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Guinée: l’assemblée nationale tient une session des lois 

La session des lois s'est ouverte ce jeudi 05 Avril 2018 à l'Assemblée Nationale. Sur 113 inscrits, 84 députés ont…

La session des lois s’est ouverte ce jeudi 05 Avril 2018 à l’Assemblée Nationale. Sur 113 inscrits, 84 députés ont répondu présents à cette ouverture de la session des lois. Elle intervient dans une période de crise socio-politique dans le pays . Le président de l’Assemblée Nationale a dans son discours d’ouverture , fustigé des guinéens qui selon lui, donnent une mauvaise image du pays à l’étranger.

«Il s’agit, tout d’abord, de ceux d’entre eux qui sont chargés de la gestion de la chose publique au niveau de nos administrations et que Madame la Ministre de l’Economie et des Finances a dénoncé tout dernièrement à cause des dépenses extra-budgétaires auxquelles ils se sont livrés en violation des procédures budgétaires en vigueur. Cela parce que celles-ci sont de nature, comme d’autres mesures, à empêcher l’Etat de respecter ses engagements en matière de critères de réalisation quantitatifs au titre du programme d’ajustement qui est en cours d’exécution, ce qui peut provoquer, faute de dérogation de la part des partenaires techniques et financiers, l’arrêt de ce programme..»

«Il s’agit ensuite, des acteurs sociaux dont les revendications catégorielles constituent un droit, reconnu aux salariés par la loi, c’est vrai. L’exercice de ce droit par les intéressés est toutefois, soumis au respect des conditions prévues par cette loi pour éviter tout dérapage. Mais il est rare qu’une action syndicale sous forme de grève dans notre pays ne provoque pas de dérapage…», a déploré Claude Kory Kondiano.

«En effet, il nous a été donné de constater que chaque grève des syndicats est toujours accompagnée des troubles aux effets pervers pour la sécurité des personnes et des biens. Tout simplement parce que les mots d’ordre de grève sont toujours récupérés par des gens qui descendent dans la rue pour des objectifs différents de ceux visés par les syndicats. C’est ainsi qu’au cours de la première grève déclenchée par le groupe de Soumah en novembre 2017 et celle déclenchée en février 2018, de nombreuses pertes en vies humaines innocentes ont encore été enregistrées. Aussi, cela a-t-il contraint le Gouvernement, soucieux de mettre fin à ces dégâts humains voire matériels  et de ramener la paix sociale, à céder à toutes les revendications dont les conséquences économiques et financières sur le pays vont être dévastatrices dans les temps à venir. J’invite donc tous les acteurs sociaux à mettre les intérêts du pays au-dessus de tout en renonçant aux grèves pour lui permettre d’aller de l’avant. Il s’agit, enfin, des acteurs politiques dont les pratiques et les actes néfastes récurrents et délibérés pour freiner les activités et empêcher le développement et la croissance économique du pays, vont en s’amplifiant au détriment des intérêts supérieurs du pays qui ne cessent d’en souffrir. Parmi ces pratiques et actes engagés par ces acteurs pour casser l’économie et saper l’image du pays à l’intérieur et à l’extérieur, il y a les manifestations intempestives et la diabolisation de ses institutions, surtout de Monsieur le Président de la République, ce qui ne se passe nulle part au Monde….» , a t- il déploré

Poursuivant, Claude Kory Kondiano a invité les gestionnaires à appliquer les règles de la bonne gouvernance.

«Encore une fois, je tiens à inviter les gestionnaires de la chose publique à appliquer, avec le maximum de scrupule, les règles de la bonne gouvernance dans l’exercice de leur fonction. Je tiens aussi à attirer l’attention des acteurs politiques et sociaux sur le fait que, de leurs comportements dépendent la stabilité et la paix sociale de notre pays, ainsi que le développement et la croissance économique qui peuvent en découler. En clair, je vous invite tous Chers compatriotes, à privilégier le dialogue et, par conséquent, à mettre fin à cette violence impitoyable à laquelle vous avez soumis le Peuple de Guinée qui n’a jamais vécu, de manière aussi permanente, une situation aussi dangereuse. Je me demande pourquoi certains d’entre-nous ont aujourd’hui autant de haine pour un pays qui, pourtant, est, bien le leur…

«Aussi, vous inviterais-je encore à accepter d’observer une trêve politique et sociale de longue durée pour ne pas continuer à casser ce pays cher à chacun de nous.»

Pour Claude Kory Kondiano, les acteurs politiques doivent  jouer à l’apaisement pour la paix et la quiétude sociale dans le pays.

«Je ne me suis jamais lassé de prêcher le dialogue en votre nom, Chers collègues ; car c’est seulement le dialogue qui permet de réaliser un « Mieux Vivre Ensemble », la paix, et donc la stabilité du pays génératrice de travail productif et de développement», a souhaité le président de l’Assemblée Nationale .

Pour Dr  Fode Oussou Fofana , président du groupe parlementaire les libéraux démocrates, c’est un sentiment de désespoir qui l’anime après avoir écouté le discours du président de l’Assemblée Nationale . Selon lui, Claude Kory Kondiano s’est érigé en porte parole du président Alpha Condé . «Un président de l’Assemblée Nationale , doit tenir un discours qui n’est pas politique mais nous avons eu l’impression que c’est le porte parole du gouvernement de M. Alpha Condé qui a tenu un discours. Quand tout le monde va dans le sens de l’apaisement, dans le sens de reconnaître les revendications et des enseignants et de l’opposition sont légitimes,  monsieur le président de l’Assemblée Nationale pense qu’il y a certains guinéens qui sont capables d’aller voir la communauté internationale pour demander à cette communauté internationale de ne pas accepter d’accompagner la Guinée».

A noter que seulement 6 textes de loi sont sur la table des députés. Ils feront l’objet d’examen en attendant d’autres projets des lois.