Labé : Moumini libéré faute de preuve

Les audiences criminelles du ressort du tribunal de première instance de Labé, ont repris mercredi dernier après une semaine.

Mamadou Moumini Barry, 49 ans, enseignant, marié et père de 3 enfants  est accusé de viol sur une mineure de 12 ans du nom de Aminata Camara, élève dans son ancien établissement. Mis sous mandat de dépôt depuis le 20 septembre 2016, il a finalement été relaxé  après plusieurs heures débats faute de preuve. L’accusé n’avait jamais reconnu les faits qui lui étaient reproché : « C’est le 20 septembre que j’ai été appelé par un journaliste alors que j’étais en ville qui voulait équilibrer son information en me disant qu’une femme m’accuse d’avoir violé sa fille. Immédiatement, je me suis rendu chez mon ancien directeur à Konkola, près de la radio Espace. Quelques minutes après, des policiers sont venus m’arrêter. Arrivé à la police, j’ai trouvé une femme et une fille. Lorsque les policiers ont demandé à la fille si elle me reconnait, elle a dit oui. A la question de savoir qu’est- ce qui s’est passé, elle a dit que c’est un jour vers 17 heures, lorsqu’elle a fini de balayer avec ses amies, j’ai abusé d’elle et l’ai menacée de la tuer si elle parlait. Après, la dame a amené la fille à l’hôpital pour des tests. Mais moi je n’ai jamais violé cette fille. La première fois de voire cette fille et la dame c’est à la police. Moi j’ai été muté à Sannoun en février 2016. Donc c’est après 8 mois que j’ai quitté mon ancienne école à Safatou que j’ai été arrêté pour viol. Je ne jamais violé cette fille. »

Appelé à la barre pour raconter sa version des faits, Aminata, Camara maintient ces accusations : « (…) C’était un jour à 17 heures, lorsqu’on a fini de balayer la classe j’étais avec des amies, Monsieur m’a appelée. Mes amies m’ont dit qu’il m’appelait. (…) . Moi je pensais que j‘ai mal balayé la classe, après il m’a dit de me coucher. Il a enlevé mon collant et mon slip et il s’est couché sur moi. Je suis rentrée chez moi à 18 heures. C’est après plusieurs mois que j’ai dit à ma tante que j’ai été violée. » Propos qui n’ont pas convaincu le procureur convaincu que cette histoire est tiré par les cheveux : « Si un homme de plus de 40 ans viole une fille de 12 ans, elle ne se portera pas bien pendant 3 jours ou plus, mais toi tu as pu garder cela pendant plusieurs mois, en plus les expertises du médecin légiste montre qu’il s’agit d’une  défleuraison ancienne. Et les amies que tu as citées comme témoins disent qu’ils non pas entendu Moumini t’appeler. Donc tu ne dis pas la vérité »

Dans la foulée, le procureur de la république a requis la libération de l’accusé pour faute de preuve. Après une suspension d’une minute, le président du tribunal a déclaré Mamadou Moumini Barry, non coupable des faits qui lui sont reprochés et a ordonné sa libération. Une décision qui a réjoui à plus d’un titre l’avocat de la défense.

Le ministère de la ville dote 8 régions et deux directions préfectorales d’équipements

Les cadres du Ministère de la ville et de l’Aménagement du territoire ont procédé  le jeudi 7 mars 2019, à la remise à Coléah d’un important lot de matériels bureautiques et informatiques.

