Présidentielle 2020: Cellou et Sidya Touré vont à nouveau s’allier

Les deux anciens premier-ministres qui ont eu de nombreuses contradictions ces derniers temps, comptent faire front commun pour barrer la route au Président Alpha Condé dans sa quête d’un troisième mandat.

« Etant donné que l’UFR est catégoriquement opposée à l’idée d’un troisième mandat pour le Président Alpha Condé, il n’y a pas de raison qu’on ne fasse pas front commun. Il peut y avoir des divergences au sein de l’opposition, au sein de toute entité d’ailleurs, mais le plus important est qu’on s’entende sur l’essentiel. Et pour le moment l’essentiel c’est d’œuvrer pour l’alternance en 2020 », a confié un proche collaborateur de Cellou Dalein Diallo. Selon notre interlocuteur, une rencontre entre Sidya Touré et Cellou Dalein n’est pas à exclure dans les prochains jours. Les deux anciens premier-ministres devraient discuter de la stratégie à adopter pour empêcher Alpha Condé de se présenter en 2020 pour un troisième mandat.

 

Dubréka: de nombreux élèves s’évanouissent après une « vaccination »

Des  élèves se sont évanouis lors d’une campagne de distribution de médicaments, occasionnant une panique générale dans la ville.

Selon les  informations recueillis sur les lieux, la circulation a été perturbée pendant un bon moment dans la préfecture de Dubreka vers Grand moulin jusqu’à Tondon. Certains élèves qui ont pris ces médicaments  ont développé des réactions inhabituelles qui ont inquiété la communauté. « Certains se sont évanouis, d’autres ont eu une perte de connaissance. C’est ce qui a semé la panique », a confié à notre rédaction, un responsable locale.

Interrogé,le Directeur de l’agence nationale de la sécurité sanitaire (CNSS) a indiqué  qu’il ne s’agit pas d’une campagne de vaccination, mais plutôt d’une campagne de distribution de médicaments contre un parasite. « C’est une campagne de distribution de médicament contre un parasite qui entraine le sang dans les selles et parfois dans les urines. La région de Mamou,  la Haute Guinée, la Forêt ont reçu l’année dernière, c’est le tour de la Basse-Guinée. Selon mes informations, il n’y a pas de cas hospitalisé par suite de prise de ce médicament, j’ai parlé avec le Directeur Préfectoral de la Santé de Dubréka », a relativisé Dr Sakoba Keita.

« Je crois qu’il y a plus de rumeurs que de réalité. Actuellement, nos équipes sont sur le terrain on est en train de chercher  à savoir où sont les cas qui tombaient en syncope. Nous voulons savoir l’origine de cette propagande puisque cela fait plus de 15 ans  qu’on distribue ce médicament en Guinée. C’est la première fois qu’on est interpellé de ce genre », a déclaré Dr Sakoba Keita, directeur général de l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire. Cette situation a créé la psychose dans ces villes, poussant même les parents d’élèves à retirer leurs enfants des salles de classes.

Selon un médecin que nous avons interrogé et qui a requis l’anonymat, les agents de santé qui ont mené cette campagne de vaccination ont commis l’erreur d’administrer ce produit aux enfants plusieurs heures après leur dernier repas. « Le produit qui a été donné aux enfants est un déparasitant, il s’appelle Praziquantel. Le problème, c’est que le moment a été mal choisi pour la vaccination. Ce produit ne doit pas être administré plusieurs heures après le dernier repas. Imaginez les enfants qui sont à l’école, leur dernier repas c’est à 7 heures et la vaccination a été effectuée entre 11 heures et 12 heures. Et si les enfants n’ont rien mangé de consistant pendant tout ce temps, le produit va naturellement créer ce à quoi nous avons assisté », a expliqué ce médecin, précisant que cette campagne devrait se faire au niveau des domiciles.

Infrastructures routières : le bilan très élogieux de Moustapha Naité

Le ministre des Travaux Publics a fait plusieurs annonces ce lundi 18 mars 2019 lors d’une conférence de presse animée à Conakry.

