La Guinée signe une convention avec ADP et Africa50 pour développer l’aéroport de Conakry

La République de Guinée, la plateforme d’investissement Africa50, et le groupe français ADP ont signé une convention de 25 ans pour le développement et le financement de la modernisation et l’extension de l’aéroport international de Gbessia.

L’accord a été signé le lundi 17 janvier, lors d’une cérémonie de présentation du projet à Conakry.

Il fait suite à la signature d’un pacte d’actionnaires, le 3 février, aux termes duquel les partenaires se sont engagés à prendre une participation dans la nouvelle compagnie qui portera le projet, la Société de gestion de l’aéroport de Gbessia (Sogeac), précise le communiqué. A l’issue de cette opération, le capital est réparti entre le gouvernement de Guinée (34 %), Africa50 (33 %) et le Groupe ADP (33 %).

« Le projet comprend la construction et l’exploitation d’un nouveau terminal pour les passagers domestiques et internationaux et les infrastructures y afférentes : une nouvelle aérogare pour le fret, une aire de stationnement, la rénovation et l’extension de la piste et des voies de circulation principales », selon le texte.

« Un investissement fondamental »

Le nouveau terminal aura une capacité d’un million de passagers par an, soit plus du double de la capacité actuelle, et celle-ci devrait être atteinte d’ici à 2031, affirment la Sogeac et Africa50, plateforme d’investissement créée par les chefs d’Etats africains et la Banque africaine de développement (BAD). La première phase du projet, dont l’investissement s’élève à près de 120 millions d’euros, devrait démarrer cette année, selon la même source.

Le Groupe ADP, qui gère 24 aéroports dans le monde dont Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, « apportera son savoir-faire en matière d’opérations aéroportuaires » et Africa50 « son expertise en termes de développement et de financement de projets et assurera la liaison entre les investisseurs privés et le gouvernement guinéen ».

« Pour le Groupe ADP, cet aéroport est un investissement fondamental dans le cadre de son développement en Afrique, à un moment où le continent va connaître une forte croissance de son trafic passagers », a déclaré Xavier Hurstel, directeur général adjoint chargé de coordonner les opérations de développement du Groupe ADP, cité dans le communiqué.

Guinée : Craintes d’une répression accrue à l’approche du référendum constitutionnel

L’impunité persistante attise le risque d’abus commis par des policiers et des gendarmes.

Le gouvernement guinéen devrait respecter la liberté de réunion et s’assurer de la discipline des forces de sécurité à l’approche du référendum constitutionnel du 1er mars 2020, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Ce référendum pourrait notamment ouvrir la voie au président Alpha Condé pour briguer un troisième mandat.

Depuis que des manifestations généralisées contre cette nouvelle constitution ont commencé en octobre 2019, les forces de sécurité ont eu recours au gaz lacrymogène, à de l’équipement anti-émeutes et, parfois, aux armes à feu contre les manifestants qui, de leur côté, ont lancé des pierres et d’autres projectiles sur les policiers et les gendarmes. Dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux et dont l’authenticité a été vérifiée par des journalistes internationaux, on voit des membres des forces de sécurité tirer sur des manifestants, passer à tabac un homme âgé et se servir d’une femme comme bouclier humain contre les pierres lancées par les manifestants. Plus de 30 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées.

« Alors que la tension monte à l’approche du référendum du 1er mars, le risque de nouveaux actes de répression de la part des forces de sécurité augmente », a déclaré Corinne Dufka, directrice pour l’Afrique de l’ouest à Human Rights Watch. « Le gouvernement guinéen doit faire en sorte que les policiers et les gendarmes fassent preuve de retenue et de discipline lorsqu’ils contrôleront les manifestations de l’opposition. »

Selon la constitution, Condé, qui a été élu pour la première fois en 2010, est dans l’impossibilité de présenter sa candidature pour une troisième mandat à la tête du pays, mais ses partisans affirment qu’une nouvelle constitution lui permettrait d’être de nouveau en lice. Condé a annoncé le 4 février que le référendum aurait lieu le 1er mars, en même temps que les élections législatives, qui étaient initialement prévues pour le 16 février. Le 10 février, il a déclaré que si une nouvelle constitution est adoptée, « [son] parti déciderait » s’il sera candidat à sa propre réélection.