Madame Mariam Bangoura, la cheffe de cabinet du ministère de la ville  a présidé la cérémonie : « l’objectif est de faire comprendre aux services déconcentrés qu’on ne les n’oublie pas parce que, pour qu’ils soient opérationnels, ils doivent être outillés de matériels bureautiques et informatiques. Je sais que les techniciens qui ont la chance d’avoir ces matériels vont les utiliser à bon escient j’en suis convaincue. C’est un don du groupe Guicopress », dit-elle. Prenant la parole au nom de ses pairs, Zao Guilavogui, l’un des bénéficiaires du don s’est réjoui de ce geste et a annoncé les difficultés liées au déplacement de terrain et le faible niveau de formation des cadres des services déconcentrés. « C’est un sentiment de satisfaction parce que notre département ne ménage aucun effort pour pouvoir satisfaire ces services déconcentrés. On voudrait remercier le département de la ville, le ministre et tous ses collaborateurs pour ce don. Également, le chef de l’État qui a bien voulu initier cette politique d’appui institutionnel aux services déconcentrés de notre pays. Ces dons seront utilisés à bon escient. Il faut que le département nous aide à avoir des véhicules pour être opérationnels, cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas opérationnels mais, si nous avons ça, c’est un plus. Également, la formation des cadres parce qu’à l’intérieur du pays, les cadres ne sont pas formés », a-t-il expliqué.

Semi-marathon de Total : des coureurs étrangers attendus à l’édition 2019

La 7ème édition du semi-marathon de Conakry va connaître cette année, la participation de coureurs de pays étrangers.

 

L’annonce a été faite le  jeudi 7 mars 2019 par le président de la fédération guinéenne d’athlétisme lors d’une conférence de presse. « La fédération guinéenne d’athlétisme voudrait rassurer de sa disponibilité et de son engagement à remplir sa tâche pour assurer une couverture parfaite et totale de l’événement. Cette année, ce semi-marathon connaîtra un aspect particulier, c’est de l’ouvrir au pays étrangers, je parle sous le contrôle de Monsieur le ministre, donc ça aura caractère particulier. Cela veut dire que la fédération guinéenne d’athlétisme est invitée à plus de professionnalisme, avant, pendant et après la course», a dit le général Lansana Touré,  président guinéen d’athlétisme.

Cet évènement  sportif qui connait de plus en plus de succès, a été initié par Total-Guinée en partenariat avec le Ministère des Sports et la fédération guinéenne d’athlétisme. Pour le directeur général de Total-Guinée, grâce à la participation du gouvernement et des partenaires, le nombre de participants pourrait atteindre les 8000 personnes. «Le semi-marathon a été lancé il y a quelques années, en 2012 avec à peu près 400 participants. Nous visons cette année 8000 participants, c’est-à-dire qu’en 7 ans, nous avons multiplié par 20 le nombre de participants. Cela a été possible grâce au gouvernement de la République de Guinée, grâce au département de tutelle, le Ministère des sports. Cela a aussi été possible grâce aux partenaires et à l’ensemble des participants c’est-à-dire les coureurs », a dit Cheick Oumar Diallo.

Le ministre des Sports, de la culture et du patrimoine historique qui a présidé cette conférence de presse, a tenu à rassurer que son département prendra en charge tous les coureurs étrangers. «Le semi-marathon, c’est l’une des plus grandes fêtes sportives de notre pays. L’année dernière, il y a eu plus de 7000 participants sans compter les participants indirects, je souhaite que la fête soit plus belle que l’année dernière, ça c’est une promesse parce que nous ferons tout pour que le gouvernement soit massivement représenté dans la compétition même, pas seulement pour honorer l’événement mais pour participer. Le Ministère a décidé cette année de prendre des dispositions spéciales dans la sécurité. Le Ministère a aussi décidé de prendre en charge tous les coureurs venant d’autres pays», a rassuré Sanoussy Bantama Sow.

 

SADEN 2019 : les préparatifs se poursuivent

La première édition du Salon des Entrepreneurs de Guinée (SADEN 2019) se tiendra du 13 au 14 mars prochains, dans un réceptif hôtelier de Conakry.

En prélude à cet  événement, les organisateurs, Sékouba Mara de l’AGUIPE, Aliou Souaré de l’APIP et Sadiq Seyed du Centre du Commerce International  étaient ce jeudi 7 mars face à la presse pour faire le point sur les préparatifs. Organisé par le gouvernement guinéen à travers les Ministères des Investissements et des Partenariats Public-Privé et celui de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail, ce salon a pour objectifs d’utiliser entrepreneuriat comme moteur de développement de la Guinée en participant à l’essor de domaines peu ou sous exploités comme l’agriculture, le tourisme, le Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et l’environnement ; Lutter contre le chômage et l’émigration clandestine des jeunes en créant des activités génératrices de revenus par le biais de entrepreneuriat.

