Elections législatives : Le RPG/Arc-en-ciel lance sa campagne civilisée

L’esplanade du Palais du peuple a vibré, dans l’après-midi du jeudi, 30 janvier 2020, au rythme des couleurs du parti au pouvoir le RPG/arc-en-ciel. Il s’agit du coup d’envoi de la campagne électorale pour le choix des députés à l’Assemblée nationale a suivi l’AGP.

Dans son intervention devant une foule acquise à sa cause, l’honorable Amadou Damaro Camara a indiqué que ces élections vont permettre d’élire des députés du peuple qui vont travailler pour la totalité du peuple même ceux qui ne vont pas voter pour eux.
« Nous vous demandons de prôner la paix, de ne pas provoquer et de ne pas répondre aux provocations. La campagne va continuer jusqu’au jour des élections et que nous informons que la 2ème étape du directoire national sera Kankan », a rappelé le parlementaire avant d’inviter ses militants à tendre la main à tous les guinéens. Vous devez aimer et accepter de vous faire aimer par tous les guinéens.

Prenant la parole, l’honorable Zalikatou Diallo, tête de liste du RPG/Arc-en-ciel a remercié les militants et sympathisants de son parti pour la mobilisation et les a exhorté à sortir massivement pour voter le jour du scrutin.

« Vous devez récupérer vos cartes d’électeurs sans problèmes, exhorter tout le monde à le faire, parce qu’une seule voix peut nous coûter cher. Une seule voix en moins peut nous coûter un député en moins, une seule voix en plus peut nous donner un député en plus. Chaque voix compte ; vous devez le comprendre » a conseillé la députée Zalikatou à ses militants, avant d’ajouter que son parti tend la main à tous les citoyens guinéens pour participer aux élections dans la paix et la sérénité.
« Nous devons mener une campagne civilisée », a-t-elle conclu.

Le président guinéen à ses détracteurs: « Personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire »

« Personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire », a affirmé mercredi à Conakry le président guinéen Alpha Condé, confronté depuis des mois à une vague de manifestations de l’opposition, qui réclame une plus grande implication de la communauté internationale.

« En 1958, nous avons osé dire +Non+ pour prendre notre indépendance. Malgré tous les risques, nous sommes toujours débout », a dit Alpha Condé devant un parterre de diplomates, essentiellement issus du monde arabe.

La Guinée avait voté non au référendum instituant une « communauté » franco-africaine proposée cette année-là par le général de Gaulle, accédant peu après à l’indépendance.

L’opposition guinéenne organise depuis la mi-octobre des manifestations, parfois durement réprimées, pour faire barrage au projet qu’elle prête au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat à la fin de l’année, alors que l’actuelle Constitution en limite le nombre à deux.

A la mi-janvier, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait déclaré la France « particulièrement » préoccupée.

La situation en Guinée est « la plus sensible aujourd’hui (dans la région) et l’engagement du président Alpha Condé à demander une réforme de la Constitution ne nous paraît pas être obligatoirement partagé ni par sa population ni par ses voisins », avait dit le ministre français des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale. « Nous sommes très attentifs, avec nos partenaires, à l’apaisement en Guinée », avait-il ajouté.

« Nous discutons avec nos partenaires, nous écoutons leurs conseils, mais personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire. C’est le peuple de Guinée qui décide de son avenir, il faut que ça soit très clair pour tout le monde », a déclaré mercredi M. Condé lors de l’inauguration à Conakry du siège d’une nouvelle agence de lutte contre la pauvreté, l’Anies, soutenue financièrement par le Fonds d’Abou Dhabi.

« Nous sommes prêts à collaborer avec nos partenaires, à les écouter, mais dans le respect réciproque », a poursuivi le dirigeant guinéen de 81 ans.

M. Condé a aussi souligné que son pays n’était pas le seul à traverser des crises: « Nous voyons des manifestations, nous voyons des crises partout », a-t-il dit.

Au moins 27 personnes ont été tuées depuis la mi-octobre dans les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont également coûté la vie à un gendarme, selon un décompte de l’AFP.

Guinée: la vidéo de policiers se servant d’une femme comme bouclier cause un tollé

Les forces de sécurité de Guinée, au comportement déjà stigmatisé, font face à une vague d’indignation après la diffusion d’une vidéo virale paraissant les montrer, à leur insu, se servant d’une femme comme bouclier lors des troubles en cours dans le pays.

