Kiridia Bangoura : « Si un jour le peuple de Guinée décide qu’il y ait une nouvelle République… »

Alors que l’inquiétude et les menaces sont de plus en plus grandes du côté de l’opposition à propos d’un troisième mandat pour Alpha Condé, Kiridi Bangoura, le Ministre Porte-Parole de la Présidence guinéenne vient de jeter un pavé dans la marre.

Le Ministre Secrétaire Général à la Présidence a souligné une nouvelle fois que seul le peuple est appelé à décider de l’adoption d’une nouvelle Constitution qui permettrait au Président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. « Le souverain premier c’est le peuple. Si le peuple décide un jour qu’il y ait une nouvelle République on en parlera. Ni moi, ni vous, ni El hadj Cellou Dalein Diallo, ni le Président de la République ne pourrait décider à la place du peuple de Guinée », a déclaré Kiridi Bangoura chez nos confrères de RFI.
Le Ministre Porte-Parole de la Présidence de la République avoue l’existence d’un débat autour d’une éventuelle modification de la Constitution. Pour Kiridi Bangoura, l’existence de débats contradictoires prouve à suffisance l’existence de la démocratie. Même si l’opposition à sa tête Cellou Dalein Diallo appelle de tous ses vœux que le Chef de l’Etat clarifie sa position sur cette question, Kiridi Bangoura rappelle qu’Alpha Condé a d’autres priorités. « La Constitution guinéenne ne prévoit nullement que le Président puisse répondre à cette question à cette date. Il y a une mission qui lui est confiée, pour le moment il estime qu’il doit mettre toute son énergie dans l’accomplissement de cette mission », a estimé le Ministre d’Etat Porte-Parole de la Présidence de la République.

Ousmane Fofana : ‘’tout enfant rencontré dans la rue à partir de 22 heures sera arrêté’’

Le directeur général de l’office national de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) veut lutter contre l’abandon des enfants dans la capitale guinéenne.
Le docteur Ousmane Fofana qui est en colère contre les parents qui abandonnent leurs enfants, a déclaré qu’à du mois de février, tout en enfant retrouvé dans les rue au-delà de 22 heures sera arrêté et conduit à l’OPROGEM. « C’est très regrettable que les parent acceptent d’abandonner leurs enfants dans les rues de Conakry. Nous avons reçu des lettres de missions du ministre Alpha Ibrahima Keïra, à partir du mois de février, tout enfant qu’on va croiser dans la rue, nous allons l’arrêter et l’amener à l’OPROGEM. Nos enfants sont en danger, il y a beaucoup de cas de viols, je suis remonté, parce que les parents ne déclarent pas », a-t-il dit.
Par ailleurs le DG de l’OPROGEM s’insurge contre la démission des parents dans l’éducation des parents. Pour lui, il faut un sursaut pour l’éducation des enfants. « Il y a une démission totale des parents vis-à-vis de l’éducation des enfants, il faut qu’on se lève pour éduquer nos enfants, les surveiller, ce qui s’est passé à Coyah, on a trouvé un couple en train de se battre, le mari a pris la tête de l’enfant et le mari a pris les pieds, ils ont tiré et l’enfant a trouvé la mort entre leur mains », a-t-il ajouté. En Guinée, plusieurs enfants sont utilisés pour subvenir aux besoins financiers de leurs familles. Ses enfants vendent souvent à la sauvette dans leur circulation, exposant leur vie à des risquent d’accident

Cellou Dalein : ‘’ l’option d’Alpha Condé, c’est de faire valider une nouvelle Constitution…’’

