La 3èmesession du dialogue politique entre la Guinée et l’Union Européenne s’est tenue ce mercredi 30 janvier 2019 dans la capitale guinéenne.
Ce dialogue politique s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 8 de l’accord de Cotonou qui constitue le socle des relations entre l’Union Européenne, ses Etats membres, les pays d’Afrique, des Caraïbes et des Pacifiques. Elle traduit la vitalité de coopération et la force des liens qui unissent la Guinée et l’Union Européenne. Elle a été présidée par le Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana et le chef de la délégation de l’Union Européenne en Guinée. Cette 3èmesession fait suite à la première organisée le 31 Juillet 2014 et à la deuxième le 29 mars 2017 qui avaient permis toutes les deux d’avoir des échanges fructueux qui ont contribué à fortifier le partenariat entre l’Union Européenne et la République de Guinée.
Avant de se réjouir de la tenue de cette session à Conakry, Dr Ibrahima Kassory Fofana a fait le point sur les avantages obtenus dans cette coopération entre l’Union Européenne et la Guinée. « Au moment où nous nous retrouvons pour cette 3èmeédition du dialogue politique, force est de constater que les relations entre la Guinée et l’Union Européenne sont au beau fixe. En témoigne la consistance et la diversité du portefeuille de coopération qui s’est accru au fil des accords pluriannuels des partenariats de Lomé et de Cotonou. Aujourd’hui la Guinée est devenue éligible aux différents instruments de financement, notamment les programmes indicatifs nationaux du fonds européen de développement, le programme indicatif régional pour l’Afrique de l’Ouest et le fonds fiduciaire d’urgence dans le cadre de la migration. Les acquis à ce jour sont incontestablement nombreux, nous sommes en droit de nous réjouir », a témoigné le chef du Gouvernement guinéen.
Les débats menés au cours de cette session tournaient entre autres au tour de la coopération entre la Guinée et l’Union Européenne, la consolidation de la démocratie, la migration. L’Ambassadeur de l’Union Européenne en Guinée a quant à lui axé son intervention sur la migration irrégulière. Selon lui, pour mieux lutter contre ce fléau il faudrait s’attaquer aux causes profondes de l’immigration. « Une des préoccupations majeures des européens à part les questions du terrorisme, de l’emploi, des effets néfastes du changement climatique, c’est aussi la question de la migration irrégulière. Je peux vous dire que demain nous aurons une réunion au ministère des affaires étrangères dans un cadre légèrement différent parce que c’est centré sur l’évolution de la coopération entre la Guinée et l’Union Européenne. Objectif, c’est d’essayer de contrer les départs clandestins. En parallèle, nous allons essayer d’améliorer les départs légaux, les échanges universitaires, médicales, scientifiques, de business mais entretemps il faut quand même aussi s’attaquer aux causes profondes de la migration que ça soit en Afrique ou que soit en Europe », a expliqué Josep Coll.
Le ministre guinéen des affaires étrangères a à son tour expliqué que la seule mesure qui puisse contrôler la migration c’est de lever les restrictions sévères pour l’obtention des visas. « On a eu des échanges fructueux et très intéressants, ça été une opportunité pour nous en ce qui concerne la migration de faire valoir les acquis et aussi de montrer les défis qui sont là que nous devons essayer de surmonter ensemble. On a insisté en ce qui concerne les migrants qui sont retournés, on n’a toujours mas une politique solide pour leur réinsertion. L’autre défis ce que nous essayons de contrôler la migration irrégulière et je pense qu’une des mesures qui peut nous aider à contrôler cela c’est essayer de faciliter la migration régulière à travers la levée des restrictions de plus en plus sévères pour l’obtention des visa. Alors je pense que la partie européenne a bien noté cela et nous allons continuer nos efforts dans ce sens », a aussi conclu Mamady Touré.