Depuis l’annonce du décret créant la Mission d’appui à la mobilisation des ressources internes (MAMRI), le débat est vif dans les milieux politiques et économiques.
La création de la « Mission d’Appui à la Mobilisation des Ressources Internes (MAMRI) » continue de susciter des débats en Guinée. Contrairement à certaines déclarations, cette nouvelle structure placée sous l’autorité du Premier Ministre, n’est pas une substitution aux organes de prélèvement des impôts et taxes en Guinée. La Mission d’Appui à la Mobilisation des Ressources Internes (MAMRI), cette nouvelle structure qui vise à redynamiser l’économie du pays est une véritable révolution fiscale. Elle est née d’une volonté politique qui suit une logique rationnelle puisqu’elle est inspirée d’expériences réussies dans d’autres pays africains tels que le Rwanda, le Togo, l’Ouganda ou encore le Ghana.
La MAMRI vient seulement en appui aux départements sectoriels en charge des finances publiques. La Primature ne sera donc pas impliquée dans la perception ou le prélèvement de l’impôt. Le décret signé le 31 janvier dernier par le Président Alpha Condé est assez clair là-dessus. La MAMRI n’a pas un rôle opérationnel. Sa mission est purement stratégique. Et elle n’est point un Etablissement Public Administratif (EPA). « C’est une instance stratégique de formulation de recommandations au Premier ministre et au Président de la République et de suivi des réformes dans le domaine de la mobilisation des ressources » explique une source bien introduite du côté du Palais Sékoutoureyah. La MAMRI a pour objectif d’accroître significativement le niveau des recettes fiscales, en faisant passer le niveau des recettes considérées de 13,5% de PIB actuellement à 20% de PIB d’ici fin 2020. Grâce à cette manne financière, l’Etat pourra booster l’économie guinéenne. Ce qui est de nature à conduire à une réduction notable de la pauvreté dans notre pays, avec, par exemple, le financement des priorités économiques et le développement des infrastructures.
La MAMRI contribuera ainsi de manière significative à la modernisation de la politique économique. Elle devra également proposer des mesures qui permettront à la Guinée d’assurer une part significative du financement de son développement, en particulier pour le secteur agricole, et rendre les administrations économiques et financières plus performantes. Ce qui sera une véritable révolution en soi. Avec plus de 13 millions d’habitants, dont plus ou moins 60% vivent sous le seuil de la pauvreté, il était plus que nécessaire que les autorités publiques prennent des mesures idoines pour assurer une meilleure administration de la perception des recettes publiques.
Cette nouvelle structure est d’autant plus importante qu’elle participera à lutter contre les déperditions de ressources publiques. La MAMRI s’est assignée des objectifs clairs et compte mener à bien ses projets grâce à une gestion transparente et efficiente. Elle dispose à cet effet d’un comité de pilotage, présidé par le Premier ministre, aux côtés duquel siègent le Ministre de l’économie et des finances, le Ministre du budget et les principaux ministres, ainsi que le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG). Elle sera constituée d’une équipe technique permanente d’une dizaine d’agents hautement spécialisés et prévoit sous peu le recrutement de jeunes cadres guinéens qui pourront participer à ce projet de haute envergure.