Après la journée ville morte de mardi, les femmes de l’opposition républicaine se sont faites entendre le mercredi 28 mars 2018 à Conakry.
C’était à l’occasion d’une marche blanche qu’elles ont organisé à Kaloum, centre administratif du pays.
À 11h 40min, le cortège conduit par Hadja Halimatou Dalein Diallo, épouse du chef de file de l’opposition guinéenne, est arrivé au buffet de la gare point de départ de la dite marche.
Des femmes vêtues de boubous blancs avec des foulards rouges sur la tête, détenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: sans justice , pas de développement, ou encore justice pour nos morts.
De là, les opposantes ont rallié le ministère de la Justice où elles ont déposé un mémorandum dans les mains de maître Cheick Sakho, Ministre de la Justice garde des sceaux.
Les larmes aux yeux, madame Diallo Maimouna Bah , membre du bureau fédéral de l’Ufdg, a déploré le manque de compassion du pouvoir de Conakry à l’endroit des victimes des mouvements politiques en Guinée.
«Ce ne sont pas les femmes de l’opposition qui sont là . Ce sont les représentantes de toute les mères de la Guinée qui sont là. C’est toute la Guinée qui est là. Parce que figurez-vous, c’est nous qui donnons la vie. Alors on est fatiguée de voir nos enfants tués dans la rue par ceux qui sont censés les défendre. Nous demandons que ça s’arrête. On est tous des Guinéens. On a pas où aller. Nous ne connaissons que ce pays, nos enfants sont nés ici. Ils ont besoin de vivre et de s’épanouir. C’est l’avenir de ce pays qui est en jeu . Nous en appelons à votre responsabilité, à votre esprit de partage. Mettez vous à la place des pères des enfants tués, jamais on a eu la compassion de ce gouvernement. Jamais une enquête n’a été ouverte ».
Après avoir reçu le mémorandum des mains des femmes venues exprimer leur mécontentement, Maître Cheikh Sakho, ministre de la Justice a promis d’examiner la requête et de répondre dans un bref délai .
«En ma qualité de ministre de la justice garde des sceaux, ce ne sont pas les femmes de l’opposition que je vois devant moi. Pour moi c’est des Guinéennes. Il faut que dans ce pays, qu’on dépasse les clivages politiques . Certes, je suis nommé par un clan politique et je l’assume. Mais en tant que ministre de la Justice, je dis que dans notre pays , on doit appliquer la loi à l’endroit de quiconque y compris à l’endroit de vos partisans et des gens de la majorité. Certaines gens que vous connaissez dans l’opposition peuvent le témoigner. Concernant votre requête, je vous répondrai par écrit sur tous les cas de morts et je m’incline auprès des familles éplorées. Chaque fois qu’il y a eu mort d’hommes dans notre pays, au niveau judiciaire, il y a eu l’information judiciaire qui a été ouverte. Ceux qui disent que la justice ne fait rien dans notre pays , on va les démontrer le contraire. On peut dire que la justice est lente, ou que certains dossiers dorment . Ça c’est vrai. Mais vous ne pouvez pas apporté la preuve qu’un dossier d’assassinat ou de mort n’ai pas été recouvert ni à Dixinn , ni à Mafanco», a t- il lancé.
Il faut signaler qu’un important dispositif sécuritaire était posté au niveau de tous les carrefours que devraient traverser les manifestantes.
Il est à rappeler que ces femmes étaient dans la rue le 07 mars dernier pour protester contre l’impunité et l’injustice dans le pays.