiti : des anciens travailleurs réclament le paiement de leurs arriérés de salaires
Après 5 ans de contrat, des anciens employés du projet de barrage hydroélectrique de Souapiti, réclament le paiement de 50% d’arriérés de salaires. Sur les 143 employés concernés, une vingtaine était devant la presse hier, jeudi 29 avril 2021.
Face à la presse, ces anciens employés du projet de barrage hydroélectrique de Souapiti accusent la direction générale dudit projet de n’avoir pas honoré ses engagements vis-à-vis des travailleurs.
‘’Tout ce qui est dit dans le projet, la direction est allée en dehors ça. Le salaire défini par le projet indique que le dernier cadre doit percevoir 833 dollars par mois. La direction générale a proposé un salaire de 3.250.000 GNF par mois. Mais on nous dit qu’en attendant que le budget total du projet ne soit débloqué, nous allons recevoir une prime de 1. 625.000 GNF’’, indique Daouda Keita, cadre du développement local.
‘’Comme ils ont vu qu’il y a eu des réclamations de salaires, la direction a convoqué une réunion pour nous dire que le projet est fini et il va falloir libérer des travailleurs’’, ajoute-t-il.
Un autre cadre au département réinstallation du projet Souapiti dénonce des manquements au niveau de la direction générale.
‘’L’administre générale de Souapiti a engagé les travailleurs sans contrats. Durant ces cinq ans, on n’a pas eu droit à des congés annuels. Nous n’avions pas de bulletin de salaire, ni de prise en charge médicale’’, déplore Paul Kokoly Haba.
‘’Nous réclamons nos 50% d’arriérés de salaires et les règlements de fin de projet. Personnellement, en me réfèrent à la moitié de mon salaire, on me doit 102 millions et quelques francs guinéens’’, revendique M. Haba.
Libération des Détenus politiques : Le CTG appelle à la mobilisation générale
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le CTG (COLLECTIF POUR LA TRANSITION EN GUINEE) a organisé le lundi 19 avril 2021 au Sénat une Conférence sur les prisonniers politiques et journalistes incarcérés en Guinée, avec des parlementaires français et européens, les représentants d’organisations de défense des droits de l’homme et des familles de détenus.
Cette rencontre a confirmé la gravité de la situation guinéenne et la nécessité de lancer une vaste CAMPAGNE INTERNATIONALE le jeudi 29 avril 2021 pour exiger la libération immédiate et sans conditions des prisonniers politiques et d’opinion en Guinée. Ils sont détenus pour la plupart depuis 6 mois dans des conditions déplorables sans jugement et au mépris de leurs droits les plus élémentaires. Quatre d’entre eux sont morts en prison et les autres courent un grand danger.
Nous appelons à une mobilisation générale de tous pour les sauver.
Fait à Paris le 29 avril 2021
CTG
Contact :
Email : presse@224ctg.org www.224ctg.org
Mamadou Sylla : « Alpha Condé est un président qui n’a pas d’expériences et qui n’écoute pas les conseils’’
L’ignorance et la mauvaise foi, ces véritables “cancers” de la société guinéenne
Depuis un moment, le débat public est caractérisé par une grande manipulation qui consiste à faire croire que les politiques et activistes de la société civile ne peuvent se mettre ensemble pour mener un combat.
A entendre certains propos, c’est comme si le militantisme politique et l’activisme social sont absolument incompatibles alors que les deux ont plusieurs champs de convergence pour atteindre le même résultat ; à savoir le bien-être des populations à travers une gouvernance globale vertueuse.
Pour le démontrer, il est nécessaire de rappeler certains grands faits de l’histoire de notre pays. En effet, notre indépendance a été acquise grâce à une large coalition composée d’acteurs politiques, du mouvement syndical et estudiantin, et des associations communautaires. En guise d’exemples, Sékou Touré et Koumandian Keita étaient parmi les plus grandes figures du syndicalisme Africain. Yacine Diallo, Mamba Sano et Diawadou Barry ont été parmi les premiers élus politiques qui ont représenté notre pays dans les institutions métropolitaines.
À l’avènement du multipartisme intégral au début des années 90, les premiers partis politiques dont le RPG, étaient dans une collaboration active et étroite avec la plupart des organisations de défense des droits de l’homme telle que l’OGDH. D’ailleurs ce sont ces différentes plateformes qui ont été à l’avant-garde du combat pour la libération du prisonnier Alpha Condé.
