Présidentielle 2020 : le « deal » proposé à Sidya Touré

 Le débat autour d’un troisième mandat pour le Président Alpha Condé est plus que d’actualité en Guinée. Pour contrecarrer les contestataires d’une modification de la Constitution guinéenne, les promoteurs d’une troisième échéance pour Alpha Condé ont trouvé la solution .

La solution serait une nouvelle constitution guinéenne qui permettra au président Alpha Condé de se représenter pour un 3ième mandat en 2020. Alors que la constitution actuelle ne lui permet pas de le refaire car elle limite le nombre de mandat à deux. D’après certaines sources, une première mouture aurait déjà été rédigée dans ce sens. Plusieurs éléments nouveaux seraient contenus dans cette nouvelle Constitution qui devra être soumis à un référendum. Il s’agit notamment de l’existence du poste de « Vice-Président » de la République. L’occupant de cette fonction devra être élu au même titre que le Président de la République.  Des indiscrétions proches de la majorité présidentielle ont confié que ce poste de vice-président a même été proposé à Sidya Touré. Le leader de l’Union des Forces Républicaines devait accepter ce poste en contre partie de son soutien pour la révision Constitutionnelle. Le désormais ancien Haut-Représentant du Chef de l’Etat aurait « gentiment » décliné l’offre faite par les émissaires du pouvoir en place.

 

C’est cet acte qui a confirmé les soupçons de Sidya Touré quant à la volonté d’Alpha Condé de briguer un autre mandat présidentiel. Depuis cette date, le chef de file de l’UFR est en ordre de bataille et continue à remobiliser ses troupes.

Alpha-Kassory : dans une relation de fluidité exceptionnelle !

Contrairement aux rumeurs persistantes alimentées par des oiseaux de mauvais augures sur une quelconque brouille dans les relations entre le premier patron de l’exécutif et son Premier Ministre. Le Chef de l’État vient de mettre fin aux racontars.

Le message de Pr. Alpha Condé est clair. Il suffit de lire entre les lignes du speech présidentiel à l’occasion du nouvel an pour taire les dissensions artificielles savamment montées distillées dans la presse et dans l’opinion.  Le coup a été déjoué et ceux qui prétendaient avoir pris le dessus en voulant opposer le Président de la République et son Premier Ministre, ont encore du chemin à parcourir avant de parvenir à leur sale besogne.  Et quand le Chef de l’État lui-même décerne un satisfecit de satisfaction et d’encouragement à son Premier Ministre dans une adresse solennelle, le doute d’une cohabitation difficile n’existe plus désormais. ‘’Je félicite le Gouvernement pour les importantes réformes en cours qui permettront de sécuriser nos recettes intérieures et de mieux planifier nos dépenses. Je félicite particulièrement le Premier ministre, pour son engagement, son dynamisme, sa disponibilité et son dévouement’’, a dit le Chef de l’État.

Tout a été dit, après 7 mois d’exercice, le Premier Ministre sait mieux que quiconque qu’il n’est pas en duel avec le Président de la République. C’est un couple, un duo pour le triomphe de la République. Et sans bémol ni avec complaisance, quand le Président décide, Kassory exécute et personne ne conteste.  C’est une formule bien connue de tous. Le Président préside et le Premier Ministre gouverne.  Bien avant ce démenti officiel, l’on se rappelle qu’avec la persistance des rumeurs qui annonçaient le très probable départ du Premier Ministre suite à un malentendu lors du dernier conseil des ministres de l’année, c’est le Président en personne qui était venu rendre visite à Dr Kassory Fofana à son domicile privé de Lanbagny.

Comme pour dire, l’histoire des relations entre les deux hommes dépassent le cadre de collaboration reposant sur le simple décret. Dans toute cette tempête annoncée, le Premier Ministre Dr Kassory Fofana reste le chantre de la cohérence et de la constance.  C’est au couple de comprendre que le contexte tend les esprits. Avec les courageuses réformes entreprises dans un monde assez réfractaire, le meilleur moyen pour casser le couple exécutif est de créer le doute et entretenir des suspicions.

Haute prison de Yorokoguiya : où en sommes-nous ?

L’établissement porteur d’espoir  qui devait être livré en 2017, n’est toujours pas sorti de terre.

L’arrivée de Me. Cheik Sacko avait suscité un grand espoir chez les guinéens. Celui de voir la justice guinéenne sortir de sa léthargie et se rapprocher du justiciable. C’est dans cette lancée que des réformes courageuses seront entreprises pour donner à l’appareil judiciaire sa véritable place de troisième pouvoir. Les nouvelles mesures ont donné à nos hommes en noir un pouvoir et une autonomie les mettant à l’abri de la nécessité financière. Pour soutenir justement cette réforme, l’Etat a engagé la construction et la restauration des infrastructures de la justice. Le Pr. Alpha CONDE en personne a salué la construction d’une maison d’arrêt moderne à Dubréka. Cette prison moderne devait être faite à l’image de celles que l’on trouve dans les pays développés. Elle doit être un centre de rééducation et de réinsertion sociale pour les délinquants et les malfrats. L’ambition affichée est de permettre l’apprentissage des métiers par les prisonniers pour faciliter leur retour dans la société.

Les travaux de construction ont été confiés à une entreprise espagnole pour un délai contractuel de 17 mois. Le coût estimé à plus de cent milliards de nos francs  pour la réalisation de ce projet de grande importance. Ce qui inquiète aujourd’hui c’est de ne voir sur le terrain qu’une  trace infiniment petite  de cette prison annoncée à grande  pompe .Alors que la remise de cette infrastructure avait été prévue pour avril 2017 selon des sources. Ce projet brille aujourd’hui par l’absence de l’entreprise espagnole et le mutisme du garde des sceaux.

Il faut savoir que dans ce pays nombreux sont les projets qui meurent à leur naissance. La volonté du président de doter notre pays des infrastructures sociales et administratives est ardente. Son ambition est de renforcer l’autorité de l’Etat qui avait pris un sérieux coup avec les événements de janvier-février 2007. Ce serait alors une grande déception pour lui de constater l’immobilisme de ce grand chantier. Vu son désir ardent de faire de notre pays un véritable Etat de droit. En tout cas l’espoir qu’a suscité la nomination de Me. Sacko était grand au sein du peuple. A l’unanimité il a été presque plébiscité par toutes les obédiences politiques et toutes les couches sociales.