Crise sociale: Le port et l’aéroport annoncent une grève dès jeudi

Depuis le 4 juillet dernier la Guinée traverse une crise sociale suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe.
La crise sociale qui sévit en Guinée depuis le 4 juillet n’a toujours pas trouvé de solution. Les travailleurs du port et de l’aéroport pourraient participer à la grève générale déclenchée par l’Inter centrale syndicale CNTG-USTG.
Lors de la réunion des syndicalistes à la Bourse du travail le samedi 28 juillet, Mamadou Mansaré, Secrétaire général adjoint de la CNTG, a annoncé que le port et l’aéroport vont fermer à partir du 2 août : « La grève générale illimitée, sans service minimum, est maintenue sur toute l’étendue du territoire. A partir du 2 août, l’espace aérien va être fermé si le gouvernement ne revient pas sur le prix du carburant à 8000 GNF. Chaque entité va s’engager. Déjà, les services aéroportuaires notamment la Société générale d’exploitation de l’aéroport de Conakry (SOGEAC), l’Agence de la navigation aérienne (ANA) et autres ont fait l’avis de grève qu’ils ont déposé au niveau de toutes les compagnies et chancelleries pour dire qu’à partir du 2 août, il n’y aura pas de travail. Tout sera bloqué à l’aéroport. Ce sera le même avis qui va être fait au niveau des services portuaires »,

 

2ème journée de grève : les activités paralysées par endroit

En ce mardi 24 juillet 2018, deuxième journée de grève lancée par les centrales syndicales CNTG USTG,  la capitale guinéenne présente deux visages différents. 

En effet,  le mot d’ordre est pacifiquement  suivi sur l’autoroute le prince. Là,  boutiques et magasins restent fermés. Même les stations d’essence sont restées fermées ce matin. Le commerce est totalement inexistant même les ambulants sont invisibles au rond-point de Cosa.

Les taxis sont aussi absents. Seuls quelques véhicules personnels se sacrifient pour y passer. On constate un dispositif sécuritaire au niveau des carrefours et rond-point stratégiques.

Contrairement à Cosa, le marché Enco5 connaît son ambiance habituelle. Vendeurs de friperies et femmes vendeuses de condiments se bousculent sur le lieu. Les magasins et boutiques sont tous ouverts. La circulation est fluide sur les transversales Enco50- lambandji et Enco5 -Sangoyah.

Sur l’autoroute Fidel Castro, les activités marchent comme d’habitude. Le transport en commun circule comme un mardi normal. Le commerce est resté ouvert. Du rond-point de Matoto jusqu’au km36 en passant sangoyah et le marché d’Entag les activités marchent normalement. Sur la corniche de lambandji, l’ambiance est de même.

À l’heure où vont les choses, l’on se pose des questions sur l’éventuelle réussite de ce mouvement syndical, car des travailleurs nous ont confié hors micro que « ce n’est pas un refus mais c’est la cherté de la vie qui pousse les gens à sortir. Le guinéen vit du jour au jour. Il n’y a pas d’économie. Le gouvernement le sait et il en profite.  Les Guinéens sont misérables. »  se confient-ils.

 

 

Guinée: l’inter central syndical appelle à l’arrêt immédiat du service minimum

Réunie ce lundi soir avec les représentants à la base, l’inter central syndical CNTG USTG a décidé l’arrêt des services minimums dans tous les services du pays. 

Dans son intervention, le camarade Louis M’Bemba Soumah, secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinee (USTG) a demandé à ses camarades syndicalistes de resserrer les rangs en consolidant l’unité et la  solidarité au sein de l’inter centrale.

« Soyons comme des frères et sœurs. Nous sommes d’une même famille, nous sommes tous couchés au même moment dans des endroits différents. Donc soyons tous unis contre notre ennemi. Vraiment je les appelle notre ennemi parce qu’ils ne veulent pas notre bien. Ils ne veulent pas le bien du peuple. Et nous, nous sommes là pour les travailleurs et le peuple. Et nous défendrons le peuple jusqu’au bout », a-t-il affirmé.  Poursuivant, il invite ses camarades à poursuivre le combat en vue d’atteindre  leur  objectif.

« Je le dis et je le redis on ne reculera pas d’un yota. On ne reculera pas tant qu’on n’aura pas ce qu’on veut. Faisons en sorte que toutes les entreprises, que tout soit fermé et qu’on ne voie dans les rues que les chiens et les chats. Comme ça ils verront que nous sommes tous unis, derrière notre objectif de la défense des intérêts non seulement des travailleurs mais de tout le peuple de Guinée. Cette grève-là  n’est pas seulement une grève des travailleurs, c’est la grève de tout le peuple de Guinée qui souffre. Nous le savons, nous sommes dans les quartiers, allez voir comment les gens souffrent dans les quartiers… » S’est indigné  le secrétaire général de l’USTG.

Pour sa part, Amadou Diallo, secrétaire général de la Confédération Nationale des  Travailleurs de Guinée a estimé qu’une administration ne peut en être une sans les travailleurs. À ce propos, il appelle les travailleurs à rester chez eux et ne pas les décevoir.

« Nous demandons à l’administration générale, tous les travailleurs, tous les confrères restez à  la maison. Si tu entends une administration, c’est parce que les travailleurs viennent. Restez à la maison. Ne nous décevez pas. Le combat que nous avons projeté est un combat noble qui appartient à tout le peuple de Guinée… Sortez de vos bureaux, allez-y à  la maison pour que notre combat puisse aboutir. Je vous prie pour l’amour de Dieu, sinon ce gouvernement ne veut pas du tout sentir le mouvement syndical guinéen, plus précisément l’inter central. Si nous nous taisons, il va nous marcher dessus. Comme l’a dit le secrétaire adjoint, le pharaon va nous marcher dessus .ne nous taisons plus.  Dites à nos travailleurs et travailleuses du secteur de l’administration publique de rester à la maison », lance-t-il.

Pour conclure, Amadou Diallo estime  que si l’administration est paralysée, le gouvernement n’aura d’autre choix que de les écouter et de revenir à la raison.