International › APA

Covid-19 : l’Afrique du Sud dans un tourbillon

La nation arc-en-ciel paie un lourd tribut au nouveau coronavirus qui menace de la plonger dans sa pire rĂ©cession depuis près d’un siècle.L’Afrique du Sud a franchi, samedi dernier, la barre du demi-million de contaminations, soit 53,5 % des cas de Covid-19 recensĂ©s sur le continent africain. Le 27 mars 2020, elle enregistrait son premier mort liĂ© au coronavirus. Depuis, le virus a coĂ»tĂ© la vie Ă  plus de 8000 personnes.

La semaine dernière, en moyenne, près de 10.000 cas ont Ă©tĂ© diagnostiquĂ©s par jour. Le cumul des infections fait du pays de Nelson Mandela, le plus impactĂ© en Afrique, très loin devant l’Egypte ou encore le Nigeria.

Gwede Mantashe et Thembelani Thulas Nxesi, respectivement ministres sud-africains de l’Énergie, et de l’Emploi et du Travail ont mĂŞme contractĂ© cette maladie contagieuse qui ne se soucie pas de la condition sociale. 

« L’Afrique du Sud peut malheureusement ĂŞtre un prĂ©curseur, elle peut ĂŞtre un avertissement pour ce qui va se passer dans le reste de l’Afrique. Nous devons prendre au sĂ©rieux (la situation de ce pays) », a averti Michael Ryan, le Directeur des urgences de l’Organisation Mondiale de la SantĂ© (OMS). 

A l’Ă©chelle planĂ©taire, cet État de 58 millions d’habitants est le cinquième pays le plus touchĂ© par la pandĂ©mie derrière les États-Unis, le BrĂ©sil, l’Inde et la Russie. La province du Gauteng, oĂą se trouvent Johannesburg et Pretoria, est l’Ă©picentre de l’Ă©pidĂ©mie en Afrique du Sud. Plus d’un tiers des personnes testĂ©es positives y sont localisĂ©es.

Dans cette riche province, les gratte-ciels contrastent avec les bidondilles oĂą s’entassent des milliers de familles, rendant chimĂ©rique le respect des mesures barrières. 

Pour freiner la circulation du virus, le gouvernement a dĂ» appliquer, au mois de mars, un confinement strict. Cette mesure sanitaire, levĂ©e deux mois plus tard, a fragilisĂ© l’Ă©conomie du pays le plus industrialisĂ© d’Afrique. 

Selon le bureau sud-africain des statistiques, le taux de chômage était évalué à 30,1 % de la population active au premier trimestre 2020. Son plus haut niveau. 

Pire, d’après la Chambre de commerce, ce chiffre pourrait atteindre 50 % en raison de cette crise sanitaire sans prĂ©cĂ©dent. Au terme de cette annĂ©e, le Produit IntĂ©rieur Brut (PIB) de l’Afrique du Sud devrait baisser de 7,2 % Ă  en croire le ministre des Finances, Tito Mboweni. 

Pour se relever, ce pays Ă©mergent exĂ©cutera un plan de relance Ă©conomique chiffrĂ© Ă  30 milliards de dollars et financĂ© sur fonds propres. Le Fonds MonĂ©taire International (FMI) a aussi accordĂ© une aide d’urgence de 4 milliards de dollards Ă  la nation arc-en-ciel. 

Mais ces dernières semaines, la gestion de cette manne financière a mis Ă  nu les tares du système politique sud-africain. Khusela Diko, la porte-parole du prĂ©sident Cyril Ramaphosa, est sur la sellette. L’entreprise de son mari est soupçonnĂ©e de surfacturation dans la fourniture de masques chirurgicaux Ă  la province du Gauteng. 

D’un montant global de 7 millions de dollars, le contrat de la sociĂ©tĂ© incriminĂ©e rĂ©vèle que ces masques Ă©taient cĂ©dĂ©s contre 3,40 dollars l’unitĂ© alors que la loi en la matière indique qu’ils devraient coĂ»ter 70 centimes. Un scandale financier dont se passerait le successeur de Jacob Zuma qui a Ă©rigĂ© au rang de prioritĂ© la lutte contre la corruption.

Retour en haut