Le rappeur est toujours sous les verrous en France, par conséquent sa venue en Suisse romande le 21 mars 2019 est annulée.
«Pour des raisons indépendantes de notre volonté, le concert de MHD, prévu initialement jeudi 21 mars, est annulé», annonce l’organisateur Opus One sur son site Internet ce mardi 5 février 2019. Tout en précisant que les détenteurs de places sont invités à se faire rembourser leurs billets dans les points de vente où ils ont effectué leur achat jusqu’au mardi 23 avril 2019 inclus. Aucun remboursement ne pourra intervenir après ce délai. Si le communiqué reste vague, nul doute que l’annonce est due aux accusations auxquelles fait face le rappeur. En effet, MHD est actuellement en détention provisoire, suite à son implication dans une affaire de meurtre. Il est soupçonné par la police judiciaire parisienne d’avoir participé à l’agression d’un certain Loïc K. Et il semblerait que les preuves soient solides contre lui, à en croire «Le Parisien» du 31 janvier 2019.
Des explications qui ne convainquent pas
Non seulement la voiture de l’artiste, qui a projeté le jeune homme à terre (où il sera ensuite tabassé), a été retrouvée carbonisée, mais surtout sa veste Puma (introuvable dans le commerce et réservée aux ambassadeurs de la marque de sportswear, dont il fait partie d’après la publication) a été aperçue sur les images de vidéosurveillance. La défense du chanteur? «Je n’étais pas présent sur les lieux.» Quid de sa voiture? «Elle est à la disposition de tout le monde» dans la Cité des Chaufourniers, à Paris, dont il est originaire. Et la veste de jogging? «Je reçois chaque semaine plusieurs colis et ça m’arrive de distribuer aux gens», explique-t-il. Et la teinture blonde aux cheveux, qu’il portait déjà lors d’un concert quelques jours avant les faits et également remarquée sur les images obtenues par les enquêteurs? «On est plus de 20 à la cité à en avoir», précise-t-il.
MHD a de bonnes explications, mais la police continue de penser qu’il a participé à ce crime sauvage. Elle est d’ailleurs convaincue qu’il a donné un coup de pied à la victime agonisante, au niveau de la tête. Pour l’heure, il ne manque plus que des «preuves scientifiques» aux enquêteurs pour confondre le rappeur, d’après «Le Figaro». Néanmoins, son avocate, interrogée par «Quotidien» dans l’émission diffusée mercredi 30 janvier 2019, est plutôt confiante quant à l’issue de l’affaire et compte bien prouver qu’il n’était pas sur les lieux et n’a rien à voir avec ce drame.
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MHD maintenu en détention provisoire
Le rappeur parisien est mis en examen dans l’enquête sur l’agression mortelle d’un jeune en juillet 2018 lors d’une rixe entre bandes à Paris.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a confirmé, lors d’une audience à laquelle était présent l’artiste parisien de 24 ans, son placement en détention provisoire, ordonné le 17 janvier2019 par un juge d’instruction qui l’avait mis en examen pour « homicide volontaire ». « Je suis dans l’incompréhension de cette décision », a réagi Elise Arfi, l’une des avocates du rappeur. « Nous soutenons que M. Sylla n’a pas pris part au fait et restons mobilisés pour solliciter sa remise en liberté », a-t-elle ajouté, précisant qu’elle attendait les motivations de la cour pour faire de plus amples commentaires.
Le 6 juillet, un jeune de 23 ans avait succombé à un passage à tabac et à des blessures à l’arme blanche dans le Xe arrondissement de Paris, « un règlement de compte entre bandes du Xe et du XIXe arrondissement » qui avait impliqué une quinzaine de personnes, avait indiqué au moment de sa garde à vue une source proche de l’enquête. « Plusieurs jeunes du XIXe étaient descendus sur le Xe en mode « opération punitive » », avait relaté cette source. Or ce jour-là, la voiture du rappeur, originaire du XIXe arrondissement, aurait été aperçue sur les lieux.
Dès la mise en examen de son client, Me Arfi avait fait savoir dans un communiqué que celui-ci contestait « toute implication dans cette rixe, sa présence sur le lieu des faits n’étant pas avérée ». « Dès qu’il en a eu connaissance, Monsieur Sylla s’est rapproché du juge d’instruction en juillet 2018 par l’intermédiaire de son conseil, pour indiquer qu’il se tenait à la disposition de la justice pour expliquer les circonstances dans lesquelles son véhicule avait pu être utilisé dans le cadre de cette affaire », avait-elle expliqué. À ce jour, outre MHD, quatre autres personnes ont été mises en examen, selon une autre source proche de l’enquête.
Des révélations sur le rôle trouble du rappeur MHD
Le 17 janvier, le rappeur parisien a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué dans l’affaire d’une rixe entre bandes rivales, qui s’était produite en juillet 2018.