Le président sortant Alpha Condé fera-t-il changer la constitution afin de pouvoir se représenter en 2020 ? Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition affirme que les indices se multiplient.
La Guinée serait-elle en train de vivre une période d’accalmie, voire de trêve entre le pouvoir et l’opposition ?
Non, pas du tout. Les tensions montent. Même s’il n’y a pas de manifestation, il n’y a pas de grève, ce n’est pas pour autant que la situation se décrispe. Au contraire, elle se crispe davantage. Bien sûr, le gouvernement a décidé de privilégier l’ordre, ce qu’il a appelé « l’ordre à la loi », en suspendant toute manifestation alors que nous sommes dans un régime déclaratif en Guinée et la Constitution autorise les manifestations. Mais ce gouvernement qui a peur des mobilisations auxquelles on a habitué l’opinion à l’occasion de nos manifestations a décidé de les interdire. Il n’y a pas de dialogue, il n’y a pas de respect de la loi, il n’y a pas de respect des accords politiques. Donc ce n’est pas de nature à favoriser une quelconque décrispation.
Après trois mois de grève, les enseignants ont quand même repris les cours la semaine dernière, le 14 janvier, à la suite d’un accord avec le gouvernement ?
Oui. Ici, il y a eu l’arrogance du gouvernement qui, au départ, ne voulait pas négocier avec les enseignants. Il a fini par plier et accepter d’aller au dialogue. Et puis, un accord a été trouvé récemment.
Vous critiquez beaucoup la gestion du président Alpha Condé, mais n’y a-t-il pas un taux de croissance annuel supérieur à 5% ? N’y a-t-il pas un triplement des capacités énergétiques du pays grâce notamment à la mise en service cette année du complexe hydroélectrique de Souapiti ?
Oui. Mais il n’y a pas que ça. Il y a eu une croissance qui n’est pas inclusive, qui est tirée par l’exportation minière. La Guinée exporte aujourd’hui une quantité importante de bauxite, qui ne connaît aucune transformation sur place. Cela dépend. Il y a eu une conjoncture favorable, il y a eu une demande de la bauxite guinéenne qui est liée à la fermeture des mines en Indonésie. Et la Guinée a saisi cette opportunité. Mais ne l’a pas saisi pleinement parce qu’on aurait pu transformer cette bauxite en alumine.
Légalement, les législatives devaient se tenir avant le 31 décembre 2018. Elles sont reportées sine die. Espérez-vous qu’elles puissent se tenir cette année ?
On ne sait pas parce que le problème, c’est qu’on ne travaille ni avec la Constitution ni avec les lois. Mais on travaille avec les agendas cachés d’Alpha Condé. C’est lui qui sait. Il n’a jamais voulu organiser à la bonne date les élections. Ces élections législatives auraient dû être organisées à la date prévue. Mais malheureusement, il n’a pas voulu. Les élections locales devaient être organisées en 2011, il n’a pas voulu. Le scrutin a eu lieu le 4 février dernier, mais jusqu’à présent on n’en a pas fini avec puisqu’il y a beaucoup de communes où l’exécutif n’est pas mis en place, on n’a pas installé les quartiers, on n’a pas installé les conseils régionaux. Combien de temps, il va prendre ?
Derrière le glissement de la date des législatives, craignez-vous un glissement de la date de la présidentielle qui devrait se tenir légalement en octobre 2020 ?
On prête à Alpha Condé de vouloir glisser le mandat présidentiel, si jamais il ne réussit pas à changer la Constitution pour s’octroyer le droit d’avoir un troisième mandat parce qu’il tient absolument à ce troisième mandat. Mais à défaut, dit-on, il voudrait obtenir un glissement au moins de deux ans à la Kabila.
Et si vos députés UFDG décident de siéger dans l’Assemblée qui se maintient au-delà des dates légales, est-ce qu’ils ne vont pas valider sa prolongation ? Et du coup, est-ce qu’ils ne vont pas peut-être valider une éventuelle prolongation du mandat présidentiel lui-même ?
Cela n’a rien à voir. On a assisté ces derniers temps à des prolongations des mandats de députés au Mali, un peu partout. La prolongation du mandat du président n’est pas liée à cela. Mais ceci dit, c’est un élément qu’il faut prendre en considération. On n’a pas tranché au niveau du parti, vous savez, je suis convaincu que, si l’UFDG décide que les députés ne siégeront pas, ces députés ne siégeront pas. Je suis sûr qu’ils sont suffisamment attachés à la discipline du parti pour ne pas aller au-delà. D’ici quelques jours cette décision sera prise. Mais la prochaine session de l’Assemblée nationale, c’est au mois d’avril.
Souvent, vous prêtez au président Alpha Condé l’intention de faire réviser la Constitution pour briguer un troisième mandat. Mais qu’est-ce qui vous prouve qu’il en a vraiment l’intention ?
Mais, on le sent partout. Le président [Mahamadou] Issoufou du Niger, lorsqu’on l’interroge, est catégorique : il dit qu’il ne modifiera pas la Constitution. Au terme de son second mandat, il partira et organisera des élections transparentes. C’est ce qu’on aurait voulu entendre de monsieur Alpha Condé. Mais dès qu’on lui pose la question, il s’énerve. Il dit que c’est le peuple qui décidera le moment venu. Cette ambiguïté est de nature à susciter chez nous beaucoup d’inquiétude. Et il y a beaucoup d’autres faits : il y a ses lieutenants qui disent, il faut qu’on le laisse finir son travail. Il a entamé beaucoup de projets. Il faut qu’il les inaugure. Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne que monsieur Alpha Condé veut un troisième mandat. Il semble que l’option, c’est de faire valider une nouvelle Constitution et l’entrée dans une nouvelle République, de n’être plus lié par les dispositions de l’ancienne Constitution qui avait instauré le verrou au niveau de la limitation des mandats.