Depuis le 14 octobre, une coalition de groupes non gouvernementaux et de partis d’opposition – le Front national de défense de la Constitution (FNDC) – a organisé des manifestations de grande ampleur à Conakry, la capitale, et dans des villes du centre de la Guinée.

Quoique le gouvernement ait parfois autorisé des manifestations anti-constitution, dans la plupart des cas les forces de sécurité se sont efforcées de disperser ces marches de protestation et d’arrêter les participants. Le FNDC affirme que depuis octobre, les forces de sécurité ont tué par balles au moins 36 manifestants. De leur côté, les manifestants auraient tué au moins un gendarme.

Le gouvernement guinéen a cherché à faire porter aux manifestants la responsabilité de ces décès et Condé a affirmé le 24 octobre: « On sait que ce sont eux-mêmes [les organisateurs des manifestations] qui tirent sur les gens. » Cependant, au cours de la dernière décennie, Human Rights Watch a abondamment documenté le recours par la police et les gendarmes aux armes à feu et à une force létale excessive, ainsi que des passages à tabac de manifestants, des actes de corruption et d’autres formes de criminalité.

Le 16 janvier, après que des vidéos eurent circulé montrant prétendument les forces de sécurité tirant au fusil d’assaut sur des manifestants, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Damantang Albert Camara, a déclaré que lorsque les manifestations ne sont plus pacifiques, « cela devient difficile de faire le discernement entre quelqu’un qui manifeste pacifiquement et quelqu’un qui a des intentions délictuelles ou criminelles….Ce n’est pas exclu qu’il y ait des bavures. » Il a toutefois démenti qu’il y ait « systématiquement un plan… où [le gouvernement] envoie des gendarmes ou des policiers tirer sur les populations. »

Le gouvernement a promis à plusieurs reprises d’enquêter sur les allégations de mauvaise conduite de la part des forces de sécurité lors des manifestations. Après qu’une vidéo eut circulé sur les réseaux sociaux le 14 janvier, montrant des agents de police battant un homme âgé, le directeur général de la Police nationale, Ansoumane Camara Bafoe, a annoncé le 15 janvier la création d’une commission spéciale d’enquête afin de « trouver et identifier les responsables de cet acte abominable ». Lorsqu’une autre vidéo est apparue, montrant des agents de police utilisant une femme comme bouclier humain, Albert Camara, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, a déclaré le 29 janvier qu’« il n’est pas question de laisser passer ce genre d’agissements » et a promis que les responsables seraient amenés à rendre des comptes.

Le Ministère de la Justice n’a pas répondu à un email de Human Rights Watch, daté du 13 février et demandant des informations sur le statut des enquêtes relatives à ces deux incidents, ainsi que sur les morts de manifestants qui auraient été tués depuis octobre 2019.

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement guinéen a régulièrement failli à sa responsabilité d’enquêter sur les décès et sur les autres abus survenus lors de manifestations politiques. En fait, bien que depuis 2010 des membres des forces de sécurité aient été suspectés d’avoir tué par balles des dizaines de manifestants, la condamnation, le 4 février 2019, d’un capitaine de police pour le meurtre d’un manifestant en 2016 a été la première condamnation de ce type d’un membre des forces de sécurité. Human Rights Watch a recommandé en avril 2019 que le gouvernement crée une cellule spéciale d’enquête afin d’enquêter sur les violences survenues lors de manifestations, notamment sur les allégations de meurtres commis par les forces de sécurité.

