Le nouveau prĂ©sident du Burundi, Ă©lu le 20 mai dernier, a prĂŞtĂ© serment jeudi pour remplacer son prĂ©dĂ©cesseur, Pierre Nkurunziza, dĂ©cĂ©dĂ© le 9 juin.NĂ© en 1968 dans la province de Gitega, au centre du Burundi, Ndayishimiye Ă©tait un proche alliĂ© de feu Nkurunziza pendant la guerre civile qui s’est terminĂ©e en 2005 avec l’accession de ce dernier Ă la prĂ©sidence.
AgĂ© de 52 ans, ce père de six enfants, Ndayishimiye a la rĂ©putation d’ĂŞtre un fervent catholique romain qui partage la doctrine de Nkurunziza d’inclure Dieu dans le monde de la politique.
Nkurunziza et lui partagent le mĂŞme sort que les survivants d’assassinats pendant la pĂ©riode turbulente de la politique burundaise au milieu des annĂ©es 1990 et ont finalement fui en exil oĂą il a rejoint le mouvement rebelle qui visait Ă faire tomber le gouvernement dirigĂ© par les Tutsis Ă Bujumbura.
Les deux hommes ont jouĂ© un rĂ´le dĂ©terminant dans la conclusion d’un accord de paix Ă Arusha, en Tanzanie, en 2003, qui a abouti Ă un accord de partage du pouvoir entre le gouvernement et le mouvement rebelle.
M. Ndayishimiye a Ă©tudiĂ© le droit Ă l’universitĂ© du Burundi et a participĂ© Ă l’activisme Ă©tudiant avant 1993, lorsque l’instabilitĂ© dĂ©clenchĂ©e par l’assassinat du prĂ©sident sortant Melchoir Ndadaye a commencĂ©.
Un an après que son « ami et protĂ©gĂ© » Nkurunziza a pris le pouvoir, Ndayishimiye est devenu ministre de l’IntĂ©rieur.
Il a également été conseiller de la présidence pour les questions militaires et a gravi les échelons du parti au pouvoir, dont il est devenu le secrétaire général en janvier dernier.
Pour beaucoup de Burundais, il Ă©tait inĂ©vitable que Nkurunziza choisisse Ndayishimiye comme son successeur, compte tenu de leurs affinitĂ©s personnelles et politiques qui remontent Ă l’Ă©poque de la rĂ©bellion.
Cependant, Ndayishimiye prend le pouvoir Ă une pĂ©riode d’isolement diplomatique croissant pour le Burundi qui, au cours des cinq dernières annĂ©es sous Nkurunziza, Ă©tait en quelque sorte un État paria en ce qui concerne son bilan en matière de droits de l’homme suite Ă la rĂ©pression des opposants.
Dans une rĂ©gion oĂą la suspicion mutuelle entre États voisins dĂ©termine les relations, il serait intĂ©ressant d’observer comment le nouveau prĂ©sident gĂ©rerait les relations tendues avec le Rwanda.
Rien n’indique encore s’il y a une quelconque alchimie entre le prĂ©sident Evariste Ndayishimiye et son homologue rwandais Paul Kagame.
Selon les observateurs, il serait important de savoir comment il gère la situation des Burundais qui ont été contraints de fuir en 2015 à cause des troubles politiques déclenchés par la décision de Nkurunziza de se présenter pour un autre mandat malgré la limitation de mandats présidentiels.