Dans son exposé, Moustapha Naité a rappelé que le président Alpha Condé a hérité d’un réseau routier dégradé à plus de 81%. Mais aujourd’hui le tableau a nettement changé et les perspectives sont prometteuses. Au moins 2 200 milliards de dollars ont été investis dans le développement des infrastructures routières sous la 3ème  République, a révélé le ministre des travaux publics, précisant que ceci a entrainé la création de plus de 320.000 emplois temporaires directs depuis 2011. Parmi celles-ci, il y a la construction de deux autoroutes. L’une dénommée« route du littoral » qui va partir de Kaloum en passant par le littoral de la corniche sud (résidence 2000) jusqu’à la sortie au KM36. L’autre, appelée« Nouvelle Artère Lambayi – Dubréka» longue de 32,21 kilomètres partira de Lambayi pour finir à Dubréka.

 

Dans l’urgence, explique Moustapha Naité, le Gouvernement a mis l’accent sur les grands travaux de réhabilitation et de reconstruction du réseau. « Nous avons réhabilité et/ou reconstruit (ou les travaux sont encore en cours ou vont démarrer pour certains), plus de 2 000 km de routes nationales », a annoncé le ministre des travaux publics, précisant que près de 250 km de voiries urbaines ont été réhabilitées, la majorité dans la Capitale qui en avait grandement besoin et à Siguiri et Kankan à l’intérieur du pays.

« De plus, plus de 1 100 km de routes préfectorales ont été entretenues et ou réhabilitées (…), de nombreux axes sur les routes nationales sont construites comme la RN5 avec Koumandji-Manda Sintourou, Komba-Boumehoun bretelle kounsitel Gaoual, la RN30 Siguiri-Kintigna (30 km) ou encore la RN1 Km36-Coyah (17,5 km). Certaines sont en cours et pour d’autres, le financement est bouclé ou les contrats sont signés », confie-t-il. Un accent particulier a été mis sur la Capitale Conakry avec la réhabilitation non seulement de la voirie mais aussi la construction de nouvelles routes d’environ 88 km depuis 2011, soutient Moustapha Naité. Le ministre des travaux publics ne rougit pas du bilan du Pr Alpha Condé dans la construction des infrastructures routières même s’il reste encore beaucoup à faire. Selon lui les chiffres parlent.  Routes Nationales Bitumées construites/reconstruites : 1136,67 Km, voiries Urbaines Bitumées construites: 540,45Km, Routes Préfectorales et Communautaires :4066,11 Km, Routes Réhabilitées 2366,18 km, Ponts sur les Routes PC : 2690,3 ml, Ouvrages de Franchissement : 3215ml, Dalots : 158 Unités, Bacs et Ponts Secours : 23 et 5 Unités.  

Perspectives…

Le ministre des travaux publics a annoncé que le Chef de l’Etat souhaite inscrire la Capitale dans une nouvelle dimension qui rentre dans le cadre du développement du Grand Conakry qui prend en compte la viabilisation de la nouvelle zone administrative et commerciale de Koloma Kaporo et le plan de déplacements urbains (PDU). Cette volonté se concrétise selon le ministre Naité, par  deux gros projets qui ont pour ambition d’améliorer le réseau routier de la Ville de Conakry, d’améliorer la condition du trafic à l’intérieur de la Capitale et de créer de nouveaux accès pour relier les deux sorties du territoire de Conakry que sont Coyah et Dubréka.

Le premier projet est la « route du littoral » qui constitue une autoroute de contournement sud de la ville. Elle va partir de Kaloum en passant par le littoral de la corniche sud (résidence 2000) jusqu’à la sortie au KM36. Cette infrastructure qui sera construite sur financement PPP disposera de 2 péages au moins et passera également en aérien à plusieurs endroits notamment au niveau des mangroves et tiendra compte, naturellement, de la composante environnementale. La construction des échangeurs de KM36 et Kagbelen rentre déjà dans cette option.