Selon Sékouba Mara« le salon des Entrepreneurs pour essayer d’apporter des idées et d’appréhender les difficultés. L’initiative de ce salon, c’est d’essayer justement de mettre sur un même lieu des compétences des entreprises, des porteurs de projets ainsi que le gouvernement pour essayer de réfléchir sur la problématique de entrepreneuriat dans notre pays ». Poursuivant, il dira que c’est tout le gouvernement à travers certaines de ses structures qui est derrière ce salon. « C’est piloté et accompagné par monsieur le ministre du Partenariat Public-Privé et monsieur le ministre en charge de l’Emploi. Il va y avoir de la formation au cours de ce salon. Ces jeunes qui sont aujourd’hui au nombre de plus de 2300 inscrits dont près de 500 sont attendus et 140 autres qui viendront de l’intérieur de pays apprendront ce que les autres savent faire de mieux. Il va y avoir des concours, des expositions mais derrière tous ceux-ci, le centre du commerce international fera une étude qui va présenter l’écosystème entrepreneurial en Guinée et pourquoi pas des réflexions vers une loi liée à l’entreprenariat dans notre pays », a-t-il ajouté.

De son côté, le Directeur du département Appui aux Entreprises à l’APIP a fait savoir que sa direction apporte son expertise en terme d’appui technique. « On a eu à acquérir et à développer une certaine expertise dans l’organisation de ces genres d’événement. Donc, nous mettons à profit cette expertise pour évaluer les candidatures, les projets et voir si ce sont des projets bancables qui peuvent à la fois concourir mais aussi contribuer à renforcer les capacités de ces porteurs de projets. Il faut qu’on s’assure que les entreprises guinéennes ou les futurs entrepreneurs guinéens répondent aux critères et aux standards en terme de gouvernance, de vision et de conception de plans d’affaires », a martelé Aliou Souaré. Quant au représentant du centre du commerce international, il a tenu à informer que son institution est une agence conjointe des Nations Unies et de l’organisation mondiale du commerce qui a le mandat pour travailler spécifiquement pour le secteur privé.

« Tentative d’assassinat » contre Cellou: les enquêteurs livrent leur rapport

Le véhicule de l’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo avait été pris à parti par les forces de l’ordre lors d’une manifestation de l’UFDG.

La  brigade de recherche de Kipé chargée de l’enquête préliminaire dans l’affaire de l’attaque du véhicule de Cellou Dalein Dialo le 23 octobre 2018 a clôturé ses investigations. Selon les  informations, le dossier a été transmis le 07 mars 2019 au Procureur de République près le Tribunal de première Instance de Dixinn, M. Sidy Souleymane Ndiaye. Sans désemparer, le magistrat du parquet a fait ouvrir une  information judicaire au cabinet du doyen des juges d’instruction. Après l’attaque du 23 février, Cellou Dalein Diallo avait aussitôt déclaré qu’il a échappé à une « tentative d’assassinat » au niveau du rond-point de la Bellevue, dans la commune de Dixinn. Le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée a porté un doigt accusateur sur le Président Alpha Condé qui selon lui, aurait donné l’ordre de l’éliminer physiquement. « La fois dernière je vous avais dit qu’il (Alpha Condé, Ndlr) a ordonné de m’assassiner. Voilà la preuve la plus éloquente, regardez le pare-brise. Les gendarmes ont visé et ont tiré », avait accusé l’opposant

Winrock International lance le programme farmer-to-farmer

L’ONG américaine « Winrock International » a organisé ce mercredi 6 mars 2019 une rencontre d’échange sur la mise en œuvre du programme farmer-to-farmer basé à Conakry.