Alors que les manifestations contre la nouvelle constitution se poursuivent, le gouvernement guinéen devrait réitérer la nécessité que la police et les gendarmes se conforment aux Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois et aux Lignes directrices pour le maintien de l’ordre par les agents chargés de l’application des lois lors des réunions en Afrique, élaborées par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. La communauté internationale devrait insister auprès du gouvernement pour qu’il respecte la liberté de réunion, maintienne la discipline et s’assure que les responsabilités soient établies pour les abus commis dans le passé.

« Alors que les manifestations contre l’adoption d’une nouvelle constitution se poursuivent, l’impunité pour les meurtres présumés et les mauvais comportements des forces de sécurité risque d’alimenter une augmentation des violations des droits humains », a affirmé Corinne Dufka. « Les autorités guinéennes doivent effectuer des enquêtes crédibles sur les allégations d’abus et punir les responsables. »

Projet de nouvelle constitution en Guinée: L’Assemblée Nationale renforcée

L’Assemblée Nationale voit son pouvoir renforcé par deux (2) dispositions- phares du projet de nouvelle constitution.

Il s’agit du vote de confiance sur la déclaration de politique générale du gouvernement et de la motion de censure. Ce pouvoir permet désormais au parlement guinéen d’accentuer son contrôle sur l’action gouvernementale et sur l’évaluation des politiques publiques.

Sous réserve des dispositions de l’article 58, « l’Assemblée Nationale vote seule la loi, contrôle l’action gouvernementale et évalue les politiques publiques. L’Assemblée Nationale se réunit de plein droit en session ordinaire qui commence le 5 octobre et prend fin le 4 juillet. Si le 5 octobre et le 4 juillet sont des jours fériés, la réunion est reportée le premier jour ouvré suivant ».

L’Assemblée Nationale est réunie en session extraordinaire soit à l’initiative du président de la République, soit à la demande de la majorité des membres qui la composent, sur un ordre du jour déterminé. Elle est convoquée, dans tous les cas par le président de la République.

Autre mode de pression « Les ministres peuvent être entendus à tout moment par l’Assemblée nationale et par ses commissions. Le gouvernement est tenu de fournir à l’Assemblée Nationale toutes les explications qui lui seront demandées sur sa gestion et sur ses activités. Les moyens de contrôle de l’Assemblée Nationale sur l’action gouvernementale sont les questions écrites ou orales auxquelles sont tenues de répondre le premier ministre et les ministres. Une séance par semaine est réservée, au cours de la session ordinaire, aux questions orales avec débats », peut-on lire dans les articles 75, 76, 80, 96 et 97.

Dans la même foulée, les articles 98 et 99 mentionnent que : « Le premier ministre, après délibération, du conseil des ministres, engage devant l’Assemblée Nationale, la responsabilité du gouvernement sur son programme ou sa déclaration de politique générale. L’Assemblée Nationale peut mettre en cause la responsabilité du gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième (1/10) au moins des membres de l’Assemblée Nationale.

Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit (48) heures après son dépôt. Seuls sont recensés, les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu’à la majorité des trois quarts (3/4) des membres composant l’Assemblée Nationale ».
Si la motion de censure est rejetée, les signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session. Le premier ministre peut, après délibération du conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée Nationale sur le vote d’un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre (24) heures qui suivent, est votée. La motion de censure peut conduire à l’éviction du Premier Ministre, donc au changement de gouvernement.

Par ailleurs « Lorsque l’Assemblée Nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du gouvernement, le premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement ».

Par ailleurs, le projet de constitution précise qu’« en cas de désaccord persistant entre le gouvernement et l’Assemblée Nationale, sur des questions fondamentales, le président de la République peut, après avoir consulté le président de l’Assemblée Nationale, prononcer la dissolution de celle-ci. En cas de dissolution, de nouvelles élections ont lieu dans les soixante (60) jours qui suivent celle-ci. La nouvelle Assemblée Nationale se réunit de plein droit dans les dix (10) jours qui suivent son élection », lit-on dans l’article 102.
A cela s’ajoute l’abaissement de l’âge de l’éligibilité qui est désormais de 18 ans, un symbole fort d’ouverture et de réponse aux préoccupations de la jeunesse guinéenne.