Le second projet dénommé pour le moment« Nouvelle Artère Lambayi – Dubréka» est long de 32,21 kilomètres et partira de Lambayi pour finir à Dubréka avec 8 km d’embranchements via les Transversales T8, T10 et une pénétrante au niveau de l’hôpital marocain pour relier à la corniche nord. Le tronçon à construire ira vers le Nord-Est du domaine marécageux de Lambanyi, évitera l’hôpital financé par le Royaume Marocain à l’Ouest et la base navale et traversera la rivière au nord-est de Lambanyi.

« En réalisant ces deux projets, le Grand Conakry aura réglé en grande partie son problème de congestion de la circulation et s’ouvrir vers ses futures grandes banlieues que sont naturellement Coyah et Dubréka », a-t-il indiqué.

 

Dixinn : Un homme jugé pour viol sur une fille de 2 ans

 Un jeune-homme a été entendu ce lundi 18 mars 2019 par la justice pour des faits de viol d’une petite fille de 2 ans.

jeune-homme aurait utilisé du beurre de karité pour violer la fille de son voisin qui n’était âgée que de deux ans. El hadj Koroma a été jugé pour ces faits de viol qui datent du 19 mai 2016. Ce Selon les explications données au tribunal de première instance de Dixinn, ce sont les cris de douleur de la petite fille qui ont alerté les voisins. La victime ne portait qu’une couche « Pampers » lorsque El hadj Koroma décidait de passer à l’acte. Un rapport médical précise qu’il y a effectivement eu une « défloraison partielle du vagin par attouchements sexuels en utilisant du beurre de karité comme lubrifiant au niveau du vagin et de l’anus de la petite.

Interrogé à la barre, El hadj Koroma a nié les faits. Il soutient n’avoir jamais touché la petite malgré qu’il était ivre selon lui. « Je travaille à Dixinn port. J’ai décidé d’aller à la maison pour aller me coucher. Arrivé chez moi à 22 heures, je suis allé directement me laver, en ce moment j’étais ivre. Quand je ressortais des toilettes j’ai entendu des bruits d’un enfant, pourtant je n’avais pas constaté qu’un enfant habitait là-bas. C’est ainsi, j’ai appelé mon voisin Ibrahim en lui demandant qui sont les parents de cet enfant, Il m’a dit que c’est son enfant. Je ne l’ai pas touché. J’ai demandé à Ibrahim où est mon argent puisque j’avais 1 million 500 mille francs guinéens dans ma poche.  C’est ainsi, moi-même j’ai dit allons à la police mais quand nous sommes arrivés on ne comprenait pas la langue que je parlais parce que moi je vivais au Liberia », a raconté Monsieur Koroma qui s’exprimait en anglais.

Cellou appelle à la mobilisation

Le leader de l’UFDG qui s’insurge contre le manque de visibilité dans l’organisation des élections législatives et le parachèvement des élections communales appelle ses militants à la remobilisation.

« Nous sommes mal gouvernés. Nous devons nous mobiliser. Lorsqu’on sait que ce monsieur veut encore un troisième mandat sinon une présidence à vie, c’est un défi. Nous ne pourrons pas l’accepter. Nous sommes dans une situation de non doit qui exige que nous nous remobilisions pour continuer la lutte », a déclaré Cellou Dalein Diallo. Les manifestations sont interdites en Guinée depuis le mois de juillet dernier. Toute velléité de contestation politique ou sociale est réprimée. L’ancien premier ministre trouve cette situation inacceptable.   « La Loi n’intéresse pas Alpha Condé, le pays fonctionne en fonction de son agenda que personne ne connait.  Le Gouvernement ne veut pas l’organisation des élections législatives. Aujourd’hui, on n’a aucune visibilité sur l’organisation de ce scrutin », dénonce le leader de l’UFDG.

Enquête sur L’échec scolaire en guinée

Les chiffres recueillis dans une enquête menée par notre rédaction sont inquiétants. Tous les niveaux sont frappés par le fléau. Mais c’est en province où le tableau est encore plus sombre.