Selon le chef du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle, la loi guinéenne autorise le président à proposer une nouvelle Constitution et à la soumettre soit au Parlement, soit au peuple par référendum…
Oui. C’est vrai. Mais dans la Constitution qui a permis l’élection d’Alpha Condé, sur laquelle il a juré, il est dit qu’il est impossible de modifier les dispositions relatives à la durée et au nombre des mandats, et que nul ne peut exercer de manière consécutive ou non plus de deux mandats. Donc il faut que, quelle que soit la Constitution, ces dispositions soient respectées par monsieur Alpha Condé. Il a juré de les respecter.
Si on change de Constitution, on devrait prendre les dispositions pour préserver l’alternance. Les conditions d’une alternance démocratique, et ne pas permettre qu’un président fasse plus de deux mandats. D’autant que dans la sous-région aujourd’hui, en Afrique de l’Ouest, tout le monde accepte que le mandat présidentiel soit limité à deux.
Si le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), si la mouvance présidentielle essaie de faire passer ce changement de Constitution, comment réagirez-vous ?
Ce n’est pas à l’UFDG en ce moment qui sera concerné. C’est tout le peuple de Guinée qui réagit. Je sens que tous les Guinéens sont hostiles à une modification de cette Constitution, au-delà des partis politiques. Il y a déjà beaucoup de partis qui sont hostiles et qui l’ont marqué comme l’UFR de Sidya [Union des forces républicaines de Sidya Touré], le PEDN de Kouyaté [Parti de l’espoir pour le développement national de Lansana Kouyaté], et d’autres partis de l’opposition républicaine. Je sais que les Guinéens se mobiliseront pour refuser que monsieur Alpha Condé s’offre un troisième mandat.
Est-ce que vous appelez à nouveau les Guinéens à descendre dans la rue au risque de nouvelles violences comme on en a vues qui ont fait tant de morts depuis dix ans ?
Lorsque le respect de la Constitution est menacé, sur ce point-là, je ne manquerai pas d’appeler les Guinéens à sortir, et je ne serai pas seul. Les autres Guinéens n’auront pas besoin d’être appelés pour sortir.
Mais attendez, il ne faut pas rendre l’opposition, les Guinéens responsables lorsqu’ils s’engagent dans la défense de leurs droits. La manifestation de rue est autorisée par la Constitution. C’est la répression aveugle sanglante des manifestations qui est interdite.
Depuis la marche interdite du 13 décembre 2018, vous semblez observer une trêve tout de même. N’est-ce pas le signe qu’un dialogue est possible ?
Un dialogue pour nous est toujours possible. On a toujours privilégié le dialogue à la manifestation. Mais c’est que le pouvoir ne veut pas dialoguer aujourd’hui. Il ne peut pas justifier les actes qu’il pose. Il ne peut pas justifier qu’on installe de façon parcimonieuse les exécutifs des communes au gré des intérêts des partis présidentiels. Il attend d’avoir retourné les élus des autres, puisqu’il n’en a pas suffisamment pour contrôler les communes, pour installer les exécutifs. Depuis combien de temps ? Depuis le 5 octobre, on est en train d’installer les exécutifs. C’est lorsque le pouvoir a fini de retourner, par la corruption et l’intimidation, les élus des listes indépendantes et de l’opposition, qu’il procède à l’installation [des exécutifs]. Et si ça ne lui est pas favorable, il annule l’élection.
Vous dites que vous n’êtes pas seule l’UFDG, à vouloir protester contre un tel projet constitutionnel. Mais depuis le retour de Sidya Touré dans l’opposition, les relations ne sont pas simples entre votre parti l’UFDG et le parti UFR de Sidya Touré. Vous avez eu du mal par exemple à vous mettre d’accord sur une liste commune de candidats dans la nouvelle commission électorale ?
Oui. Il y a des malentendus, mais il y a un certain nombre de points sur lesquels on est d’accord, l’UFR, l’UFDC et l’opposition républicaine, le PEDN. C’est par exemple contre le troisième mandat. Nous sommes des concurrents pour 2020, c’est évident. Chacun défend peut-être ses positions et ses intérêts. Mais par rapport à la défense d’un certain nombre de valeurs, l’alternance démocratique, le respect des dispositions de la Constitution, notamment ceux relatifs à la limitation et à la durée du mandat, nous sommes d’accord et nous sommes prêts à nous battre ensemble.
A partir du moment où le président Alpha Condé est majoritaire à l’Assemblée nationale, est-ce que votre combat n’est pas perdu d’avance ?
Non, il n’a pas la majorité absolue. L’UFDG seule a la minorité de blocage, même si elle est fragile. Si Sidya se joint à nous, ils ne peuvent prendre aucune loi allant dans le sens d’une modification de la Constitution. Le problème est celui-là parce que vous savez, Alpha Condé aura le choix soit de demander un référendum ou il se remettra à l’Assemblée. Mais à l’Assemblée, il n’a aucune chance pour faire passer une telle modification de la Constitution.
Et si c’est par référendum ?
Si c’est par référendum, on s’opposera au principe du référendum.

