Elie Kamano: de la musique à la politique

Elie Kamano est un artiste, auteur, compositeur,  écrivain, de nationalité guinéenne.

Très tôt, il éprouve une passion pour la musique.

« Je suis rentré dans la musique par passion,  j’ai commencé la musique au collège Yimbaya avec mes amis. On a eu la chance de participer à la première génération de la première compilation  de hip hop  guinéen en 1997, donc je fais partie de la première compilation de hip hop en Guinée. »

De 1997 à 2001, Elie Kamano s’est forgé une carrière en solo et a réussi à composer son premier album.

« En 2001-2002 j’ai sorti mon premier album sur le marché guinéen où j’ai rendu un vibrant hommage au jeune guinéen Amadou Diallo qui avait été  assassiné par des policiers blancs aux États-Unis. J’ai dénoncé cet acte  raciste des américains… »

Quelques années après,  Elie quitte la Guinée pour se chercher des relations extérieures, notamment dans les pays voisins.

« En 2005, je vais au Mali, je rencontre Tiken Jah Fakoly je fais sa connaissance alors on fait un morceau ensemble dans mon album qui a suivi « trafiquant ».

Une année après la sortie de l’album trafiquant,  l’artiste quitte le rap pour le reggae.

« En 2006,  je décide de quitter le rap pour le reggae.  Étant reggaeman j’ai fait mon premier album en 2006 intitulé « Dielimankan » où je me suis farouchement attaqué au régime de Lansana Conté à l’époque où  j’ai dénoncé le ghoudhaisme et aucun artiste à l’époque n’osait le dénoncer,  moi je l’ai dénoncé jusqu’à la chute de Conté…. »

Au lendemain de la mort du président Lansana Conté, les militaires s’accaparent du pouvoir et crée le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD)  avec à sa tête le capitaine Moussa Dadis Camara. Chose qui n’a pas plu à Elie Kamano. Alors,  il engage un combat farouche contre le régime des militaires. Chose qui poussera alors Elie Kamano à l’exile.

« À l’avènement des militaires au pouvoir,  je me suis érigé comme un défenseur des droits du peuple guinéen en demandant aux militaires d’organiser les élections comme ils l’avaient prévu et de quitter le pouvoir.  Chose qui n’a pas plu à certains militaires, ma vie était en danger et menacée. J’étais obligé de quitter la Guinée,  aller au Sénégal pour mettre ma vie en sécurité. De Dakar,  j’ai appris qu’on a tiré sur le Capitaine Dadis,  le lendemain j’ai pris mon vol et je suis revenu en Guinée. Lorsque je suis rentré,  j’ai assisté avec  les artistes panafricains à  un projet où on voulait établir la paix entre Cellou Dalein Diallo et Professeur Alpha Condé entre le premier et le second tour. Alpha Condé s’est opposé, et le projet n’a pas eu lieu…. »

Elie Kamano, c’est aussi 21 ans de carrière musicale qui a connu une certaine réussite.

« Après « où va l’Afrique », j’ai sorti « parole de fou » où j’ai demandé à Dadis de quitter le pouvoir où j’ai chanté la démocratie.  J’ai chanté plus de 300 morceaux de tubes dans ce pays. J’ai été trois fois finalistes du prix RFI et j’ai été lauréat du visa pour la création, un concours organisé par l’institut français à Paris et qui a regroupé 500 artistes africains j’ai été le lauréat. J’ai fait une résidence à la cité des arts à Paris à l’aube de ce concours où j’ai bénéficié de 5000euro et trois mois à la cité des arts.  Aucun artiste guinéen n’a encore eu la chance de faire cette résidence. Après cette résidence, j’ai fait une tournée dans 14 pays africains et après je suis revenu en Guinée pour sortir l’album « Malaya » (la main de Dieu) ».

Comme il fallait s’y attendre,  Elie Kamano dit au revoir à la musique et rentre en politique et compte se présenter à la présidentielle de 2020.

« Aujourd’hui, j’ai décidé comme tout citoyen guinéen ministrable et présidentiable, de père et de mère guinéens de me présenter aux élections présidentielles en 2020 ».