Dans cette première partie, nous avons concentré notre enquête dans les régions de la Moyenne-Guinée, haute-Guinée et une partie de la forêt. Les statistiques recueillies auprès des autorités de l’éducation et les témoignages de certains citoyens traduisent un décor alarmant surtout en zone rurale où plusieurs écoles sont menacées de fermeture faute d’effectif raisonnable par classe.

Les causes sont diverses et variées. Le commerce, l’exode rural, l’immigration clandestine, les mariages précoces chez les jeunes filles, le manque de suivi de la part des parents d’élèves, le manque d’enseignants et d’infrastructures, l’éloignement des écoles. Ce sont autant de facteurs qui favorisent l’abandon scolaire. Le constat révèle aussi des effectifs pléthoriques dans les grandes villes des régions administratives tandis que dans les zones reculées, il n’y a presque pas d’apprenants.

En Haute-Guinée, la ruée vers l’or constitue le facteur majeur de l’abandon scolaire. Nous nous sommes intéressés aux préfectures de Siguiri et Kérouané pour la région administrative de Kankan et Dinguiraye qui relève de celle de Faranah.

 « L’éducation à Siguiri est confrontée au problème d’abandon scolaire qui est en général occasionnée par la ruée vers l’or. Avec les mines d’or, un nombre important d’élèves abandonne les classes pour aller à la recherche de l’or. C’est une réalité. Au primaire le taux de scolarisation actuel à Siguiri est à 66,2 % pour 51, 50% pour les filles. Le taux d’inscription au CP1 s’élève à 97% dont 81,8% pour les filles ;  Mais le taux d’achèvement au primaire se situe autour de 33 ,69%, 21,61% chez les filles. C’est-à-dire sur les 97% inscrits en première année, c’est 33 % qui passent en 7èmeAnnée, beaucoup parmi eux abandonnent. D’autres sont touchés par les échecs, bien que ce n’est pas tous ceux qui échouent qui abandonnent. Maintenant au niveau du collège le taux de redoublement est de 14,9% ; les filles 12 ; 8%, le taux d’achèvement est de 6,3% contre 9,3% pour les filles. Au lycée le taux de redoublement se situe à 15,8% contre 14,8%, le taux d’achèvement c’est 17, 9% contre 6,5% chez les filles. Si nous parlons de taux d’abandon au niveau du secondaire c’est 36,49% par rapport au nombre d’inscrit, ces pourcentages ont été rehaussés grâce aux efforts fournis sinon entre 2012-2014, c’était vraiment alarmant, nous passons des sensibilisations pour éviter l’abandon généralisé des enfants .C’est les détails que nous avons pour la préfecture de Siguiri recueillis pour la session 2017-2018 », explique un responsable de l’éducation de la préfecture de Siguiri.

La préfecture de Kérouané en Haute-Guinée est aussi fortement touchée par l’abandon scolaire. Là aussi la principale cause est la ruée vers l’or et le diamant. Mais les sensibilisations à l’endroit de la communauté font baisser légèrement les taux d’abandon qui s’élevait 13,8% entre 2014-2015, 12,9% 2015-2016 est de 10,10% entre 2017-2018. Dans cette zone le taux de scolarisation dépasse rarement la barre de 50%. Entre 2014-2015, le taux brut était 60,8% alors que le taux net est de 50,4%. Entre 2015-2016, le taux net qui était à 61,8% est retombé à 48,70%.

Selon le directeur préfectoral de l’éducation de Kérouané, l’utilisation des enfants par leurs parents dans les travaux miniers, les travaux champêtres aussi, la surveillance des bétails, l’insuffisance du personnel enseignant, sont les principaux facteurs de l’abandon.

« Les élèves des classes 1ère et la 4èmeannée peuvent par exemple voir l’unique enseignant muté sans qu’il ne soit remplacé. Cette situation favorise l’abandon scolaire. A cela s’ajoute le désir d’aller à l’aventure, la  négligence des parents sur la scolarité de leurs enfants, il y a également l’éloignement des écoles et les habitations des élèves, la pauvreté des parents, chez les filles les facteurs d’abandon sont les mariages précoces, », a déclaré Mamady Doudou Camara, DPE de Kérouané.