 

Farmer-to-Farmer est un programme régional financé par l’agence américain pour le développement international (USAID). Son objectif est d’apporter l’expertise américaine dans le développement économique agricole de plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest. Ce programme qui a une durée de cinq ans consiste à faire venir des experts américains pour appuyer les organisations paysannes guinéennes et les autres pays, mais aussi appuyer les enseignants dans les institutions d’enseignements agronomiques de la Guinée dans le cadre du renforcement de leurs capacités. A l’ouverture des discutions, le directeur pays de Winrock International en Guinée a expliqué que leurs principales cibles sont les écoles nationales d’agriculture, l’institut vétérinaire de Dalaba, les organisations paysannes à travers tout le pays. Selon lui, l’objectif de cette ONG est de renforcer la capacité des étudiants et leurs formateurs dans les institutions agricoles et d’élevages du pays.

 

« Le programme West Africa Farmer-to-Famer a deux volets. Le premier, c’est l’appui, la formation et l’éducation agricole qui consiste à renforcer les capacités des enseignants dans les écoles nationales d’agricultures et d’élevages à l’institut de Faranah, mais aussi l’institut de Dalaba. Le deuxième volet c’est l’appui pour le développement des moyens de substances en milieu rural. Ce volet se focalise sur les femmes et les jeunes à travers tout le pays. La Guinée va recevoir en 5 ans 92 experts américains qui vont renforcer le secteur agricole en Guinée », a expliqué Ibrahima Diallo. Rappelons que Winrock a déjà initié un autre programme différent de West Africa Farmer-to-Famer.  « Le programme farmer-to-farmer est un programme global de l’USAID qui existe depuis plusieurs années. Déjà pour le cas de la Guinée, Winrock vient juste de clôturer une phase de 5 ans en septembre dernier. Nous allons encore démarrer une nouvelle phase de 5 ans qui va prendre fin en septembre 2023. Il faut noter que nous avons un autre programme qu’on appelle SMARTE qui est basé à Foulayah dans Kindia, qui fait la formation des jeunes entrepreneurs agricoles », a-t-il ajouté.

 

Le Secrétaire Général du ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle qui a participé à cet atelier a quant à lui donné l’importance de ces activités. « La problématique de l’employabilité d’aujourd’hui résulte du fait que les programmes dispensés quelquefois ne sont pas en harmonie avec les besoins du marché de l’emploi. C’est ce que nous sommes en train de corriger maintenant. Nous nous sommes dit qu’il faut se référer aux besoins des professionnels, comprendre leurs envies, leurs préoccupations pour pouvoir reprendre et reformuler notre programme de formation afin que les jeunes qui sortent soient formés en fonction des besoins du marché de l’emploi », a expliqué Michel Koivogui.

L’Institut Français de Guinée organise un concours d’éloquence

Le 8 mars prochain, afin de promouvoir les études et la recherche auprès des femmes, l’Institut français de Guinée organise un concours d’éloquence sur le thème « Les femmes aussi parlent de science ».

Placé sous l’égide du ministère de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique de Guinée et de l’Ambassade de France, entend donner la parole aux femmes engagées dans la recherche tant en sciences exactes qu’en sciences humaines et leur fournir les outils nécessaires pour faire entendre leur voix. Ainsi, les candidates sélectionnées bénéficieront d’une formation de 20h à l’art de l’éloquence qui sera dispensée au Centre d’Etudes de Recherche et de Formation en Immunologie de Guinée (CERFIG), partenaire de ce projet.

La formation sera dispensée par des représentants d’Eloquentia, spécialisée dans le domaine de l’art oratoire. Eloquentia s’est notamment fait connaître du grand public en France grâce au documentaire À voix haute : la force de la parole, diffusé à la télévision puis adapté au cinéma. L’Institut de français de Paris a sollicitée les équipes d’Eloquentia afin de proposer des formations à l’art oratoire dans une sélection d’Instituts de par le monde et organisera, à Paris, une finale internationale où s’affronteront les vainqueurs des différents concours nationaux.