Des révélations sur le rôle trouble du rappeur MHD

Le 17 janvier, le rappeur parisien a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué dans l’affaire d’une rixe entre bandes rivales, qui s’était produite en juillet 2018.
S’il conteste toute implication, l’enquête révèle des indices troublants à son encontre. Ce vendredi 6 juillet 2018, il est environ 2h50 lorsque huit amis flânent et observent la nuit s’étirer à l’angle de la rue Saint-Maur (Paris Xe). Là, une masse humaine fond sur le groupe, qui se disperse en catastrophe. Loïc K., un jeune du quartier de 23 ans, est le seul encore sur la chaussée. Il est percuté à vive allure par l’avant-gauche d’une berline noire mat. Débute alors un véritable supplice : projeté au sol, il est frappé à coups de poing et poignardé. Un homme enjambe son corps inerte et s’acharne sur lui, avant qu’un complice ne le tire vers le trottoir pour lui asséner un ultime coup de pied au visage. Loïc K. décède à l’arrivée des sapeurs-pompiers à 3h34. Un couteau Opinel ainsi qu’une batte de base-ball sont retrouvés près de sa dépouille. L’autopsie révèle des contusions ainsi que 22 plaies par arme blanche, dont une mortelle à la cuisse gauche. Voilà la triste illustration de la violence qui mine les rivalités entre les bandes du nord-est de Paris : les cités alliées de la Grange-aux-Belles et du Buisson-Saint-Louis (Xe), auxquelles appartiendraient Loïc et ses amis, contre celle des Chaufourniers (XIXe), surnommée la Cité rouge. À ceci près que le drame implique cette fois… une star du rap français, connue pour ses « flows » aux sonorités africaines.
Après six mois d’enquête, Mohamed Sylla, dit MHD, un artiste de 24 ans ayant grandi aux Chaufourniers, a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué. Quatre autres personnes sont poursuivies à des degrés divers. Mais les investigations, dont nous avons pris connaissance, montrent que les assaillants étaient dix au total : sept à pied, trois dans la Mercedes. La berline appartient au rappeur, comme l’a confirmé la découverte, dans l’habitacle, de documents de voyage pour la Guinée ainsi qu’un cahier de 89 pages intitulé « MHD, histoire d’enfances irrégulières ». Saisis, les enquêteurs du 2e district de la police judiciaire parisienne relèvent que la haine entre les deux gangs est à son paroxysme depuis la mort, en 2017, d’un jeune du XIXe lors d’une rixe. Mais le meurtre de Loïc serait la conséquence des hostilités débutées quelques heures plus tôt au domicile de Binke K., l’un des mis en examen.
Ce dernier aurait été menacé par une dizaine de membres de la cité de la Grange-aux-Belles, armés de bâtons et de gourdins. Réfugié à l’étage, Binke K. aurait alors alerté ses amis des Chaufourniers, dont son frère qui est un proche de MHD. Un footballeur professionnel dont le nom est cité dans le tube « Afro Trap Part. 3 » du rappeur parisien. Pour se venger de cette violente intrusion chez l’un des leurs, la bande de la Cité rouge s’en serait prise au groupe de Loïc K. « De la violence tribale. La victime n’était pas directement ciblée », souligne une source proche de l’enquête.
Les preuves
Grâce à une vidéo amateur et celle d’un restaurant voisin, les policiers ont positionné chacun des agresseurs, la plupart encapuchonnés, en leur adjoignant une lettre. MHD est soupçonné d’être l’individu D : celui qui descend de la Mercedes, qui frappe Loïc K. à la tête puis s’enfuit à pied après avoir tenté de rentrer dans le véhicule déjà rempli par six complices. Le rappeur est confondu par ses cheveux teintés blonds, coupe arborée lors d’un concert trois jours plus tôt, ainsi… qu’un ensemble de survêtement Puma particulier. Non commercialisée, cette tenue sombre est réservée aux « ambassadeurs » de la marque, cercle restreint dont fait partie MHD. Un témoin certifie par ailleurs l’avoir reconnu dans le véhicule au moment de la collision, puis en dehors lors de la rixe. Dès les constatations, les enquêteurs avaient aussi entendu des riverains crier « c’est MHD » autour du cordon de sécurité.
Le 15 janvier 2019, l’auteur d’ « afro trap » est interpellé à Neuilly-sur-Seine. Devant la juge d’instruction deux jours plus tard, il confirme qu’il était à Paris le soir du drame mais conteste fermement avoir participé à l’expédition punitive. « Je n’étais pas présent sur les lieux. Dans la soirée, on a commencé à aller au bowling et ensuite on s’est retrouvé à la Cité rouge. […] Je suis remonté chez moi aux environs de 2 heures. Quand je suis redescendu, il n’y avait plus personne dans le quartier », explique le rappeur, qui dit avoir ensuite passé la nuit à son studio puis à son domicile. Il avoir utilisé sa Mercedes dans la soirée mais dit ignorer qui était au volant au moment du meurtre. Car, généreux, il met sa berline « à la disposition de tout le monde » aux Chaufourniers en la garant près d’un bar-tabac. La voiture a été retrouvée brûlée le lendemain de la rixe dans le XIXe. Ses cheveux dorés ? « On est plus de vingt à la cité à avoir une teinture blonde », conteste MHD. Sa tenue Puma inédite, portée lors d’un précédent shooting? « Je reçois plusieurs colis (de vêtements) chaque semaine et ça m’arrive de distribuer aux gens […] J’ouvre mon coffre, soit c’est moi qui donne, soit les gens se servent directement. »
S’il existe des indices troublants, les enquêteurs ne disposent pas, à ce stade, de preuves scientifiques ou techniques. Les deux téléphones de MHD ont été localisés dans XIXe dans la soirée avant d’être éteints jusqu’au petit matin. L’une des lignes a « borné » en Allemagne puis au Danemark les jours suivants, pays où le rappeur a donné des concerts