A Dinguiraye, zone aurifère par excellence, la situation est alarmante. Des vagues d’enfants en âge d’aller à l’école descendent dans les mines, d’autres y sont d’ailleurs nés, leurs parents sont miniers artisanaux. Elhadj Mamadou Diallo, marchand d’Or est témoin des faits et déplore cette situation qui n’attire l’attention d’aucune autorité.

 « Dans la préfecture de Dinguiraye, des enfants à l’âge d’aller à l’école sont visibles partout dans les zones d’exploitation artisanale de l’Or. Je suis fréquent à Bannora, Kiniero, Teliré , Diatiferè  au bord de la rivière de Kifala , à Maleya, à Fello Moundjourou etc. La catégorie d’enfants qui arrive dans les mines les moins âgés ont 12 ans environs. On voit tous les âges presque 14, 15, 17 et 20 ans etc.  ça ce sont des enfants qui abandonnent l’école et viennent de différentes  localités pour travailler dans les mines. Par contre il y a une catégorie d’enfants de moins de 10 ans même 8 ans et plus qui sont nés dans les mines eux n’ont jamais connu l’école. Leurs parents sont venus travailler et ils sont nés ici, vous voyez ces enfants par groupes dans les miniers. Il y a des personnes qui sont arrivées dans les mines jeunes et finissent par fonder des familles ici, la plupart c’est des gens qui n’envoient jamais leurs enfants à l’école. C’est regrettable que tous ces enfants soient privés de leur droit à l’éducation. Il y a même des étudiants  qui profitent des vacances pour travailler, d’autres y restent sans même aller finir leurs études, des diplômés aussi faute d’emplois se lancent dans les mines. Tout ça personne ne parle à plus forte raison prendre des mesures pour obliger les parents à scolariser leurs enfants. Nous voyons des personnes ici qui se  démarquent peu de l’animal puisque même un numéro ils ne peuvent pas écrire ou composer au téléphone faute d’instruction»a expliqué ce marchand d’Or.

Maxime Honomou, responsable du bureau de stratégie de développement de l’éducation à l’inspection régionale de l’éducation de N’Nzérékoré alerte sur les causes de l’abandon scolaire: « Les causes de l’abandon scolaire, il faut notamment parler du manque d’encadrement surtout parental qui pousse certains élèves à abandonner l’école pour faire le taxi-moto, quant aux filles c’est connu c’est le mariage précoce, il y a également les grossesses non désirées, les parents sont souvent complices de cette déscolarisation. Après l’école les enfants sont avec leurs parents, ils passent minimum 4h maximum 6 heures à l’école, le reste du temps c’est en famille. Nous profitons de certaines sorties pour faire comprendre à la communauté la portée de l’école sur les enfants », explique-t-il.

Dans le foutah, nous avons tourné notre regard sur la région administrative de Labé qui compte 5 préfectures (Labé, Lelouma, Koubia, Mali et Tougué). Là également, la situation est alarmante, le taux d’abandon est élevé. En zone rurale, plusieurs écoles sont menacées de fermeture faute d’effectifs raisonnable dans certaines classes. Le taux d’inscription brut à l’élémentaire est de 86,80% alors que l’idéal c’est d’être à 100%, chez les filles 87,20 %. Dans certaines préfectures comme Lelouma, les garçons se comptent au bout des doigts dans certaines classes où la tendance féminine domine. Le taux net au CP1 est de 39%, 38 % chez les filles. Cette situation s’explique par le  fait que plusieurs enfants en âge d’aller à l’école  sont privés par manque d’infrastructures ou d’enseignants dans leur zone d’habitation. Ce taux net très faible est un défi énorme à relever. Le taux de redoublement est estimé 9,01% et 8,76 pour les filles. S’agissant du taux brut d’achèvement du cycle élémentaire, il  est de 40,80% dont 41,20% chez les filles. C’est-à-dire que sur l’ensemble des inscrits à l’élémentaire, seulement  10,10 % et 9,90% pour les filles arrivent au collège.