La vidéo, dont la provenance originale n’a pas été identifiée par l’AFP, s’est répandue sur les réseaux sociaux mercredi soir et a été visionnée des centaines de milliers de fois.

La police n’en a pas contesté l’authenticité. Le policier principal protagoniste de la scène a été arrêté, a dit à un correspondant de l’AFP le général Ansoumane Baffoe Camara, directeur général de la police nationale, sans plus de précision.

Pour l’opposition, ces images, les dernières en date mettant en cause policiers et gendarmes dans un contexte de troubles, sont le signe que « nous avons atteint toutes les formes de violation des droits humains ».

Le ministère de la Sécurité a présenté « ses excuses à toute personne ayant eu à subir une de ces outrances », dans un communiqué se référant de manière générale aux informations récentes sur les violences policières.

La vidéo, marquée d’un tag situant la scène mercredi à Wanidara, montre quatre policiers casqués faisant apparemment face à des jeunes lanceurs de pierres, d’abord hors champ, dans cette banlieue populaire de Conakry.

L’un des policiers avance au devant des émeutiers en poussant une femme devant lui, semble-t-il contre son gré. Quelques cailloux et projectiles anti-émeutes sont échangés, jusqu’à ce que les policiers battent précipitamment en retraite devant une charge des lanceurs de pierres. Le policier emmène la femme, semblant à un moment la traîner au sol.

Celle-ci a raconté jeudi aux médias avoir été blessée et s’être rendue à l’hôpital pour des soins avant de rentrer chez elle.

– « Toucher le fond » –

« Après les tirs dans les cimetières, les lieux de culte, même sur des ambulances, aujourd’hui la milice (du président) Alpha Condé (se livre aux) prises d’otages », écrit sur sa page Facebook le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), parmi un flot de commentaires outrés.

Le collectif FNDC mène depuis mi-octobre la contestation contre le projet prêté au président Condé de briguer un troisième mandat fin 2020, alors que la Constitution en limite le nombre à deux. Le pays est depuis en proie à une agitation dans laquelle au moins 28 civils et un gendarme ont été tués.

Le mouvement, à plusieurs reprises sévèrement réprimé, a jeté une lumière crue sur le comportement des forces de sécurité guinéennes, dénoncé de longue date par les défenseurs des droits humains. Plusieurs vidéos accusatrices, montrant par exemple des policiers frappant des civils arrêtés ou un vieil homme, ont circulé sur internet.

Dans un rapport publié en novembre, Amnesty International pressait le président Condé « de mettre fin au règne de la peur et de la répression ». Elle notait que 70 manifestants ou passants avaient été tués depuis 2015 lors de rassemblements, témoignages et munitions désignant les policiers ou les gendarmes. Elle fustigeait « l’impunité » dont jouissent les forces de sécurité.

Le ministère de la Sécurité a jugé jeudi « totalement inacceptable que des innocents aient à souffrir des opérations de maintien de l’ordre ». Il annonce des enquêtes immédiates sur « les cas récemment enregistrés ». Tout agent en faute « sera recherché et sanctionné », assure-t-il.

Les défenseurs des droits humains soulignent que de telles assurances ne sont quasiment jamais suivies d’effet.

Recourir à des boucliers humains constitue une « violation grossière et inacceptable des droits humains », dit François Patuel d’Amnesty International, tout en soulignant que la vidéo est toujours en cours de vérification par son organisation.

Il note cependant que les uniformes et l’équipement des policiers sont cohérents avec ceux de la police guinéenne. Si sa véracité est confirmée, « les forces de police toucheraient encore plus le fond », a-t-il dit à l’AFP.

Reprise effective des activités dans la ville de Koubia

Au lendemain de la journée « ville morte » décrétée et observée à la place des manifestations illégales interdites à Conakry et dans la région administrative de Labé, les activités ont repris effectivement dans la ville de Koubia. Boutiques, magasins, transports et autres services ont ouverts et sont fonctionnels depuis mercredi matin.
Selon certains commerçants rencontrés au marché de Koubia, au lendemain de la ville morte « nous ne voulons pas fermer nos magasins mais pour une question de sécurité nous sommes obligés si non nous serons ciblés « .

Une autre femme se demande quelle sera la suite de ces mouvements ?
Pour le moment, les activités économiques ont repris à la satisfaction des citoyens et des autorités de Koubia.
Cependant, l’une des inquiétudes des citoyens se situe autour de la date de reprise des cours dans les établissements scolaires à Koubia. Le Slecg original de Aboubacar Soumah, meneur de la grève des enseignants a demandé aux enseignants de poursuivre le mouvement de grève. Il n’a pas été associé mardi à la signature de l’accord sur la prime spéciale de 450.000 à 1.300.000 de fg accordée aux enseignants selon les zones. Le slecg d’Aboubacar Soumah seul peut lever le mot d’ordre de grève en cours.

