Le ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger en collaboration avec l’Ambassade d’Italie en Guinée a ouvert ce mardi 22 janvier 2019 un atelier de concertation sur le problème de la migration irrégulière.
L’objectif de cet atelier de deux jours est de discuter des causes de ce fléau pour essayer de trouver des solutions en faisant des recommandations aux autorités compétentes. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Redemption Song » financé par le ministère italien des affaires étrangères et de la coopération internationale par l’intermédiaire de l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations)) à travers le fonds Afrique. Ce fonds alloué par le parlement italien vise à lutter contre l’immigration irrégulière et la traite des êtres humains. L’ouverture de l’atelier a été présidée par le secrétaire général du ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger. Dans son discours Hady Barry a d’abord expliqué comment est venue l’idée d’organisation de cet atelier.
« L’idée de cet atelier est venue lors des discussions qu’on a eues avec les représentants du Gouvernement d’Italie dans le but de voir qu’est-ce qui est possible de faire ensemble pour essayer de freiner la migration irrégulière. Ceci est un problème transversal qui intéresse tous les acteurs et toutes les couches de notre société. Le ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger qui a la mission de s’occuper de la migration au sein de notre pays a pensé qu’il serait bien d’organiser un atelier qui va réunir l’ensemble des acteurs qui interviennent directement ou indirectement dans la problématique de la gestion de la migration irrégulière en Guinée », a expliqué Mohamed Hady Barry.
Il a ajouté qu’à la sortie de cet atelier, un document cadre va être produit par les participants. Ledit document pourra définir le rôle de chaque acteur afin de permettre de résoudre les éventuels problèmes d’immigration. Pour mieux solidifier la coopération entre la Guinée et l’Italie, Hady Barry lance un appel aux autorités italiennes afin qu’elles facilitent l’obtention des bourses d’étude aux jeunes guinéens.
« Je demande à nos partenaires italiens de se focaliser plus sur l’immigration régulière. Je demande à nos amis italiens de travailler dans ce cadre en donnant la possibilité aux jeunes diplômés qui ont la vocation et la capacité d’aller se former et apprendre un métier et revenir un jour servir en Guinée », a-t-il lancé. La migration irrégulière est devenue aujourd’hui une préoccupation pour plusieurs pays africains et européens. La Guinée est le premier pays pourvoyeur de migrant en Italie. Le nombre de guinéens arrivés sur les côtes européennes en 2018 est évalué à 12.000. Conscient de l’ampleur du phénomène, l’Ambassadeur d’Italie en Guinée a tiré la sonnette d’alarme en rappelant quelques conséquences de l’immigration clandestine en Europe.
« L’immigration irrégulière est un sujet extrêmement grave. Grave surtout à la lumière de tous ces morts à la traversée du désert et dans la méditerranée. Beaucoup de migrants guinéens parmi eux. C’est une tragédie. Il faut dire avec toute la clarté que la migration irrégulière est une grande tromperie. Il faut le souligner parce que tout ça c’est au dépend des jeunes migrants qui pensent trouver quelque chose qui n’existe pas en Europe. Ils vont vivre dans des conditions presque d’esclavage (…) C’est pour ça que l’Italie et l’Europe travaillent pour que les jeunes aient confiance en leur propre pays. C’est notre objectif », a déclaré Livio Spadavecchia qui insiste sur la nécessité de trouver une solution à l’immigration irrégulière