 

Déguerpissement à Conakry : Bah Oury en colère contre le Gouvernement

Longtemps resté silencieux,  Bah Oury a brisé le silence sur le déguerpissement en cours  des populations de Kaporo-rails et de  Kipé 2.

 « Récupérer la réserve foncière de l’Etat est tout à fait normale, protéger et accompagner les déguerpis est aussi un devoir de l’Etat. Le gouvernement  doit aider les populations sinistrées. C’est une obligation régalienne! », Interpelle Bah Oury. L’ancien ministre de la réconciliation s’interroge sur « l’inaction » du gouvernement vis-à-vis des cris de détresse des citoyens déguerpis. Le gouvernement est resté sourd Jusqu’ici face aux pleurs des populations déguerpies livrées à elles-mêmes, sans assistance. Toute chose qui amène l’animateur du mouvement le Renouveau à s’interroger : « Pourquoi les gouvernants  prennent peu en compte la détresse de la population lorsque celle-ci pleure du fait des actes des mêmes gouvernants. Il faut gouverner avec et pour le peuple. Le contraire mène à la ruine et l’instabilité », a-t-il averti.

L’action a été vivement critiquée par la classe politique à cause du fait qu’il n’y a pas eu de mesures d’accompagnement à l’endroit des victimes. Ce drame humanitaire en cours au cœur de la capitale guinéenne est largement commenté par la presse locale et sur les réseaux sociaux. Pour Bah Oury, le gouvernement  aurait dû faire preuve de plus de discernement et de responsabilité actuellement pour ne pas retourner le couteau dans la plaie. « Le lourd passif historique de 1998 a généré un traumatisme collectif profond », rappelle-t-il, alors que le Gouvernement annonce la poursuite des opérations sur d’autres réserves foncières de l’Etat.

 

Gangan vs Satellite : les deux coachs devant la presse

Le championnat guinéen se poursuit sur différents stades du pays.

Ce dimanche 17 mars, le Gangan FC de Kindia reçoit le Satellite FC au stade préfectoral Fodé Fissa de Kindia au compte de la 15ème journée de ligue 1 pro. Ce matin, les deux coachs ont livré devant la presse locale leurs ambitions avant match. En difficulté de tirer sa deuxième victoire à domicile, le Gangan FC de Kindia qui vient de concéder un nouveau nul face au Club Olympique de Coyah, reçoit ce dimanche le Satellite FC devant son public sportif. Pour le coach-assistant de l’équipe fanion de Kindia Mamadou Sadjo Diallo, cette sortie consiste à rectifier le tir. « Nous avions travaillé durant le temps qu’on a eu à rectifier le tir par rapport au match face au COK,nous avions bien tiré les leçons et aujourd’hui nous comptons relever le défi », dit –il.

Concernant les difficultés à faire victoire à domicile, le coach assistant revient sur quelques paramètres qui obstruent cette équipe Kindianaise à se réconcilier définitivement avec son public sportif. « Ce n’est pas sorcier, c’est que les consignes données ne sont pas respectées, les joueurs manquent de concentration devant les buts. C’est cela que nous cherchions réellement à rectifier afin de prendre les 3 point à chaque fois qu’il est nécessaire », explique le coach assistant Mamadou Sadjo Diallo. De son côté, le Satellite FC qui lors de sa dernière sortie a battu l’Ashanty Golden Boys de Siguiri compte prendre sa revanche cet après-midi, a déclaré l’entraineur Belgo-congolais, Alain Landeut. « Aujourd’hui, c’est la motivation supplémentaire, au match allé on a été battus de façon au moins méritée. Donc, il faut qu’on puisse rectifier le tir et prendre notre revanche », dit-il.