Ousmane Gaoual trouve ridicule l’offre de 15 km de bitume à Labé

Les 15 km de bitume offerts à Labé par le chef de l’Etat, dont le lancement officiel a eu lieu le lundi 21 janvier dernier dans le quartier Pounthioun, s’invite dans le débat politique.
Lors d’un point-presse, lundi 28 janvier, le député Ousmane Gaoual Diallo, conseiller politique de Cellou Dalein- a déclaré que le nombre de km qui a fait venir Alpha Condé et son gouvernement à Labé est ridicule. Ajoutant que si la Mairie arrive à mobiliser les taxes, elle peut faire le bitumage de toute la ville. « D’abord ça, c’est n’est pas des projets pour lesquels le chef de l’Etat devrait se déplacer avec tout son gouvernement. 15 km en 20 mois c’est même ridicule. Normalement si l’Etat réservait à la ville de Labé, l’ensemble des taxes qu’il la spolie, que la ville prélève, Labé aurait pu avoir un budget autour de 20 milliards de francs guinéens. Aujourd’hui, elle a un budget à peine 2 milliards. Avec ces 20 milliards, la ville de Labé serait capable de faire ce type de bitumage. L’Etat doit avoir des ambitions plus fortes. Quand même un chef de l’Etat qui va saupoudrer le pays de quelques Km de bitumes : 2 par-là, 7 par-là, 10, à Gaoual on a eu 5 km, il faut qu’on danse ? Vous, vous imaginer, Labé c’est la deuxième plus importante vile du pays, même les taxes simplement, même si ce sont les taxes sur la circulation qu’on prélève ici et qu’on reverse à la commune, la commune peut faire ces genres de bitume. C’est ridicule : », confie de la communication de l’UFDG.