Le trio Etats-Unis/Canada/Mexique organisera la Coupe du monde 2026

Le trio Etats-Unis/Canada/Mexique a été désigné par les fédérations membres de la Fifa, avec 134 voix contre 65 pour son concurrent le Maroc, pour accueillir la Coupe du monde 2026, à l’issue du Congrès organisé mercredi à Moscou, à la veille de l’ouverture du Mondial-2018.

Le ticket nord-américain, qui avait promis durant sa campagne d’organiser « la Coupe du monde la plus lucrative de l’histoire », sera chargé d’accueillir la première Coupe du monde à 48 équipes. Pour le Maroc, il s’agit de son cinquième échec, après les revers de 1994, 1998, 2006 et 2010.

Siradio Diallo nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Allemagne

Siradio Diallo consultant en coopération au développement a été nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Guinée près la République fédérale d’Allemagne.

Le décret de sa nomination a été lu sur la télévision nationale, RTG.

Avant, sa nomination, Siradio Diallo était membre du Bureau Exécutif National de l’UFDG et Secrétaire national chargé des Institutions internationales.

Il a jeté l’éponge en 2015.

France: prison ferme pour Moussa Camara, un homosexuel guinéen en situation irrégulière

Un homosexuel guinéen en situation irrégulière a été condamné mardi à Lyon (centre-est de la France) à deux mois de prison ferme pour avoir refusé d’embarquer dans un avion pour Conakry, à l’issue d’une audience rendue houleuse par un problème d’interprète.

Ce procès, initialement prévu en mai, avait été reporté en l’absence d’un interprète en langue soussou. Or, la traductrice appelée à la barre du tribunal correctionnel parlait plusieurs langues de l’Afrique de l’Ouest mais pas le soussou.

Le tribunal a toutefois décidé d’examiner l’affaire, estimant que Moussa Camara avait “une connaissance suffisante de la langue française”.

“Il est hors de question que cette audience se tienne. C’est une atteinte aux libertés fondamentales”, s’est emportée son avocate, Me Florence Alligier, qui a quitté la salle afin de demander l’intervention du bâtonnier du barreau de Lyon, Farid Hamel.

En larmes dans le box, le jeune homme de 28 ans ne s’est pas exprimé devant le tribunal, qui l’a condamné à deux mois de prison ferme et deux ans d’interdiction de territoire.

Pour la Lesbian and Gay Pride de Lyon, une association de défense des droits des homosexuels, “cette décision est inhumaine. Elle a été prise au cours d’une audience ahurissante et au mépris des droits les plus élémentaires de Fodé-Moussa Camara”.

Pour dénoncer cette décision et apporter leur soutien au jeune Guinéen, la Lesbian and Gay Pride de Lyon “organise samedi, vers 14h30, un sit-in juste avant le départ de la 23e marche des fiertés LGBTI, Place Bellecour”, dans le centre-ville, a annoncé l’association mardi soir dans un communiqué.

Artiste acrobate, le jeune homme était arrivé en France en 2015 avec une autorisation temporaire de travail. Sa demande d’asile avait été rejetée en 2017.

Le 3 mai, il avait refusé d’embarquer à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry sur un vol pour Conakry, la capitale guinéenne.

Le jeune homme affirme que son compagnon a été lynché par sa famille en Guinée, qu’il a quittée pour fuir les persécutions contre les homosexuels.

En Guinée, l’homosexualité est passible d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison.

La procureure, qui avait requis dix ans d’interdiction de territoire, a émis un doute sur l’homosexualité de Moussa Camara, s’appuyant sur des extraits de la procédure, lus à l’audience, où le Guinéen se dit “bisexuel” et assure avoir une “compagne enceinte”.

“C’est l’illustration parfaite que M. Camara ne parle pas suffisamment français”, a rétorqué Me Alligier à l’issue de l’audience, en ajoutant qu’il n’avait “jamais entretenu de relation amoureuse avec la jeune femme en question”.

L’avocate a immédiatement interjeté appel, considérant ce jugement “nul”.