Après le FMI, la Banque Mondiale suspend également ses activités en Guinée

Après le FMI, la Banque Mondiale suspend ses missions en Guinée.

La Banque Mondiale a officiellement annoncé, lundi 17 février 2020, la suspension de ses missions vers la Guinée. Les raisons évoquées étant les précautions de sécurité.
Cette mesure entrera en vigueur le 24 févier et s’étendra jusqu’au 08 mars 2020.

Alors que le régime au pouvoir entend soumettre un projet de nouvelle constitution à un référendum populaire, la société civile et l’opposition entendent plutôt l’empêcher afin d’éviter la possibilité d’un troisième mandat à Alpha Condé.

Compte tenu du double scrutin à venir le 1er mars prochain, l’institution financière a décidé de suspendre périodiquement ses missions en Guinée. La semaine dernière, le Fonds monétaire international (Fmi) avait également annoncé une suspension de ses missions en Guinée à cause du processus électoral en cours.

Guinée: L’école obligatoire et gratuite jusqu’à 16 ans dans le projet de nouvelle constitution

Le Projet de constitution qui sera soumis à referendum le 1er mars, permet, au titre 2, à l’Etat d’investir dans la jeunesse et d’accorder plus de protection à cette couche vulnérable de la Nation. D’abord au niveau de l’article 23 « Les parents ont le devoir d’assurer l’éducation et la santé physique et morale de leurs enfants. L’autorité parentale est exercée par le père et la mère ou, par toute autre personne conformément à la loi. Et les Enfants doivent assistance et soins à leurs parents ».
Accordant plus de poids à la promotion des jeunes, le projet de constitution stipule à l’article 24 que « La jeunesse doit être particulièrement protégée par l’Etat et les collectivités contre toute exploitation et l’abandon moral, l’abus sexuel, le trafic d’enfant, la traite des êtres humains, et les fléaux de toutes sortes. Dans les conditions déterminées par la loi, l’Etat veille, à travers un fonds spécial, à la promotion et à la préparation de la jeunesse aux enjeux culturels, scientifiques et technologiques futurs ».
Le même article 24 interdit, en dehors des cas prévus par la loi, le travail des enfants et ouvre un créneau obligatoire de formation et d’éducation « L’école est obligatoire et gratuite pour les enfants des deux sexes jusqu’à l’âge de 16 ans, et dans les conditions prévues par la loi ».
Et si avec l’article 26 de la nouvelle constitution, l’Etat veille à la promotion de la culture et au bien-être des jeunes et des femmes, à travers des programmes spécifiques qui favorisent le développement de la culture, de l’éducation et de l’emploi ; l’article 29 de la même constitution indique que chaque citoyen a le devoir de participer aux élections, de promouvoir la tolérance, les valeurs de la démocratie et d’etre loyal envers la nation.
A ce titre, la nouvelle constitution prévoit l’abaissement de l’âge de l’éligibilité contre l’âge de 25 ans révolus pour être candidat à la députation dans la constitution de 2010.
Et au titre 4, article 68 de la nouvelle constitution, il est indiqué que « Les Députés à l’Assemblée Nationale sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans. Le mandat peut être renouvelé. Et l’âge minimum pour être éligible à l’Assemblée Nationale est de 18 ans révolus ».
Autant dire que le projet de constitution comporte des avantages inouïs pour la jeunesse qui concourent déjà au rajeunissement en cours de la classe politique à travers les candidatures des jeunes aux législatives du 1er mars.

Guinée : Conakry au ralenti mais la mobilisation faiblit

A l’approche du référendum constitutionnel prévu pour le 1er mars, le FNDC a lancé un appel, appelant ainsi à une journée de « résistance citoyenne et permanente » le mercredi 12 février, contre le projet de nouvelle constitution.