Rendez-vous  est donc pris le 8 mars, à 17h, au Centre Culturel Franco-Guinéen afin de savoir laquelle des candidates le jury auront retenu pour défendre les couleurs de la Guinée à la finale de Paris.

Dixinn : 21 milliards de budget pour la mairie au compte l’exercice 2019

La commune de Dixinn a ténu ce mercredi 6 mars 2019 son tout premier conseil communal.

Seul et unique point à l’ordre du jour, la session budgétaire. C’était l’occasion pour les élus de la commune de Dixinn d’examiner et adopter leur budget de fonctionnement au compte de l’année 2019. Présidé par un représentant du gouvernorat de la ville de Conakry, ce premier conseil communal de la mairie a prévu un budget initial de 21 milliards 215 millions, 472 mille 886 francs guinéens. Pour le maire de cette commune située en plein cœur de la capitale guinéenne, ce budget permettra s’il est obtenu à opérer un changement à Dixinn. « C’est la première fois que la commune de Dixinn accède à un tel budget. Et si ce montant est obtenu, je ne dirais pas que le miracle sera fait, mais Dixinn opérera un nouveau changement », a promis Mamadou Samba Diallo.

La session va durer quelques jours puisqu’une commission technique doit examiner ce budget prévisionnel avant son adoption par le conseil communal. La commune de Dixinn est l’une des plus importantes du pays vu son emplacement et les activités économiques qu’elle regorge. En dépit de tous ses atouts, des besoins se font ressentir à plusieurs niveaux dont l’assainissement, l’éducation et l’emploi.

Les vérités d’Elhadj Sékou Kaba, président de la communauté guinéenne

Elhadj Sékou  Kaba est président de la communauté guinéenne de Côte d’Ivoire, représentant la chambre de commerce de Guinée en Côte d’Ivoire et premier vice-président des ressortissants de la CEDEAO vivant en Côte d’Ivoire. Il a bien accorder une interview à Mediaguinee… à Adjamé.

Mediaguinee : Comment se porte la communauté guinéenne en Côte d’Ivoire?

Sékou Kaba : Je vous remercie. La communauté guinéenne de Côte d’Ivoire se porte très bien. Et vraiment nous vivons en symbiose ici. Nous nous entendons. Et les Guinéens en Côte d’Ivoire sont sur le bon chemin. Et ça c’est une très bonne chose, je suis fier d’être le président de cette communauté.

Mediaguinee : Quels sont les rapports que la communauté entretient avec son ambassade, c’est-à-dire l’ambassade de Guinée en Côte d’Ivoire ?

Sékou Kaba : L’ambassade de Guinée en Côte d’Ivoire est le représentant officiel du gouvernement guinéen en Côte d’Ivoire. Elle est chargée de la question diplomatique certes, mais de la gestion de la communauté et tout se passe très bien entre nous.

Mediaguinee : Parlez-nous des rapports de coopération entre l’ambassade de Guinée et la Côte d’Ivoire?

Sékou Kaba : Je sais qu’il y a des rencontres entre le gouvernement guinéen, par son patronat, et le patronat ivoirien. Tout se passe très bien du point de vue coopération mais je ne peux parler que des rapports avec la communauté, puisque la communauté vit en très bon rapport avec les autorités ivoiriennes et les ivoiriens en général. Donc je sais qu’entre la Guinée et la Côte d’Ivoire, tout va très bien.

Mediaguinee : Pouvez-vous nous parler des actions menées par l’ambassade en faveur de la communauté ?

Sékou Kaba : L’ambassade est là pour veiller, à travers le conseil, à la gestion de la communauté. Puisque c’est grâce à l’ambassade, sur l’initiative du chef de l’État, par le ministère des Affaires étrangères et la Direction des Guinéens de l’étranger, que le conseil des Guinéens de l’étranger a été mis en place. Par conséquent, avec l’ambassade, nous gérons la communauté au quotidien, puisqu’il y a souvent des problèmes d’ordre judiciaire à la police, les maladies, les décès et différentes cérémonies sociales. Nous participons auprès de l’ambassade à soulager nos compatriotes dans tous ces domaines.