Pour Me Hamel, “l’affaire sera rejugée et très certainement renvoyée devant le tribunal correctionnel car un mauvais interprète équivaut à une absence d’interprète”.

Le cas de Moussa Camara avait suscité l’émotion sur les réseaux sociaux. “Son compagnon a déjà été assassiné en raison de son homosexualité. Son expulsion serait un scandale”, avait affirmé le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

Plusieurs dizaines de militants de l’association Aides de Lyon et de Nîmes (sud), où militait et résidait M. Camara, étaient venus le soutenir.

Labé : Un bébé meurt noyé dans un seau d’eau

La victime âgée d’un an trois mois a trouvé la mort dans des circonstances tragiques, dans la soirée du dimanche 10 Juin 2018 au quartier Doghol Salliya, commune urbaine de Labé.

Le nourrisson a trouvé la mort dans un sceau d’eau aux environs de 19 heures alors que sa mère s’occupait des travaux ménagers.

Sous le choc,  Adama Dioulde Diallo la mère du bébé, âgée d’une quarantaine d’années explique  les circonstances dans lesquelles son bébé a trouvé la mort : « A quelques minutes de la prière de 19 heures de ce dimanche, je m’occupais des travaux ménagers dans la cour. Le bébé traînait à la véranda seul, il y avait des récipients remplis d’eau. Quand j’ai constaté son absence, je suis rentrée dans la maison pour voir s’il se trouve là-bas, c’est en ce moment que j’ai trouvé mon bébé dans un sceau d’eau inerte », raconte-t-elle les larmes aux yeux.

« Puis, je l’ai soulevé, mais il était déjà mort », a-t-elle expliqué sous une forte émotion

Le bébé a été inhumé ce lundi matin au quartier Doghol Salliya dans la commune urbaine de Labé.

Tête à tête entre le ministre de l’information et les journalistes: voici les recommandations  de la Présidente de l’APAC-Guinée

Amara Sompare,  ministre de l’Information et de la Communication a rencontré les hommes de médias ce lundi à la maison de la presse à Coléah, pour une première prise de contact en vue d’exposer ses axes stratégiques.

Au cours de cette rencontre, les journalistes ont aussi égrainé les problèmes qui assaillent leur corporation.

Au terme de la rencontre, la présidente de l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC-Guinée), a salué cette initiative d’Amara Sompare.  Asmaou Barry invite à la tenue des engagements pris.

« Je m’en réjouie de ce premier pas vers la presse privée guinéenne, car il y’a un fossé qui s’est créé entre la presse privée et le pouvoir public. Venir seulement rencontrer les journalistes et tenir un discours ne suffit pas. L’enjeu est ailleurs, il faut que l’on s’attaque justement aux problèmes qui minent la presse guinéenne notamment celle privée à savoir la maison de la presse pour avoir une maison digne, faciliter l’accès des journalistes à l’information publique, mais aussi de contribuer à l’élaboration et à l’adoption d’une convention collective pour les journalistes guinéens », a-t-elle suggéré.

La Présidente de l’APAC-Guinée a aussi signalé un autre problème au sein des médias, notamment la barrière qui existe entre la presse publique et celle privée. Asmaou Barry sollicite que ce fossé soit comblé.

«  Il faut essayer de lutter contre le cloisonnement entre la presse publique et privée, combler le fossé, faire en sorte que le département du ministère de la Communication et de l’Information soit un ministère inclusif. Lorsqu’il y’a des activités et des décisions à prendre que tout le monde puisse se retrouver dedans » a-t-elle suggéré.

Au cours de la rencontre, le ministre de l’Information et de la Communication a dans son agenda, annoncé la mise en place d’un cadre de concertation permanente entre le ministère de tutelle et les hommes de médias. Amara Sompare a aussi annoncé  l’élaboration d’un code de la presse qui servira de référentiel à tous les professionnels des médias.

Kindia: les handicapés manifestent dans la rue 

Les membres de l’Association guinéenne pour la formation et la préservation sociale des personnes handicapées sommés de libérer leur siège ont manifesté leur désaccord hier, lundi 11 juin 2018.