Vers les années 2006-2007, c’est une coalition des partis politiques d’opposition, des centrales syndicales et associations de la société civile sous le nom des “Forces vives”, qui avaient défié le régime de Lansana Conté pour conduire à son affaiblissement et sa perte de crédibilité. Autant de facteurs qui ont empêché la succession constitutionnelle, donc la survie du régime après la mort du Général.
C’est également la continuité des “Forces vives” à travers une formule plus renforcée, qui a empêché la junte militaire du CNDD de confisquer le pouvoir et permettre ainsi l’élection du civil Alpha Condé en 2010. À l’évidence donc, il a été le plus grand bénéficiaire des résultats de la lutte obtenue grâce à la collaboration des politiques et de la société civile.
C’est pour dire que dans toute société, il y a des questions transversales qui sont au-dessus des appartenances sectorielles des uns et des autres. Entre autres, lorsqu’il s’agit de la constitution, des droits de l’homme, des libertés fondamentales, de la gouvernance publique, tous les citoyens doivent se lever et se mettre ensemble comme un seul homme pour les défendre ou les promouvoir.
Alors cette manipulation malsaine par l’intoxication, la désinformation et la caricature sont portées par des personnes sans scrupules qui agissent au solde d’un pouvoir aux abois dont la plus grande peur est l’union des forces qui veulent que la Guinée aille de l’avant.
Aliou BAH
MoDeL
Grève des huissiers et avocats : le ministre de la justice invite les parties à la reprise des activités dès ce jeudi
A travers un communiqué lu à la télévision nationale, le ministre de la Justice, Me Mory Doumbouya invite les cours, les tribunaux, les avocats , les huissiers de justice et autres parties concernées à la reprise des activités dès ce jeudi 29 avril 2021 sur toute l’étendue du territoire national. Cette décision fait suite à l’échec de la rencontre du mercredi 28 avril 2021 au ministère de la justice sur la problématique de l’exécution des décisions de justice entre huissiers, avocats et le secrétaire général dudit ministère.
Me Doumbouya a appelé «en attendant la fin desdits travaux, les cours et tribunaux, les avocats, les huissiers de justice et toutes les autres parties concernées sont invités à reprendre les activités ce jeudi, 29 avril 2021 sur toute l’étendue du territoire national».
Le ministre de la Justice ordonne « aux procureurs généraux et procureurs de la République de continuer à se conformer à la procédure habituelle de délivrance des réquisitions, après vérification, au cas par cas, du caractère exécutoire des titres qui leur sont présentés ainsi que leur conformité à la loi ».
En outre, lit-on dans le communiqué, il a demandé « au président de la Chambre nationale des huissiers de justice de Guinée d’apporter son concours à tous les parquets dans la vérification de la conformité des titres exécutoires et de contrôler la régularité des procédures obligatoires en matière d’exécution forcée ».
Se disant soucieux du respect des principes propres à une bonne administration de la justice, Mory Doumbouya « a réaffirmé son attachement aux valeurs de l’Etat de droit et à l’exécution des décisions de justice rendue conformément à la loi ».
Des ONG demandent la libération de l’opposant Foniké Mengué
L’activiste guinéen est détenu depuis maintenant sept mois à la prison centrale de Conakry à cause de son opposition au troisième mandat du président Alpha Condé.« Que le militant Oumar Sylla, comme de nombreux autres détenus arbitrairement, soit toujours en prison simplement pour avoir exercé ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, prouve la volonté manifeste du pouvoir guinéen de continuer à museler toute voix dissidente même après l’élection présidentielle », dénoncent plusieurs organisations non gouvernementaux à travers une déclaration.
Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration :
Le 29 avril 2021 marquera les sept mois de détention arbitraire d’Oumar Sylla, coordinateur national adjoint de Tournons La Page Guinée et responsable de la mobilisation et des antennes du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), arrêté en pleine rue à Conakry alors qu’il se rendait à une manifestation contre le projet de troisième mandat du président sortant Alpha Condé.
Tournons La Page, ACAT-France, Amnesty International, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH-OMCT), et Agir ensemble pour les droits humains demandent la libération immédiate et inconditionnelle d’Oumar Sylla, de tous les défenseurs des droits humains et autres personnes détenues arbitrairement en Guinée.