Conakry, la capitale guinéenne, a des airs de ville morte. Les gens ne sont pas allés travailler, les boutiques sont fermées et les routes dégagées. C’est notamment le cas sur la route Le Prince, où la plupart des commerces sont fermés et la circulation est très faible.

Les habitants ne sont pas sortis pour manifester devant chez eux, comme le demandait le Front national de défense de la Constitution. En effet, pour cette mobilisation, le FNDC a encouragé les citoyens hostiles au projet de nouvelle Constitution à créer des attroupements dans leurs quartiers. Des attroupements qui sont, en général, dispersés par la police.

Le gouvernement déplore « des actes de vandalisme, des barricades et déversement d’huile de vidange sur la chaussée ». Le FNDC quant à lui compte « 15 blessés dont un par balle et 14 par projectiles, notamment de lance pierre utilisée par les services de sécurité », ainsi que 15 arrestations

Signe également de la tension qui régnait mercredi matin, l’accès au domicile de Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition, a été momentanément bloqué par les forces de l’ordre.

La classe politique divisée

La classe politique est divisée sur la posture à adopter pour les deux scrutins (législatif et référendum sur une nouvelle Constitution) prévus le 1er mars. On a d’un côté, des formations politiques qui se préparent et battent campagne pour les législatives du 1er mars. C’est le cas du RPG, le Rassemblement du peuple de Guinée, qui soutient l’ensemble des projets du président Alpha Condé. Pas question de changer quelqu’un dont le bilan est positif, explique Sékou Condé, le secrétaire permanent du RPG.

De son côté l’opposition fait campagne contre le double scrutin. Cellou Dalein Diallo estime que le référendum est une consultation « illégale, qui remet en cause les maigres acquis démocratiques » de la Guinée. L’opposition compte boycotter les scrutins du 1er mars car elle estime que le fichier électoral n’est pas fiable et a donc des doutes sur la transparence de ces élections.

Guinée : Mise en place d’une unité transnationale de recherche contre la criminalité organisée

Le Haut commandement de la Gendarmerie Nationale se métamorphose par la mise en place d’une nouvelle unité contre le grand banditisme appelée Section de Recherche de Conakry, installée dans les locaux de PM3, Commune de Matam.

Avec 35 éléments bien formés dont 5 officiers, l’Unité de Recherche de Conakry doit son existence à l’arrêté numéro 0015/PRG/MDN/2020 du 29 janvier 2020 portant création, organisation, mission, attributions et fonctionnement des sections de recherche. Cette Unité de Recherche est placée sous l’autorité du Lieutenant-Colonel Abdourahim Baldé. Le commandant de l’Unité de Recherche de Conakry a parlé des cadres rompus à la tâche et surtout des cibles à atteindre dans cette de police judiciaire.

« La Section de recherche est une unité de la Police judiciaire de haut niveau qui va lutter contre la grande criminalité dans son ensemble, en collaboration avec toutes les unités de la Police, de la Gendarmerie, de la Douane, de l’Armée et bien d’autres partenaires. Sa compétence est nationale, notamment dans le domaine de la lutte contre la criminalité organisée et transfrontalière. Donc, nous allons travailler avec plusieurs partenaires tant sur le plan national qu’international », a soutenu le lieutenant-colonel Abdourahim Baldé. Il s’est aussi engagé à mettre toutes les connaissances requises à la disposition de l’unité afin de lutter efficacement contre le grand banditisme et la criminalité organisée transnationale.

Elections en Guinée : Distribution des cartes d’électeurs à Forécariah

La préfecture de Forécariah dans la région administrative de Kindia connait une opération sereine de distribution des cartes d’électeurs notamment dans la commune urbaine et dans les 9 communes rurales.