S’il conteste toute implication, l’enquête révèle des indices troublants à son encontre. Ce vendredi 6 juillet 2018, il est environ 2h50 lorsque huit amis flânent et observent la nuit s’étirer à l’angle de la rue Saint-Maur (Paris Xe). Là, une masse humaine fond sur le groupe, qui se disperse en catastrophe. Loïc K., un jeune du quartier de 23 ans, est le seul encore sur la chaussée. Il est percuté à vive allure par l’avant-gauche d’une berline noire mat. Débute alors un véritable supplice : projeté au sol, il est frappé à coups de poing et poignardé. Un homme enjambe son corps inerte et s’acharne sur lui, avant qu’un complice ne le tire vers le trottoir pour lui asséner un ultime coup de pied au visage. Loïc K. décède à l’arrivée des sapeurs-pompiers à 3h34. Un couteau Opinel ainsi qu’une batte de base-ball sont retrouvés près de sa dépouille. L’autopsie révèle des contusions ainsi que 22 plaies par arme blanche, dont une mortelle à la cuisse gauche. Voilà la triste illustration de la violence qui mine les rivalités entre les bandes du nord-est de Paris : les cités alliées de la Grange-aux-Belles et du Buisson-Saint-Louis (Xe), auxquelles appartiendraient Loïc et ses amis, contre celle des Chaufourniers (XIXe), surnommée la Cité rouge. À ceci près que le drame implique cette fois… une star du rap français, connue pour ses « flows » aux sonorités africaines.
Après six mois d’enquête, Mohamed Sylla, dit MHD, un artiste de 24 ans ayant grandi aux Chaufourniers, a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué. Quatre autres personnes sont poursuivies à des degrés divers. Mais les investigations, dont nous avons pris connaissance, montrent que les assaillants étaient dix au total : sept à pied, trois dans la Mercedes. La berline appartient au rappeur, comme l’a confirmé la découverte, dans l’habitacle, de documents de voyage pour la Guinée ainsi qu’un cahier de 89 pages intitulé « MHD, histoire d’enfances irrégulières ». Saisis, les enquêteurs du 2e district de la police judiciaire parisienne relèvent que la haine entre les deux gangs est à son paroxysme depuis la mort, en 2017, d’un jeune du XIXe lors d’une rixe. Mais le meurtre de Loïc serait la conséquence des hostilités débutées quelques heures plus tôt au domicile de Binke K., l’un des mis en examen.
Ce dernier aurait été menacé par une dizaine de membres de la cité de la Grange-aux-Belles, armés de bâtons et de gourdins. Réfugié à l’étage, Binke K. aurait alors alerté ses amis des Chaufourniers, dont son frère qui est un proche de MHD. Un footballeur professionnel dont le nom est cité dans le tube « Afro Trap Part. 3 » du rappeur parisien. Pour se venger de cette violente intrusion chez l’un des leurs, la bande de la Cité rouge s’en serait prise au groupe de Loïc K. « De la violence tribale. La victime n’était pas directement ciblée », souligne une source proche de l’enquête.
Les preuves
Grâce à une vidéo amateur et celle d’un restaurant voisin, les policiers ont positionné chacun des agresseurs, la plupart encapuchonnés, en leur adjoignant une lettre. MHD est soupçonné d’être l’individu D : celui qui descend de la Mercedes, qui frappe Loïc K. à la tête puis s’enfuit à pied après avoir tenté de rentrer dans le véhicule déjà rempli par six complices. Le rappeur est confondu par ses cheveux teintés blonds, coupe arborée lors d’un concert trois jours plus tôt, ainsi… qu’un ensemble de survêtement Puma particulier. Non commercialisée, cette tenue sombre est réservée aux « ambassadeurs » de la marque, cercle restreint dont fait partie MHD. Un témoin certifie par ailleurs l’avoir reconnu dans le véhicule au moment de la collision, puis en dehors lors de la rixe. Dès les constatations, les enquêteurs avaient aussi entendu des riverains crier « c’est MHD » autour du cordon de sécurité.
Le 15 janvier 2019, l’auteur d’ « afro trap » est interpellé à Neuilly-sur-Seine. Devant la juge d’instruction deux jours plus tard, il confirme qu’il était à Paris le soir du drame mais conteste fermement avoir participé à l’expédition punitive. « Je n’étais pas présent sur les lieux. Dans la soirée, on a commencé à aller au bowling et ensuite on s’est retrouvé à la Cité rouge. […] Je suis remonté chez moi aux environs de 2 heures. Quand je suis redescendu, il n’y avait plus personne dans le quartier », explique le rappeur, qui dit avoir ensuite passé la nuit à son studio puis à son domicile. Il avoir utilisé sa Mercedes dans la soirée mais dit ignorer qui était au volant au moment du meurtre. Car, généreux, il met sa berline « à la disposition de tout le monde » aux Chaufourniers en la garant près d’un bar-tabac. La voiture a été retrouvée brûlée le lendemain de la rixe dans le XIXe. Ses cheveux dorés ? « On est plus de vingt à la cité à avoir une teinture blonde », conteste MHD. Sa tenue Puma inédite, portée lors d’un précédent shooting? « Je reçois plusieurs colis (de vêtements) chaque semaine et ça m’arrive de distribuer aux gens […] J’ouvre mon coffre, soit c’est moi qui donne, soit les gens se servent directement. »
S’il existe des indices troublants, les enquêteurs ne disposent pas, à ce stade, de preuves scientifiques ou techniques. Les deux téléphones de MHD ont été localisés dans XIXe dans la soirée avant d’être éteints jusqu’au petit matin. L’une des lignes a « borné » en Allemagne puis au Danemark les jours suivants, pays où le rappeur a donné des concerts