Cette formation de Satellite FC qui lutte pour le maintien vient dans la cité des agrumes avec un effectif complet pour tirer une victoire nette. « L’effectif est au complet, seulement c’est notre milieu défensif Dramé qui est suspendu, il rentrera la semaine prochaine. En plus, nous avions passé un bon mercato, on a recruté 6 joueurs donc, il y a beaucoup de concurrences », a souligné le coach Alain Landeut.

 

Kindia : Cheikh Taliby annonce l’arrivée des machines hydraformes

La région administrative de Kindia a reçu ce dimanche 17 mars 2019, la présence du ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Cheikh Taliby Sylla

Après avoir été choisie il y a quelques mois pour abriter le 61 ème anniversaire de la république de Guinée, Kindia a reçu Cheikh Taliby venu présenter les différentes machines qui assureront la fabrication des briques pour la construction des infrastructures ciblées à l’occasion de ladite fête.  Interrogé sur le pourquoi de sa visite à Kindia, le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Cheikh Taliby Sylla répond en ces termes : « c‘est pour pouvoir informer toute la basse Guinée, surtout la population de Kindia que le programme présidentiel de construction des infrastructures dans les régions de la république de Guinée va bientôt commencer à Kindia. Pour preuve, les machines qui sont là sont appelées les hydraformes. Ces hydraformes transforment la latérite sablonneuse en brique compressée de haute qualité. Donc ce sont ces briques qui vont servir à la construction des infrastructures au chef-lieu de la région administrative de Kindia ».

Depuis l’annonce de cette célébration le 02 octobre dernier, moult inquiétudes sont nées autour de la tenue du 61eme anniversaire à Kindia vu le retard du démarrage des travaux sur le terrain. Pour le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, cette fête se tiendra bel et bien à Kindia. « Le 61 ème anniversaire de l’indépendance de notre pays se fera à Kindia. Nous l’avons dit à toutes nos rencontres ici. Le président est plus pressé que nous, les machines qui peuvent produire 2000 briques par jour sont arrivées et d’autres plus grosses en feront plus que ça pour que très rapidement les infrastructures qui doivent être mises à la disposition de Kindia pour le 61eme anniversaire soient confectionnées au plus vite avec la meilleure qualité qu’il faut. Donc ce programme présidentiel est une réalité. Selon le vœu du président de la république, hier déjà les travaux devaient démarrer, nous avons dit que les populations de Kindia disent qu’on ne peut pas démarrer un aussi grand programme, des actions aussi majestueuses de la part du président de la république sans que ça ne soit une véritable cérémonie pour que la population de Kindia puisse manifester sa joie par rapport à ses différentes constructions qui rendent nos villes très belles », ajoute-t-il. A noter que 43 bâtiments sont prévus pour la commune urbaine de Kindia et en matière d’infrastructures routières, 20 kilomètres de route pavées et 30 bitumées sont proposées.

Amara Kourouma: ‘’ Aujourd’hui il est important que les IMF puissent facturer leur service’’

Depuis le début de l’année, Le Crédit Rural de Guinée est dirigée par un nouveau directeur général. Nous l’avons rencontré pour un entretien à bâtons rompus.

Le choix du Conseil d’administration a été porté sur Amara Kourouma. Il a pour  mission: de contribuer au renforcement des acquis qui s’étalent sur 30 (trente) ans d’activité et accélérer le rythme de croissance de l’institution.

Comment se porte le CRG après ces années de redressement suite à l’épidémie d’Ebola ?

Nous avons renoué avec des résultats d’exploitation positifs depuis 2017. En 2018, le CRG a réalisé un bénéfice d’environ 2 milliards de francs guinéens. Il faut cependant souligner que les bénéfices obtenus ne sont pas encore suffisants pour effacer tous les effets négatifs des exercices difficiles antérieurs, au cours de la période évoquée plus haut. Néanmoins, l’élan amorcé est encourageant et nous estimons que c’est une bonne dynamique pour amorcer la véritable croissance que nous projetons. Nous y travaillons.

Quelles sont les priorités de la direction générale du CRG ? 