C’est du moins ce qu’a déclaré mercredi, 12 février 2020, le président de la CEPI de Forécariah, Ibrahima Kalil Soumah. Selon lui, la CEPI et la CENI de Forécariah ont mis en place un plan de distribution ordonnée qui passe par la formation des membres et la constitution des commissions conformément aux nombres des CAELRE de la préfecture.

« Ainsi, de la réception des cartes à la répartition des stocks par localités sans oublier le retrait de ces cartes par les électeurs eux-mêmes, tout se passe comme prévu et aucun dérapage n’est signalé », a-souligné M. Soumah.

Dans la commission de distribution du quartier Fatako II de la commune urbaine, le principe de retrait des cartes par électeur est respecté.

Selon le président de cette commission, Moussa Diallo « quand un électeur se présente devant sa commission, il présente son récépissé ou une pièce d’identité qui atteste qu’il est un élément du quartier. Ensuite on procède à la recherche de sa carte dans le lot de la lettre par laquelle son nom de famille commence. Et dès qu’on retrouve sa carte on la lui remet et il signe dans le registre pour prouver que tel citoyen a effectivement retiré sa carte d’électeur. ».
M. Diallo a rassuré que le taux de distribution est évolutif et encourageant dans sa commission et la sensibilisation aidant, tous les citoyens qui se sont faits enrôler viennent au fur et à mesure retirer leurs cartes.

Projet de nouvelle constitution en Guinée : Un mandat de 6 ans renouvelable une seule fois

Le peuple guinéen se prononcera le 1er mars 2020 sur le projet de nouvelle constitution, soumis au référendum par le président de la République. L’agence de presse guinéenne a publié les points et nouveautés de cette nouvelle constitution.

Dans son article 40, la nouvelle constitution stipule que le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de six (6) ans, renouvelable une fois.

Autre nouveauté, Apres la cérémonie d’investiture et à la fin de son mandat, dans un délai de 48 heures, le président de la République remet au président de la Cour constitutionnelle la déclaration écrite sur l’honneur de ses biens. La déclaration initiale et celle de la fin de mandat ou de fonction sont publiées au journal officiel. La copie de la déclaration du président de la République est communiquée à la Cour des comptes et aux services fiscaux. Les écarts entre la déclaration initiale et celle de la fin de mandat ou de fonction doivent être justifiés.
Dans la foulée il y a un principe de base « Le président de la République est protégé contre les offenses, les injures et les calomnies dans les conditions que la loi détermine ». Il s’agit d’un rappel à l’ordre des tenants de propos déplacés et incongrus par voie de presse et dans les déclarations d’acteurs politiques.

Plus loin, « En cas de vacance de la présidence de la République par décès, démission ou par toute autre cause d’empêchement définitif dans les conditions prévues à l’article 54, l’intérim est assuré par le président de l’Assemblée nationale ou, en cas d’empêchement de celui-ci, par l’un des vices- présidents de l’Assemblée Nationale par ordre préséance ».

La durée maximale de l’intérim est de 90 jours. Un scrutin pour l’élection du président de la République a lieu, sauf cas de force majeure constaté par la Cour Constitutionnelle, trente-cinq (35) jours au moins et soixante (60) jours au plus après l’ouverture de la vacance.
Autre détail lié à la gestion de la vacance du pouvoir « L’intérim du président de la République s’étend à toutes les fonctions de celui-ci, sauf le droit de recourir au référendum, de prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale, de prendre l’initiative d’une révision de la constitution, d’exercer le droit de grâce, (articles 49, 50, 55) ».

Alpha Condé de nouveau candidat en Guinée ? «C’est le parti qui décidera»

Pour la première fois depuis l’annonce d’un référendum constitutionnel en Guinée, le président Alpha Condé s’exprime sur RFI et France 24. Le chef de l’État réplique à ses adversaires qui l’accusent de vouloir remettre les compteurs à zéro pour pouvoir se représenter à la présidentielle d’octobre prochain. Toutefois il n’exclut pas d’être candidat : « C’est mon parti qui décidera… »

RFI : Monsieur le Président, nous allons venir à l’annonce que vous avez faite récemment, celle d’un référendum pour une nouvelle Constitution. Cela doit se tenir le 1er mars, le même jour que les élections législatives. L’opposition affirme que c’est un stratagème visant à vous permettre de vous représenter pour un troisième mandat. Que leur répondez-vous ?