Le procès de Oustaz Taïbou renvoyée au 26 mars 2019

L’affaire du célèbre prédicateur Oustaz Taibou et son épouse Hafssatou Baldé, tous poursuivis pour escroquerie et abus de confiance, a été évoquée, ce mardi par la cour suprême, avant d’être renvoyée au 26 mars prochain pour les répliques et avis aux parties.
Au cours de l’audience du mardi 29 janvier 2019, la défense, représentée par Me Ibrahima Barry a soulevé le retard dans la communication des différentes mémoires par la partie civile à son niveau. Tout en suggérant au juge de renvoyer l’affaire dans deux mois. D’après lui, le temps de prendre connaissance de ces mémoires. Une demande à laquelle, la partie civile s’est opposée, en demandant à son tour au juge de renvoyer l’affaire à deux semaines. Selon, Me Alsény Aissata Diallo, ce renvoi de 2 semaines est acceptable et raisonnable pour que la défense puisse faire connaissance des différentes mémoires communiquées.
Un argument de la partie civile, qui n’a pas été soutenu par le procureur, William Fernandez, qui a rejoint la défense, en demandant au juge de renvoyer l’affaire à deux mois. Après avoir fini d’écouter les différentes parties, le juge Seydou Keita a renvoyé l’affaire pour le 26 mars prochain pour les répliques et avis aux parties. A rappeler que depuis deux ans le couple Oustaz Taibou est impliqué dans une affaire d’escroquerie de 8 milliards de francs dont le créancier est Thierno Nouhou Diallo. En première instance le couple a perdu le procès et a gagné en appel. Et le plaignant (Thierno Nouhou Diallo) s’est pourvu en cassation.

Hygiène et salubrité : où vont les matières fécales de Conakry ?

En plus des ordures qui s’agglutinent dans les rues de Conakry causant, la gestion des matières fécales est un vrai casse-tête.
D’après le constat, les autorités ne s’impliquent pas dans la gestion des matières fécales à Conakry. Ce sont des privés qui aident les citoyens à se débarrasser de cet encombrant voisin. Dans cette campagne d’assainissement lancé par le Gouvernement de Kassory Fofana cette action n’a pas été instaurée. Et pour tant de ce côté, il existe un handicap qui contribue à donner une mauvaise image de Conakry. Les privés se débrouillent avec leur moyen de bord. Ce qui n’est pas sans conséquences. Dans le but de rendre la capitale Conakry propre, les autorités guinéennes ont instauré une campagne d’assainissement les derniers samedi de chaque mois de 6h à 11 heures. Le curage et dépotage l’acheminement des déchets des toilettes ne sont pas inscrit dans ce programme. Pourtant, il suffit d’une simple balade dans certains quartiers de Conakry pour comprendre l’ampleur du problème. L’on est envahi par une odeur nauséabonde que dégagent les égouts ou encore des toilettes bouchées.

C’est en bordure de mer, dans les champs des agriculteurs que ces matières fécales sont déversées. L’endroit est situé dans la commune de Ratoma, précisément à Sonfonia, quartier situé sur la corniche nord de la capitale Conakry. Tous les jours ou presque du matin au soir, des camions remplis de matière fécales se succèdent. Pieds plongés dans une marre de matières fécales, Omè Guillaume muni d’un pèle et d’une daba cherche à défricher son champ. Ce père de famille se prépare au laboure pour cultiver de la patate douce. Il se plaint des odeurs qui quelquefois l’empêchent de travailler. « Ces déchets nous dérangent. Ces gens sont là tous les jours de 8h jusqu’à 22h et ça dérange tout le monde ici. On n’utilise pas ces déchets pour fertiliser nos sols, nous nous partons dans les marchés pour acheter le vrai engrais. Nous travaillons tous les jours ici mais ces odeurs nous fatiguent énormément. Nous demandons à l’Etat de nous aider à stopper cela. Ils n’ont qu’à trouver un autre endroit ailleurs où ils vont dépoter ces déchets des toilettes », explique-t-il. Martine aussi est nourrice. Bébé au dos, cette dame travaille dans ces conditions mais elle s’inquiète de la santé de son bébé. « Je travaille ici et j’ai un enfant. Tous les jours ils versent ces déchets ici et ça nous dérange parce que ça sent mauvais. Je lance un appel à l’Etat pour qu’il nous aide à enlever ces gens-là d’ici pour qu’on puisse travailler », a lancé cette nourrice.
Face aux complaintes des agriculteurs, les gestionnaires de sociétés de curage expliquent qu’ils n’ont pas le choix. Un chauffeur d’un camion vidangeur a expliqué que c’est par manque d’un lieu approprié qu’ils dépotent ces matières fécales en bordure de mer. Selon lui, les autorités n’ont pas trouvé un endroit spécial pour dépoter ces déchets. Thierno Saidou Barry, responsable d’une société de vidangeur de la place qui s’occupe de l’assainissement et du curage des toilettes à Conakry, nous a fait comprendre que la Capitale Conakry ne dispose qu’un seul dépotoir des déchets des toilettes. « On nous a montré un endroit réservé aux militaires où on peut faire le dépotage moyennant quelques frais. Actuellement tous les vidangeurs de Conakry font le dépotage dans cet espace. L’endroit se trouve à Sonfonia vers l’Université Général Lansana Conté. (…) C’est une zone isolée et cela profite aux agriculteurs de la place parce que ça fertilise un peu le sol. Il confie que pour le dépotage d’un camion, le prix se négocie dans les alentours de 100 mille fg. « Une partie de cet argent est versé chez les agents qui sont postés dans cette Zone », a ajouté ce jeune tout en déplorant le manque d’implication des autorités communales dans ce domaine.