En effet,  un commerçant qui se réclame propriétaire du domaine abritant le siège de l’association est venu demander la libération du lieu. Chose que les handicapés disent ne pas comprendre après 23 ans d’occupation du lieu en question.

Après une première manifestation vendredi passé, les personnes handicapées sont passées à la vitesse supérieure ce lundi en barricadant le passage de leur lieu de travail. Ce qui  a empêché l’ouverture des boutiques et ateliers de couture affiliés à ce centre d’intégration des personnes handicapées.

Foulard rouge attaché autour de la tête, le président des handicapés de Kindia Fodé Bakary Camara explique le pourquoi de cette manifestation :

« Avant hier on travaillait avant de voir un huissier venant de la justice pour nous dire que ce lieu ne nous appartient plus et qu’il appartient désormais à un  commerçant. Et depuis lors on se manifeste pour signifier notre indignation. Ce centre a été obtenu depuis 1990, grâce à  un appui de la première dame du feu Général Lansana Conté et l’inauguration a  été faite un an après. Pour les boutiques et ateliers de proximité se sont les magouilles des autorités de Kindia et cela a encombré ce centre qui a causé même la sortie de certains de nos travailleurs », raconte-t-il.

Selon Abdoulaye Momo Camara, secrétaire administratif  de l’association des personnes handicapées à Kindia, ce centre a une importance capitale pour  les handicapés.

«  Nous travaillons ici, plus de 107 personnes composées des aveugles et  des sourds  qui y travaillent pour éviter de quémander dans la rue. En plus nous sommes prêts à accueillir nos amis de mêmes situations pour qu’ils puissent travailler afin d’être autonome », dit-il.

De son côté, le commerçant Alpha Oumar Ly opposé à ces handicapées explique disposer de  tous les dossiers légaux pour récupérer le domaine.

« Je compte récupérer ce lieu puisque j’ai signé un pacte de 25 ans renouvelable une seule fois . Aujourd’hui, toutes les autorités à savoir  la direction en charge du patrimoine public,   la préfecture ainsi que celle des affaires sociales savent.  Ils sont tous informés. J’ai construit un autre lieu dans le quartier Sarakoleah où ils peuvent aller continuer leur métier, ils avaient même apprécié cet endroit et aujourd’hui ils refusent d’y aller. Pour l’argent qu’ils réclament, je n’ai signé aucun papier attestant que je vais payer à leur niveau. J’ai payé l’argent au niveau de la préfecture avant l’intervention du patrimoine public qui aussi recevait cet argent. Donc, je ne peux pas payer au niveau des autorités ainsi qu’à  leur niveau. Pour finir, comme ils refusent de quitter moi je reste derrière la loi», précise -t-il

Aux dires de la justice, un jugement relatif à ce dossier a été rendu en faveur du commerçant Alpha Oumar Ly et un délai de recours a été sollicité aux personnes handicapées afin qu’elles libèrent le lieu.

Pourtant ces handicapés refusent de quitter les lieux malgré l’insistance de la justice.

Nous y reviendrons

Tougue : Trois sous-préfectures ravagées par une tornade

Une tornade a  détruit tout sur son passage samedi soir à Kaffah, Thiaguel et Solokoure dans la préfecture de Tougue.

En effet,  les édifices publics et privés, les magasins, et les boutiques ont été tous décoiffés, et des panneaux solaires endommagés.

Selon nos informations, même les troncs d’arbres ont été arrachés par un vent violent. Des  branches cassées ont aussi été emporté.

Des dégâts importants ont été enregistrés dans les trois  sous-préfectures notamment à Kaffah(bidon), à Thiaguel, à Solokouré….

Selon notre source basée à Koin, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée mais les dégâts matériels sont importants en ce début des grandes pluies. En attendant l’aide des des âmes de bonnes volontés,  les victimes dorment à la belle étoile.

Selon toujours notre source sur place,  la coupe abusive et anarchique des bois serait à l’origine de cette tornade.