« Que le militant Oumar Sylla, comme de nombreux autres détenus arbitrairement, soit toujours en prison simplement pour avoir exercé ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, prouve la volonté manifeste du pouvoir guinéen de continuer à museler toute voix dissidente même après l’élection présidentielle. Ils devraient tous être libérés immédiatement et sans condition », ont déclaré les signataires.
Le 29 septembre 2020, Oumar Sylla a été arrêté avec violence par des hommes en civil en pleine rue dans la commune de Matoto à Conakry alors qu’il s’apprêtait à participer à une manifestation organisée par le FNDC pour protester contre la candidature du Président Alpha Condé à un troisième mandat. Emmené à la Direction de la Police Judiciaire (DPJ), il a été interrogé sans que ses avocats n’aient pu l’assister, ce qui est une atteinte aux droits de la défense. Quelques heures plus tard, le procureur du tribunal de Mafanco a décidé de poursuivre Oumar Sylla pour « attroupement illégal, trouble à l’ordre public, destruction de biens publics et atteinte à la sûreté de l’État », de le placer en détention provisoire et de le faire incarcérer à la prison centrale de Conakry. Une prison qu’il connaît hélas bien pour y avoir déjà fait quatre mois de détention arbitraire entre le 17 avril et le 27 août 2020, accusé de « communication et diffusion de fausses informations » après avoir participé à l’émission de grande écoute « Les Grandes Gueules » sur Radio Espace FM, au cours de laquelle il a dénoncé les arrestations arbitraires et les exactions survenues dans la ville de N’Zérékoré le 22 mars 2020. Les charges retenues contre lui ont été abandonnées en août 2020.
Une grève de la faim pour être jugé
Après près de trois mois de détention provisoire, Oumar Sylla a entamé une grève de la faim le 25 décembre 2020 pour exiger la tenue de son procès. Il a mis fin à sa grève le 8 janvier 2021, après que la date de son audience a été programmée. Très affaibli, il a dû être hospitalisé le jour même.
Le 28 janvier 2021, Oumar Sylla a été condamné à 11 mois de prison ferme par le tribunal de Mafanco à Conakry pour « participation délictueuse à un attroupement susceptible de troubler l’ordre public ». Ses avocats ont immédiatement fait appel de la décision et la date de son appel est fixée au 20 mai 2021.
Oumar Sylla a également contracté le Covid-19 en mars 2021 et n’a pu bénéficier d’assistance médicale que sous la pression de l’opinion publique et de ses avocats.
Organisations signataires
ACAT-France
Agir ensemble pour les droits humains
Amnesty International
Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs de droits de l’Homme
Mêmes Droits pour Tous (MDT)
Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH)
Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs de droits de l’Homme
Le présumé cerveau du putsch manqué au Niger arrêté au Bénin
Le capitaine Sani Gourouza, présumé cerveau de la tentative de coup d’Etat du 31 mars dernier au Niger a été arrêté par la police béninoise le lundi 26 avril 2021. Le militaire a été extradé au Niger après son arrestation. L’information est tombée ce mercredi 28 avril 2021.
Après presque un mois qu’il a pris la clé des champs, l’officier de l’armée de l’air, le capitaine Sani Gourouza vient d’être remis aux autorités nigériennes par leurs homologues du Benin apprend-on des sources militaires.
Selon Rfi, Sani Gourouza, militaire nigérien qui a fui son pays après le putsch manqué a été rattrapé au Bénin. Accusé d’être le cerveau de la tentative de coup d’Etat, le Niger avait émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de Sani Gourouza.
Des sources concordantes affirment qu’en dehors du capitaine Sani Gourouza, plusieurs autres militaires présumés être de mèche avec lui ou ayant agi sous ses ordres ont été également arrêtés.
Rappelons que, Dans la nuit du 30 au 31 mars 2021, une tentative de coup d’Etat contre le président Mahamadou Issoufou a été déjouée à Niamey à moins de deux jours de l’investiture du nouveau président Mohamed Bazoum. Plusieurs arrestations avaient eu lieu par la suite au sein de l’armée nigérienne.