A court terme, nos priorités sont  de renforcer la discipline dans le réseau et instaurer une véritable culture d’entreprise. N’oubliez pas que nous sommes au service des populations, de nos adhérents et des actionnaires de l’institution. Nous travaillerons aussi à mieux faire connaitre le CRG,  ses activités et son apport indéniable dans développement socioéconomique de notre pays.

Le CRG est l’une des  institutions de micro finance leader en Guinée. Comment comptez-vous confirmer voire renforcer votre place dans le secteur ?

Le CRG a une stratégie pour atteindre ses objectifs. Nous nous renforcerons en étant plus à l’écoute des populations pour comprendre leurs attentes et leur proposer des services plus adaptés à leurs besoins et  préoccupations. Parallèlement, nous essayerons d’améliorer nos prestations et chercher davantage à nous adapter aux exigences du marché.

Le taux d’intérêt constitue un frein à l’épanouissement des institutions comme le CRG. Qu’en pensez-vous ?

C’est vrai que la question du taux d’intérêt est la principale critique qu’on nous oppose, mais tout a une explication rationnelle et logique. Les études faites autour cette question précise le prouvent. D’abord il faut savoir qu’à un premier niveau, les taux d’intérêts sont fixés par les banques qui sont-elles mêmes contrôlées par la Banque Centrale (BCRG). Les Institutions de Micro finance (IMF), qui accordent plus de facilités à leurs clients et qui prennent beaucoup plus de risques, puisent leurs fonds à ce niveau. A partir de là, il est important de tenir compte de tous les paramètres ; de la couverture de leurs frais généraux ; des pertes sur créances irrécouvrables, de l’inflation etc.  Au CRG, avant même de financer quelque activité que ce soit, nous faisons une étude rentabilité avec le client. Nous analysons avec lui la pertinence de prendre ou de pas prendre un crédit. La quasi-totalité de nos clients (plus de 96 à 98 %) parviennent non seulement à rembourser leur crédit mais également à refinancer leurs propres activités. Ils deviennent même à terme des employeurs. Comme vous pouvez le constater, cela a un effet indéniable sur le développement socio-économique du pays.

Croyez-vous que des efforts peuvent être faits  sur ce le taux d’intérêt ou sur un autre ?

Aujourd’hui il est important que les IMF puissent facturer leur service au juste prix mais tout doit se faire dans un cadre juste et pragmatique. Cela leur permettra de garantir leurs activités et de continuer à offrir leurs services aux populations. La concurrence devrait leur permettre de réguler les taux d’intérêt. Bonifier les taux pour les plus démunis peut être une solution conjoncturelle et pour des besoins précis, mais ce n’est pas une solution pérenne selon des études sérieuses en la matière.

Qu’est-ce que la micro finance pourrait apporter au renforcement des petites et moyennes entreprises en Guinée ?

Aux PME, les IMF apportent des appuis pour les fonds de roulement et souvent même pour leur démarrage quand les montants des prêts souhaités ne sont pas exagérés. Pour le moment, nous n’avons pas vocation à financer des gros investissements demandant des ressources à long terme sachant que les ressources à notre disposition sont de court terme constituées essentiellement de l’épargne des associés et clients. Néanmoins, dans le cadre de programmes spécifiques encadrés par des partenaires crédibles, nous avons des mécanismes d’intervention appropriés et négociables. Nous restons ouverts aux discussions dans ce sens avec les partenaires étatiques, paraétatiques ou privés.

Le CRG s’est également positionné dans le secteur du transfert de fonds. Concrètement comment cela se passe pour votre institution financière ?

Comme toutes les autres sociétés de transfert d’argent nous assurons l’envoi et la réception de fonds à travers tout le pays. En plus, nous assurons au compte de plusieurs institutions les paiements de masses ainsi que la remontée de pièces justificatives. Nous assurons également les remontées de fonds surtout de gros volume à la BCRG pour les mêmes institutions et pour tout autre opérateur économique évoluant sur le terrain.