Ministère de la communication: Le nouveau ministre prend contact avec les associations de presse privée

Le nouveau ministre de l’Information et de la Communication poursuit sa tournée de prise de contact dans les différents secteurs médiatiques.

Après les médias de service public, Amara Somparé s’est rendu à la maison de la presse ce lundi  11 juin 2018.

Cette visite du ministre de la communication consistait à rencontrer les responsables et associations de la presse privée guinéenne pour une première prise de contact.

Amara Sompare annonce la création d’un cadre de concertation entre l’administration et la presse privée.

« Dès ma prise de fonction, j’ai posé  un diagnostic de la situation qui prévalait au ministère de l’Information et  de la Communication. J’ai constaté de mesures dans la collaboration entre l’administration qui est le ministère et les différents organes de presse privée. C’est pourquoi j’ai décidé de tendre ma main, d’aller vers eux pour que ensemble nous réfléchissons à la meilleure façon d’organiser le secteur  médiatique. Voilà pourquoi  j’ai décidé de créer un cadre de concertation permanant qui servira de plateforme de discutions et  de dialogue entre nous ».

Le président de l’association des syndicats de la presse privée a apprécié à sa juste valeur, cette main tendue du nouveau ministre de la Communication.  « Nous apprécions cette démarche du ministre  parce que depuis deux ans, même pour rencontrer les syndicats par l’ex-ministre de la communication c’était un problème. Aujourd’hui, si le  nouveau ministre lui-même vient tendre sa main pour venir vers la presse privée, je pense que c’est une bonne opportunité que l’ensemble des médias doivent essayer  de profiter pour que nous puissions collaborer », a sollicité Siddy Diallo.

Communication et influence : L’œil de l’expert !

Ousmane BALDE, Co-fondateur AGACOMPI est Consultant en Communication et Stratégie d’influence. Mais aussi expert en observation électorale (UE). Dans une interview qu’il a bien voulue nous accorder, M. Baldé nous dit comment emmener les Guinéens à accepter unanimement le nouveau gouvernement Kassory Fofana. Plus loin, il donne son avis sur la prolifération des communications, notamment à travers les réseaux sociaux (Facebook en particulier).

Le Président Alpha Condé vient de nommer un nouveau premier ministre et un nouveau gouvernement qui ne font pas forcément l’unanimité au sein des populations. En tant que communicant quelles sont vos impressions et comment emmener les populations à accepter unanimement le nouveau gouvernement ?

Les populations guinéennes sont partagées entre surprise et espoir. Le président de la république a un pouvoir, que lui confère la loi, de choisir ses collaborateurs. Cependant, par respect pour son peuple qui le lui accorde, le chef de l’Etat doit exercer ce pouvoir avec attention, sérieux et rigueur.

On a bien l’impression que les populations guinéennes, qui espéraient beaucoup de ce remaniement, ne sont pas assez satisfaites du nouveau gouvernement. Déjà, la mobilisation est assez visible pour réclamer plus de femmes et de jeunes dans le gouvernement. Ensuite, l’opinion estime que depuis plusieurs années, ce sont les mêmes copains qui font l’actualité politique et qui gouvernent. Il y’a très peu de changement au niveau des départements et de la politique gouvernementale. Par conséquent, les mêmes pratiques sont toujours reconduites et le résultat est toujours resté le même. Les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas réussi à instaurer la confiance avec sa population.

Mon impression est aussi celle d’un échec stratégique. On dirait bien que M. Alpha Condé a raté totalement sa stratégie en regardant l’avenir avec une tactique désuète qui sera sans nul doute inefficace pour quelques raisons : d’abord, la mise en avant des communautés risque de ne pas vraiment fonctionner parce que les mouvements de jeunes ont tendance à s’approprier de plus en plus le terrain politique ; ensuite, au sein même des communautés on commence à comprendre toute la duplicité enfouie derrière cette stratégie ; et enfin, parce qu’au sein des ethnies et des principaux partis la division est telle que le consensus sera extrêmement difficile à obtenir.