Mediaguinee : Ils sont combien de Guinéens résidant en Côte d’Ivoire ?

Sékou Kaba : Il n’y a pas eu de statistiques, parce que les statistiques, nous les faisons pour les votes. Vraiment, c’est insignifiant vu le nombre de Guinéens en Côte d’Ivoire. Nous sommes près de deux millions de Guinéens en Côte d’Ivoire. Il y a des Guinéens de cœur, ils n’ont pas les papiers guinéens mais ils sont Guinéens. Quand il y a une opportunité de manifester leur nationalité, tout de suite ils sont là, sinon nous sommes près de deux millions.

Mediaguinee : Ces ressortissants guinéens ont-ils déjà été confrontés à des difficultés?

Sékou Kaba : Tous les étrangers, dans tous les pays du monde, sont confrontés à certaines réalités, mais nous vivons très bien. Les Guinéens se comportent très bien. Il y a quelques difficultés liées à la non-connaissance des lois d’un pays. Ça, ça peut mettre certains Guinéens dans des difficultés. Mais en réalité, nous n’avons pas de problèmes majeurs en Côte d’Ivoire.

Mediaguinee : Parlez-nous de la principale activité exercée par les Guinéens ici en Côte d’Ivoire ?

Sékou Kaba : Là, je peux citer par région. Je prends les Guinéens de la Guinée Forestière qui, pratiquement, sont dans les petits métiers ; ils sont plombiers, électriciens, mécaniciens, menuisiers, tapissiers. Les de la Guinée forestière sont des vendeuses de fruits qu’on voit dans toute la ville d’Abidjan. Et quand je prends les gens de la Moyenne Guinée, ils sont dans la restauration, les boutiques, les taxis. Principalement c’est surtout ça, il y a d’autres activités… Quant aux gens de la Haute Guinée, ils sont beaucoup plus dans la ferraille, dans la friperie, ça c’est leur spécialité. La Basse Guinée est confondue pratiquement aux deux autres régions, puisqu’il n’y a pas un métier qu’on peut dire spécifiquement que la Basse Guinée fait.

Mediaguinee : Est-ce que le Conseil, à travers l’ambassade, bénéficie d’un appui du gouvernement pour aider les Guinéens?

Sékou Kaba : Là, rien ! Absolument rien! J’ai dénoncé ça plusieurs fois. Quand on apporte des appuis, c’est en Guinée. On donne des crédits aux femmes, aux jeunes, mais nous sommes une forte communauté à l’extérieur. Quand tu prends le Sénégal, le Mali et la Côte d’Ivoire, on est près de cinq millions. Le gouvernement ne pense pas du tout à nous. Nos étudiants sont là. Quand ils ont fini, comment faire pour continuer leurs études. C’est un problème. Pour s’inscrire à l’université ici, c’est un calvaire, puisque l’État a pris pour les Ivoiriens 30.000 CFA, l’UEMOA 100.000 CFA et prend les autres communautés comme la Guinée 300.000 CFA. Imaginez un peu, pour nos parents qui font les petits métiers ce n’est pas facile de payer 300.000 CFA à l’inscription. C’est le gouvernement qui peut appuyer ça. Quant au conseil, on n’a rien, on se base sur nos propres fonds. Tout ce qu’on fait pour la communauté, c’est nous-mêmes. On ne nous donne même pas l’opportunité d’avoir de l’argent. Impossible! Et j’ai dénoncé ça, qu’on nous donne de l’argent, on veut bien de l’argent mais qu’on nous aide à avoir de l’argent. C’est-à-dire auprès de nos chancelleries. Quand j’ai parlé, j’ai parlé de tout, au nom de tous les conseils à travers le monde, puisque c’est l’État même qui a mis ces conseils en place. Il n’y a aucune possibilité sauf les cotisations. Les cotisations, ce n’est rien. A longueur de journée, nous sommes au tribunal, à la brigade des mœurs, il y a des décès, il y a des baptêmes, il y a beaucoup de cérémonies auxquelles le Conseil est confronté. Bien sûr, l’ambassade ne croise pas les bras. Bien qu’on dise qu’il n’y a pas de fonds sociaux en son sein,  l’ambassade fait des efforts pour essayer d’aider les compatriotes chaque fois qu’il y a une cérémonie, mais le poids c’est le Conseil.