Koubia: Les activités économiques au ralenti du fait des manifestations

La ville de Koubia a été paralysée pendant plusieurs heures mardi 28 janvier 2020, du fait des manifestations, rapporte l’agence de presse guinéenne.

Habituellement les manifestations sont sans conséquences majeures à Koubia ; mais ce mardi, le marché hebdomadaire qui se tient tout le mardi est resté fermé sauf quelques femmes vendeuses des condiments ont exposé leurs produits aux alentours du marché.

Les Boutiques, magasins, gares routières et autres lieux de petit commerce sont restés fermés mardi. Depuis plus de 20 ans, c’est la première fois que le marché hebdomadaire de Koubia n’a pas eu lieu.

Pour le moment aucun incident n’a été enregistré suite à ces manifestations sauf quelques cas isolés à Matakaou une sous-préfecture située à 22km au Nord de la ville de Koubia. Il faut rappeler, selon le siège central de l’AGP à Conakry « qu’aucune ville de l’intérieur n’était concernée par l’appel à manifester du 28 janvier. Il s’agit d’un effet de contagion dû à l’éparpillement des coordinations, au manque de contrôle des sujets et surtout aux considérations politico-communautaristes qui caractérisent désormais les activités du FNDC et de ses alliés politiques. Les activités et structures du FNDC sont incontrôlées. » renchérit la rédaction de l’AGP

Guinée: «Le risque de propagation du Coronavirus est très faible» (expert)

Le Directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), Dr Sakoba Keita affirme que le risque de propagation du Coronavirus est « très faible ».« La maladie s’est déclarée dans la zone centrale à la Chine qui n’a pas de communication directe avec la Guinée. Et les voyageurs commerçants guinéens, pour la plupart, n’arrivent pas dans cette ville. C’est sur la base de ces critères que nous avons estimé que le risque de propagation était très faible en Guinée», a affirmé Dr Keita, appelant tout de même ses compatriotes à « rester vigilants ».

S’exprimant au terme d’une réunion d’urgence avec des acteurs du ministère de la Santé et des partenaires, Dr Keita qui avait coordonné la lutte contre Ebola dans son pays, a souligné qu’une équipe de prévention sera opérationnelle au niveau de l’aéroport de Conakry, où tous les passagers entrants seront flashés avec la caméra thermique.

« Une fiche sera élaborée pour savoir les pays de provenance des passagers. S’il y a des suspects, nous allons les isoler. Dans les heures qui suivent, on va préparer le Centre d’hospitalisation des fièvres hémorragiques à Nongo. Actuellement, il y a une équipe là-bas pour prendre toutes les mesures », a-t-il confié.

La Guinée prend des mesures préventives contre le coronavirus

Le Ministre de la Santé et de l’hygiène publique Médecin colonel Remy Lamah a annoncé, l’installation des équipements de contrôle sanitaire au port et à l’aéroport de Conakry afin de limiter les risques de contamination et de propagation du Coronavirus récemment découvert en Chine, a suivi l’AGP.

Le Médecin colonel Remy Lamah a rassuré qu’aucun cas suspect n’a été encore signalé en guinée ; mais il est important de palier à certain manquement dont le pays a connu pendant l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola.

« Nous comptons appliquer les mêmes règles d’hygiène strictes mais aussi, nous allons commencer les campagnes de sensibilisation car il est important de connaître la maladie, ses symptômes, son mode de transmission et se préparer à la prise en charge d’éventuels cas suspects », a indiqué le ministre de la santé.

Depuis la déclaration de la maladie par les autorités chinoises et connaissant le flux des passagers et activités commerciales entre la chine et la Guinée, aucun cas de coronavirus n’a encore été suspecté en Guinée.
« Ce qu’il faut d’abord savoir c’est qu’il n’y a pas de vol direct entre la ville de Wuhan et notre pays. Mais étant donné que le risque zéro n’existe pas, nous avons pris une série de mesures, notamment l’installation des équipements de prise de température à l’aéroport et au port », a souligné Colonel Remy Lamah.