Labe : lancement de la Campagne nationale de vaccination contre le tétanos

A l’instar des autres villes du pays, le lancement de la vaccination contre le tétanos a été effectif ce lundi 28 janvier 2019, dans la région de Labé.
C’est le centre de santé de Ley-saré dans le quartier Mairie, qui a eu le privilège d’abriter le démarrage des activités, sous la direction du préfet de Labé Elhadj Safioulaye bah, sur financement du gouvernement guinéen. Aux direx du directeur préfectoral de la santé de Labé, cette vaccination est réservée aux femmes âgées entre 15 et 49 ans. « C’est une campagne qui cible l’ensemble des femmes en âge de procréation, c’est-à-dire les femmes âgées de 15 à 49 ans. C’est la cible de cette vaccination dans la région de Labé. Le tétanos est une maladie très grave qui est causé par une bactérie tellurique, rencontrée dans le sol. Si vous avez une plaie, vous êtes susceptible d’être contaminé par cette bactérie. Et pour se protéger contre cette bactérie il faut se faire vacciner. En prenant cinq doses, la première dose vous la faites aujourd’hui, après un mois vous faites la deuxième, après six semaines vous faites la troisième dose, après un an la quatrième dose, après une autre année vous faites la cinquième dose. Ainsi vous êtes protégé à vie. Et les femmes en grossesse doivent également se faire vacciner, car c’est l’une des causes de la mortalité néo-natale. Dans tous les pays du monde, seul en Guinée on rencontre aujourd’hui le tétanos néo-natal, c’est pourquoi le gouvernement a pris cette initiative de vacciner toutes les femmes en âge de procréer. La vaccination c’est du 29 janvier au 3 février 2019 », affirme Dr Mamadou Oudy Bah.
Après ce discours du premier responsable de la santé dans la région de Labé, l’honneur au revenu au préfet de Labé qui, dans son discours, a demandé aux femmes de se faire vacciner, car Labé occupe la dernière place dans le cadre de la vaccination. « Si nous sommes derniers aujourd’hui, c’est nous-mêmes qui sommes la cause. Si on est derniers aujourd’hui c’est à cause des autres vaccinations comme la poliomyélite. C’est à cause des vaccinations que le cholera n’existe plus chez nous. Il n’y a pas d’autre alternative que la vaccination pour éradiquer ces maladies. Donc, vous les femmes, nous vous prions de nous aider en acceptant de vous faire vacciner », plaide Elhadj Safioulaye Bah.