Alpha Condé : Vous savez, la Constitution actuelle, nous sommes obligés de la violer par les accords politiques. Et aujourd’hui, la Constitution guinéenne doit répondre aux besoins du monde actuel. Par exemple, la parité entre hommes et femmes, la lutte contre les mutilations génitales, le mariage des filles avant 18 ans, et surtout, le partage correct des ressources. Par exemple, aujourd’hui, nous consacrons 15 % des ressources minières aux sous-préfectures. Nous voulons qu’un fonds constitutionnel existe qui serait un fonds pour la jeunesse et un fonds pour les personnes vulnérables.

Maintenant, pour les élections, chaque parti est libre de présenter le candidat qu’il veut. Donc la Constitution c’est une chose et l’élection présidentielle c’est autre chose. Donc, si nous voulons une Constitution moderne, qu’est-ce qui est plus démocratique qu’un référendum ? Si le peuple est contre, il vote non. S’il est pour, il vote oui. Donc je ne vois vraiment pas où le problème, où il y a stratagème ? La Constitution n’a rien à voir avec l’élection présidentielle. Il s’agit de la Constitution de la Guinée, une Constitution qui réponde aux besoins actuels.

Simplement, l’opposition s’étonne – puisque cela fait déjà plus de neuf ans que vous êtes au pouvoir –, que vous ayez attendu la fin de votre deuxième mandat pour proposer un changement de Constitution. Et du coup, elle se dit aussi que vous auriez pu simplement modifier la Constitution actuelle. Elle se dit que le président Alpha change la Constitution pour remettre les compteurs à zéro et pour pouvoir se représenter.

N’oubliez pas, quand je suis arrivé au pouvoir, on a eu presque deux ans et demi l’Ebola qui a mis notre pays à terre. J’avais le pouvoir de faire une Constitution. Mais est-ce que la priorité des Guinéens c’était une Constitution ou d’abord de redresser le pays ? Quand je suis arrivé, il n’y avait pas d’hôtels, il n’y avait pas de courant, il n’y avait pas de routes, etc. Le niveau de vie était très bas. La priorité des Guinéens c’était quoi ? C’était d’avoir un État.

Mais ensuite, il faut donner à la nouvelle génération une véritable Constitution. Cette constitution est bâclée. Ce sont des groupes qui ont fait de la Constitution une Constitution à leur mesure et je l’ai critiquée bien avant l’élection. Donc, que je le fasse avant ou maintenant, cela ne change rien. D’autant que la Constitution autorise le président après consultation du président de l’Assemblée à proposer au peuple une nouvelle constitution. Si je l’avais fait en 2015 ou 2016, ça ne changerait puisque c’est le parti qui décide ou pas de me présenter.

Beaucoup avait demandé puisqu’il y avait déjà une nouvelle constitution : pourquoi faire une nouvelle constitution ? Attendez que le pouvoir qui vient là fasse une nouvelle constitution. Les opposants qui ont posé cette question, qui sont d’anciens premiers ministres, veulent me considérer comme une parenthèse pour revenir à l’ancienne gestion. Vous n’avez qu’à regarder comment était la Guinée avant que je sois venu et la Guinée aujourd’hui. Donc le peuple est là pour juger.

Monsieur le président, est-ce que vous allez vous représenter ?

C’est le parti qui décidera. Ce n’est pas un homme qui se présente, c’est le parti qui se présente. Le parti peut me représenter comme président ou quelqu’un d’autre… Pour le moment, ce n’est pas mon souci. Mon souci : j’ai un programme pour la Guinée, c’est sur ce programme que je me penche. Mais je veux doter le pays d’une Constitution qui réponde aux besoins du monde d’aujourd’hui.