Boké: Affrontements lors du partage d’un don de 60 millions GNF

Dans la soirée du dimanche, 26 janvier 2020, les responsables et membres des groupements des femmes de Boké et de Kolaboui se sont rendus à Denken pour exprimer leur soutien au président de la Chambre nationale d’Agriculture de Guinée, Mamadou Bobo Denken Diallo, candidat aux législatives prochaines.

Selon un témoin « Quand Monsieur Bobo a remis l’argent, les gens de Kolaboui eux seuls, ont demandé 32 millions de francs guinéens sur les 60 millions. Il fallait voir ces mères de familles se donner en spectacle. Or, après les calculs, chacun devrait avoir 2.000.000 GNF, pas plus, pas moins. Mais la délégation de Kolaboui campait sur sa position, c’est-à-dire avoir forcément les 32 millions ».

Et en pleine opération de partage, un certain Coumbassa de Kolaboui est venu dire aux jeunes, vous êtes assis, les gens sont en train de transporter notre argent.
« C’est là que les jeunes sont venus nous envahir et s’accaparer de tous les fonds (60.000.000 GNF) qu’ils ont éparpillés en masse. Il a fallu l’intervention des agents des services de sécurité pour nous sortir de là. La scène était vraiment attristante. En réalité, les 60 millions ont été emportés par des gens de Kolaboui qui réclamaient à tout prix, 32 millions. Alors que ce n’était pas l’objectif du donateur », a-t-il expliqué.

Attaque nocturne contre le bureau du procureur de Mamou

Des individus répondant à l’appel du FNDC et de l’UFDG, selon l’Agence de Presse Guinéenne, auraient incendié le bureau du procureur de la république de Mamou dans la nuit du samedi 25 janvier au dimanche 26 janvier 2020.

Selon les sources ces pyromanes ont mis le feu à 3 heures du matin, au petit matin du samedi dans le bureau du procureur de Mamou, plusieurs dossiers de justice ont été brûlés, l’incendie a été maîtrisé dimanche à Mamou. Des renforts de police et de militaires quadrillent la ville de Mamou, ils sont à la recherche des auteurs de l’incendie provoqué dans la ville carrefour.

Samedi à Conakry, et toujours d’après comme rapporté par l’agence de presse guinéenne, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG a demandé a ses militants de ne pas reculer et de continuer la guérilla partout dans la ville Conakry et dans les villes du Fouta.

Guinée: un parti de l’opposition signale des disparitions dans le Fouta-Djalon

La Guinée est dans l’attente d’une date pour le référendum constitutionnel. La situation sécuritaire s’en trouve alors très fragilisée, au vu des récents, et désormais fréquents affrontements dans plusieurs villes du pays.

C’est le cas en particulier à Labé et Dalaba, dans le Fouta-Djalon. Dans cette région, de graves incidents se sont produits en milieu de semaine dernière, faisant au moins trois morts à Labé. Des incidents très durement réprimés par les forces de sécurité.

Les militaires auraient intimé l’ordre aux populations de rester chez elles, assure Mamadou Bah Baadikko, le président de l’UFDG, l’Union des forces démocratiques de Guinée, l’un des rares partis d’opposition à avoir accepté de participer aux législatives de février prochain : « Il y a une situation pratiquement d’état d’urgence non déclaré dans toutes ces zones. Il y a des militaires et des bérets rouges, donc de la Garde présidentielle, qui sont descendus de Conakry et qui ont imposé le blackout, par exemple, à Labé et Dalaba. Dalaba est resté une zone de non-droit mardi et mercredi. Ça s’est aggravé mercredi et l’intervention des forces de l’ordre et de sécurité venant parfois de Conakry, c’était à partir de jeudi et vendredi. Et l’état de siège, de fait, donc l’interdiction totale de sortir, même pour aller acheter des aliments, date donc d’avant-hier. »

Certaines personnes auraient été emmenées dans des lieux tenus secrets, toujours selon Mamadou Bah Baadikko : « Ça fait déjà deux jours que les gens, ayant vu le traitement réservé à ceux qui ont osé sortir, n’osent pas sortir. L’étau a été un peu desserré, mais les gens sont terrorisés. Et surtout, on est en train de faire le compte des gens qui ont disparu. Ce ne sont pas des arrestations, ce sont des disparitions. Quand les militaires, les bérets rouges, comme on dit, ramassent quelqu’un, on ne sait pas où ils l’envoient et il n’est pas à la disposition de la justice. »

Les législatives doivent avoir lieu le 16 février prochain. Elles pourraient être couplées avec le référendum constitutionnel.