Tierno Monénembo appelle à la signature d’une pétition pour la libération des prisonniers politiques
Tierno Monénenbo, le célèbre écrivain guinéen francophone, lauréat du prix Renaudot en 2008 a lancé une nouvelle pétition digitale qui circule en ligne depuis ce lundi 26 avril. Il appelle ‘’toutes les consciences, tous les démocrates épris de justice et de liberté en Afrique et ailleurs dans le monde, à signer cette pétition pour demander la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques en Guinée’’.
Lire ci-dessous l’intégralité de la pétition :
Depuis l’accession d’Alpha Condé au pouvoir, la répression, ce mal endémique de la Guinée, a ressurgi avec une virulence qui rappelle les années noires, celles des pendaisons publiques et du Camp Boiro. On attendait de celui qui passe pour « le premier président démocratiquement élu de la Guinée » qu’il nous fasse oublier le fouet de Lansana Conté et la terreur de Sékou Touré. On attendait de l’ancien prisonnier politique la réhabilitation des Droits de l’Homme, assortie d’un respect scrupuleux de la vie humaine. Par ses paroles comme par ses actes, il se situe hélas aux antipodes de toute valeur juridique et morale.
De Décembre 2010, date de sa première élection, à aujourd’hui, les organisations des Droits de l’Homme dénombrent 260 morts et 2 000 blessés. Ces chiffres ne concernent que les personnes fauchées à balles réelles dans les manifestations de rue. Ils seraient deux fois plus élevés si l’on y ajoutait les détenus victimes de leurs conditions de détentions et les dizaines de personnes qui ont succombé aux massacres de Womé, Zogota et Galapaye.
Ces derniers mois ont été particulièrement sanglants. Sortis massivement pour faire barrage à la modification de la constitution lui permettant de briguer un troisième mandat, les Guinéens ont dû affronter non plus seulement les balles des gendarmes et des policiers mais aussi celles des soldats que le régime, pris de panique, a réquisitionnés pour aider au rétablissement de l’ordre. 60 morts, rien que d’Octobre à Janvier ! Parallèlement, plus de 400 personnes ont été arrêtées pour les raisons les plus fallacieuses : fabrication et stockage d’armes de guerre, assassinats, complicité d’assassinats, insurrection, complicité d’insurrection, atteinte aux intérêts supérieurs de la nation etc.
Cette vague d’arrestation n’a épargné aucun quartier, aucune classe d’âge, aucune catégorie sociale. Voilà maintenant six mois que ces 400 personnes végètent à la Maison Centrale de Coronthie sans jugement. On y trouve des hommes politiques, des journalistes, des cadres de haut niveau mais aussi des anonymes (des familles entières parfois) cueillis nuitamment chez eux alors qu’ils dînaient ou dormaient du sommeil du juste. Mais le cynisme d’Alpha Condé ne s’arrête pas là : 150 mineurs font partie du lot. A ce jour, 20 d’entre eux ont bénéficié d’une libération conditionnelle, les autres ont été déférés devant le tribunal militaire qui en Guinée sert de siège au tribunal pour enfants.
Cette série de violences vise un objectif clair : intimider le peuple mais aussi et surtout, réduire au silence les opposants les plus irréductibles :
-Oumar Sylla dit Foninké Mengué, responsable de la mobilisation et des antennes du FNDC (qui se retrouve pour la troisième fois derrière les barreaux).
-Ousmane Gaoual Diallo, ancien député, directeur de la communication du parti d’opposition, UFDG
-Malick Condé, maire-adjoint de Matam
-Chérif Bah, ancien gouverneur de la Banque Centrale
-Etienne Soropogui, leader du mouvement « Nos valeurs communes »
-Cellou Baldé, ancien député
-Abdoulaye Bah, ancien maire de Kindia
-Mamadi Condé dit Madic 100 frontières, militant de l’UFDG.
-Souleymane Condé président de la section FNDC de Boston (USA)
-Amadou Diouldé Diallo, journaliste, historien
Détenus arbitrairement et dans des conditions inhumaines (certains sont gravement malades, d’autres même, atteints de Coronavirus), ces martyrs ne doivent pas être oubliés. J’appelle toutes les consciences, tous les démocrates épris de justice et de liberté en Afrique et ailleurs dans le monde, à signer cette pétition pour demander la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques en Guinée.
Fait à Conakry le 25 Avril 2021
Tierno Monénembo,
Ecrivain guinéen