Mediaguinee : Bientôt 2020, l’année prévue pour les élections présidentielles en Guinée. Très souvent en Guinée, ils y a toujours des contestations après le vote. Est-ce que vous êtes confrontés au même cas ici ? 

Sékou Kaba : Nous n’avons pas les mêmes problèmes. Nous n’avons pas les mêmes soucis. Il y a certes des contestations, mais pas avec l’ampleur que ça prend en Guinée ; ça pas du tout. Dans tous les pays, il y a des contestations, il y en a qui font avec calme, il y en a qui font avec violence. Partout, les résultats sont contestés, au Sénégal on conteste, au Nigeria on conteste, partout.

Mediaguinee : Comment est-ce que vous parvenez à gérer cela ? 

Sékou Kaba : Nous, on gère parce qu’il n’y a pas de problèmes. Pour gérer, il faut qu’il y ait problème. Donc on ne gère rien puisqu’il n’y a pas de problème.

Mediaguinee : Nous sommes à la fin de l’interview. Souhaitez-vous ajouter quelque chose?

Sékou Kaba : C’est d’abord saluer mes compatriotes, les remercier et faire comprendre à la communauté internationale que la communauté guinéenne de Côte d’Ivoire, nous sommes très bien. Il n’y a pas de chômeurs, parce que tous les Guinéens qui sont en Côte d’Ivoire, tout Guinéen essaie de faire quelque chose pour subvenir à ses besoins. Nous ne sommes pas dans le trafic, nous ne sommes pas dans le brigandage, nous ne sommes pas dans le vol, c’est-à-dire que les Guinéens sont sérieux. C’est pourquoi j’ai dit tantôt que je les salue et je les remercie très sincèrement de m’avoir fait confiance pour être à leur tête et je les encourage à suivre le bon chemin.

Présidentielle 2020 : le « deal » proposé à Sidya Touré

 Le débat autour d’un troisième mandat pour le Président Alpha Condé est plus que d’actualité en Guinée. Pour contrecarrer les contestataires d’une modification de la Constitution guinéenne, les promoteurs d’une troisième échéance pour Alpha Condé ont trouvé la solution .

La solution serait une nouvelle constitution guinéenne qui permettra au président Alpha Condé de se représenter pour un 3ième mandat en 2020. Alors que la constitution actuelle ne lui permet pas de le refaire car elle limite le nombre de mandat à deux. D’après certaines sources, une première mouture aurait déjà été rédigée dans ce sens. Plusieurs éléments nouveaux seraient contenus dans cette nouvelle Constitution qui devra être soumis à un référendum. Il s’agit notamment de l’existence du poste de « Vice-Président » de la République. L’occupant de cette fonction devra être élu au même titre que le Président de la République.  Des indiscrétions proches de la majorité présidentielle ont confié que ce poste de vice-président a même été proposé à Sidya Touré. Le leader de l’Union des Forces Républicaines devait accepter ce poste en contre partie de son soutien pour la révision Constitutionnelle. Le désormais ancien Haut-Représentant du Chef de l’Etat aurait « gentiment » décliné l’offre faite par les émissaires du pouvoir en place.

 

C’est cet acte qui a confirmé les soupçons de Sidya Touré quant à la volonté d’Alpha Condé de briguer un autre mandat présidentiel. Depuis cette date, le chef de file de l’UFR est en ordre de bataille et continue à remobiliser ses troupes.