Voulez-vous dire que le RPG pourrait présenter un autre candidat ? Visiblement, vous n’avez pas de dauphin…

Le RPG est libre. Aujourd’hui, le RPG peut présenter plein de candidats. Les partis sont libres. C’est comme au Togo. Le parti pouvait présenter Faure [Gnassingbé ndlr] ou un autre. On n’est pas encore aux élections présidentielles.

Oui, mais cela arrive dans quelques mois et visiblement il n’y a pas de dauphin…

Mais ce sont les partis… Pour le moment, c’est de doter la Guinée d’une Constitution qui réponde aux besoins du monde actuel. Les élections présidentielles, c’est les partis qui décident. La question que je me pose, c’est que vous avez des présidents qui ont fait quatre, cinq, six mandats et vous trouvez cela normal. Quand c’est le président de la Guinée, cela devient un scandale.

Mais cela devient aussi une préoccupation de la communauté internationale. Vous avez entendu le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, disant que cette réforme…

Jean-Yves Le Drian ne connaît pas… Il n’a pas été en Guinée, il ne connaît pas le point de vue de la population. Et comment peut-il savoir pourquoi il n’y a pas eu de vote ? Ce que les Américains ont dit…

Ils sont préoccupés…

Non, d’abord, le sous-secrétaire d’État a dit que le peuple guinéen doit faire une Constitution et qu’ils ont eu un président qui a fait quatre mandats. Il a dit seulement qu’il veut que les élections se passent sans qu’il y ait des violences. C’est tout, on l’a tous lu. Les gens qui disent cela, soutiennent des présidents qui ont fait trois, quatre, cinq mandats. Alors, pourquoi la démocratie à géométrie variable ? Les Guinéens doivent se poser la question. Pourquoi ? Nous connaissons la réponse.

La France est injuste avec vous ?

Moi, je ne juge pas la France, ni rien. Je n’ai pas été élu par la France ni par quelqu’un d’autre. J’ai été élu par les Guinéens. La Guinée a une tradition d’indépendance depuis 1958. La Guinée a l’habitude de prendre ses décisions. J’ai de bons rapports avec le gouvernement français et la Guinée aussi à de bons rapports. Je m’occupe de ce que le peuple guinéen pense et de ce qu’il décide. Si le peuple de Guinée dit « Non » au référendum, je m’incline. S’il dit oui, je l’applique. Je n’ai pas à juger le comportement de notre pays. Moi je ne juge pas ce qu’il se passe en France, je juge ce qu’il se passe en Guinée.

Vous avez parlé d’Ebola, vous avez parlé de tous les retards pris… Voulez-vous dire que vous n’avez pas pu faire en dix ans tout ce que vous vouliez faire ?

J’ai dit tout simplement que, pour le moment, la Guinée a besoin d’une nouvelle Constitution, parce que la Constitution actuelle n’est pas bonne, tout le monde le sait. On a été obligé de faire des accords politiques violant la Constitution. Pour le reste, là, c’est le peuple qui juge.

Mais je ne comprends pas, il y a beaucoup de pays qui ont changé de Constitution et cela s’est passé comme une lettre à la poste. Quand il s’agit de la Guinée, comme Alpha Condé est un homme indépendant et qui a son franc-parler, peut-être que cela gêne beaucoup de gens ! Je ne vois pas pourquoi on va avoir une démocratie à géométrie variable, que certains puissent changer de Constitution, se présenter autant de fois qu’ils le veulent, que l’on trouve cela normal, et que pour d’autres, on ne trouve pas cela normal.

Je pense que si l’on défend un principe, on doit le défendre de manière générale. Et pas seulement en fonction de certains intérêts. Et les Guinéens ne sont pas aveugles, ils suivent ce qu’il se passe dans le monde, ils savent.