Hadja Mariama Camara dresse un bilan positif de ses activités

Le passage des ministres devant la presse pour faire le compte rendu de leurs activités se poursuit à Conakry.Ce lundi 28 janvier, c’était au tour de Hadja Mariama Camara de se prêter à cet exercice périlleux.
Au cours de son intervention, la ministre de l’agriculture a dans son discours passé en revue les acquis de son département. Pour elle, les capacités humaines et matérielles ont été significativement renforcées depuis l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir. « Depuis 2011, la mission d’appui du Ministère de l’Agriculture au monde rural a été renforcée à travers l’érection des structures de recherche, de vulgarisation-conseil et de statistiques agricoles en établissements Publics à caractère administratif, dotés d’une autonomie de gestion afin de remplir efficacement et durablement leur mandat en faveur des producteurs. Le renforcement des capacités humaines et matérielles a permis d’améliorer de façon significative l’appui conseil aux producteurs sur l’ensemble du territoire National »
Plus loin, la ministre de l’agriculture a donné des chiffres qui selon elle montre à suffisance les efforts du gouvernement d’Alpha Condé dans ce domaine. « Depuis 2011, l’ANPROCA est passée d’un encadrement de 70 800 ménages à 115 800 ménages en 2018, soit un accroissement de 63.5%. Le ratio moyen d’encadrement est passé de 200 à 150 ménages par Conseiller Agricole ce qui permet d’améliorer l’efficacité du conseil agricole. L’ANPROCA a également participé efficacement à la mise en œuvre des actions agricoles des initiatives présidentielles dans l’identification des bénéficiaires, la distribution des semences et plants, l’appui-conseil pour la mise en place et l’entretien des plantations », ajoute-t-elle et de continuer. En matière d’approvisionnement en intrants, le Gouvernement, a mis à la disposition des producteurs des engrais destinés à toutes les filières agricoles, à travers le fonds de soutien à la campagne. L’approvisionnement en engrais a connu une évolution significative car, elle est passée de 2 000 tonnes par an jusqu’en 2010 à 100 000 tonnes en 2018.
Ainsi, depuis 2011, au total 213 835 tonnes d’engrais ont été distribuées aux producteurs au prix subventionné de 135 000 GNF contre 230 000 FG le sac de 50 kg au prix sur le marché, soit un taux de subvention de 59%. En matière de semences vivrières améliorées, 19 000 tonnes de riz, 1494 tonnes de maïs et 254 tonnes de soja ont été distribuées tandis qu’avant 2010 il n’existait aucun mécanisme d’approvisionnement de semences malgré l’existence des centres semenciers qui sont restés inopérants. Par ailleurs, en dépit de la crise sanitaire en 2014-2015 de la maladie à virus Ebola, la Guinée a mis 330 tonnes de semences de riz à la disposition de nos pays voisins, le Libéria et la Sierra Leone. Pour les cas du café arabica et du sésame blanc dont les appuis résultent de l’initiative présidentielle, il a été acquis et distribué », a-t-elle conclu.

Alpha Condé : « Il n’y a pas de raisons de se marcher sur les pieds… »

Le Président Alpha Condé s’en est pris de nouveau à l’opposition ce lundi 28 janvier 2019.
Le dirigeant guinéen a traité ses opposants d’ennemis qui font tout pour empêcher la Guinée d’aller de l’avant. « Nous sommes dans un même bateau, mais très souvent des rivalités sont créés par les cadres. Ça ne nous fait pas avancer. Les gens doivent travailler dans un même sens et non chercher à s’imposer les uns sur les autres. Il faut que tout le monde conjugue leurs efforts et éviter de se mettre les bâtons dans les roues. Il n’y a pas deux agendas ou trois agendas, il n’y a que l’agenda du Président. Tout le monde doit travailler dans ce sens. Donc il n’y a pas de raison que les gens se marchent sur les pieds sur le terrain », a déclaré Alpha Condé devant des cadres et notables de Guéckedou.
Le Chef de l’Etat a demandé à ses hôtes de se donner la main afin de barrer la route aux « ennemis » qui ne veulent pas que le pays se développe. « Tout le monde sait que la région forestière est le grenier de la Guinée. C’est la principale région agricole. C’est pourquoi nous voulons donner la force à l’agriculture. Je compte sur vous afin qu’on se donne la main et qu’on aille ensemble. Parce que quand on ne donne pas la main, on favorise l’ennemi. Parce que très souvent aujourd’hui, les opposants ne sont pas des opposants, ce sont des ennemis. Sinon quand on est opposant, on cherche à ce que le pays aille de l’avant pour pouvoir hériter d’une bonne situation et non pas détruire ».
Il rappelle que lorsqu’il était dans l’opposition avec feus Jean Marie Doré, Bâ Mamadou, Siradiou Diallo, ils n’ont pas cassé les biens d’autrui. « On a été opposant ici, , mais on n’a jamais entendu qu’on a brûlé un véhicule ici, on a jamais entendu qu’on a cassé des maisons à Conakry. Pourtant on a été opposants pendant des années pendant que ceux qui sont opposants aujourd’hui gouvernaient. Donc, l’opposition ce n’est pas de détruire les biens des autres. Au contraire Macky est très content de trouver l’autoroute, l’aéroport, les échangeurs, Alhassane est très content d’avoir 2 millions de tonnes de café, 2 millions de tonnes de cacao, tout ça a été fait avant lui. On doit chercher à accumuler et non pas à détruire. Mais je vous donne la garantie que nous allons continuer notre marche en avant. Quoiqu’il arrive, le train de la Guinée a démarré, personne ne peut l’arrêter », a-t-il prévenu.