A plusieurs reprises, le Président a eu des occasions de regagner la confiance de son peuple. Mais toutes les fois, il s’est planté dans sa stratégie. Malheureusement, ces échecs stratégiques ont réussi à encrer au sein de l’opinion publique une mauvaise image du gouvernement et des politiques. Il va falloir retravailler le système communicationnel pour restaurer la confiance entre les gouvernants et les gouvernés.

Pourtant on observe ces derniers depuis quelques temps une mobilisation accrue de ‘’communicants’’ qui envahissent les réseaux sociaux, particulièrement Facebook. La communication est intense ?

C’est l’une des erreurs des partis politiques et du gouvernement. La communication autour des actions gouvernementales ne peut être confiée à des gens qui ne connaissent pas le domaine et qui n’ont aucune notion des politiques publiques et des enjeux sociopolitiques. Ce n’est pas le nombre de publication Facebook qui fait la bonne communication. Il y’a tout un travail, de conception stratégique à faire en amont qui explore en profondeur le terrain, le prépare, identifie et étudie le comportement de la cible, des objectifs avant de planifier l’action à mettre en œuvre. C’est du boulot de professionnel. Dans la communication, il y a ‘’des stratégies gagnantes’’ et ‘’des stratégies perdantes’’. La qualité de vos communicants détermine la qualité de votre image.

Il n’y a pas que des amateurs au sein des équipes de communication en Guinée. On remarque aussi l’arrivée des cabinets étrangers qui ont une renommée mondiale. Cela devrait améliorer la visibilité des acteurs guinéens ?

Parfait, ‘’c’est la fin qui justifie les moyens’’, mais encore une fois tout est question de la maitrise des enjeux locaux et de la cible. Le problème avec les cabinets étrangers, c’est qu’ils ne connaissent pas les cibles en Afrique. Ils l’apprennent à distance en dehors des réalités. Généralement leur stratégie est basée sur une stratégie qui comporte des préjugés sur la cible. Or, il n’y a pas de bonne stratégie quand vous n’avez pas la maitrise de votre terrain et de votre cible.

Une meilleure communication c’est celle qui, en obtenant une large adhésion à votre projet garantie un minimum de stabilité qui puisse vous permettre de développer votre projet. Dans ce travail, on ne peut pas tout importer. Il faut réinventer en fonction du contexte et de la zone.

La particularité d’AGACOMPI est justement d’avoir la maitrise de l’espace africain hors des préjugés, et d’avoir une expertise mondiale dans le domaine. Nous sommes là où se trouvent nos partenaires. Nous vivons avec la cible. Parce que nous savons que les mêmes méthodes ne produisent pas toujours les mêmes effets partout. Dans le métier de la communication, improviser peut s’avérer fatal. Il y’a toujours une ligne à suivre, Il y a des délais à s’imposer, il y’a des méthodes à respecter et d’autres à réinventer.

Malgré les activités intenses que vous menez avec le Cabinet AGACOMPI et UBCONSULTANTS vous allez toujours à la rencontre des Guinéens établis à travers le monde, mais on vous entend peu dans les médias. Pourquoi ce choix de vouloir toujours rester dans l’ombre ?

J’entends bien quand les gens me disent que je devrais faire plus d’apparition dans les medias pour faire mon ‘’éclosion’’ dans la politique. Etant communicant (professionnel), je peux comprendre ce que cela représente.  J’ai préféré consacrer les deux dernières décennies à la lutte pour l’émergence d’une jeunesse éclairée et responsable, la priorité a été portée sur le contact physique avec les différents mouvements de jeunes et le travail sur le rapprochement des différentes dynamiques sans campagne médiatique. Ceci est un choix qui s’explique par trois raisons : d’abord parce qu’il fallait connaitre la configuration politique et les différents groupes de l’intérieur et de l’extérieur, aussi parce qu’il fallait d’étudier en amont toutes les problématiques qui interpellent les populations, et enfin, surtout, parce qu’il faut éviter d’avoir les projecteurs sur soi, mais plutôt les avoir sur les idées et sur les autres. Mon rôle est de faire passer des idées et de construire des opinions pour des acteurs qui cherchent à dialoguer avec leur cible. Mon travail est de construire des vedettes et non le contraire.