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Chez les fans de « Bernie », déception et incertitudes après le « Super Tuesday »

Cris de joie à l'annonce de résultats encourageants, huées ou regards inquiets pour les victoires de Joe Biden: les partisans…

Cris de joie à l’annonce de résultats encourageants, huées ou regards inquiets pour les victoires de Joe Biden: les partisans du candidat « socialiste » revendiqué Bernie Sanders espéraient une victoire nette pour le « Super Tuesday », ils sont repartis avec peu de certitudes, sinon que la bataille serait rude.

Réunis pendant plus de trois heures dans un hall d’exposition près de Burlington, fief de Bernie Sanders, quelque 3.000 personnes soutenant le sénateur du Vermont ont vécu une soirée aux allures de montagnes russes.

Elle a commencé dans la joie, lorsque l’écran géant branché sur la chaîne CNN a annoncé que Bernie Sanders avait remporté haut la main son petit Etat du Vermont, l’un des moins peuplés des Etats-Unis et le moins important des 14 Etats qui organisaient mardi leur primaire démocrate. Une mer de cartons bleus et blancs marqués « Bernie » s’est agitée pour marquer l’évènement.

Mais cette victoire était hautement prévisible, et les estimations qui ont défilé ensuite sur l’écran étaient moins réjouissantes: victoire annoncée de l’ex-président Joe Biden en Virginie et trois Etats du sud, y compris en Caroline du Nord où plusieurs sondages avaient laissé espérer une victoire du doyen des candidats.

« Il était pourtant bien placé dans les sondages », a confié, déçue, Heidi Hanning, 44 ans, femme au foyer venue avec son mari du centre du Vermont, qui soutient Bernie Sanders depuis 2016.

Est venue ensuite la victoire de Joe Biden dans l’Etat du Massachusetts, proche du Vermont, une claque pour la sénatrice Elizabeth Warren qui le représente mais une déception aussi pour Bernie Sanders, qui espérait le gagner après y avoir organisé deux grands meetings ces derniers jours.

– « Constrasté » –

Les Etats de l’Ouest américain s’annonçaient plus prometteurs, avec une victoire annoncée dans le Colorado, mais les résultats des Etats-clé de Californie et du Texas restaient incertains vers minuit (05h00 GMT mercredi).

« C’est très contrasté », a reconnu Zac Johnson, 31 ans, qui avait fait six heures de route depuis New-York avec sa fiancée pour soutenir son héros.

« S’il gagne le Texas et la Californie, et dès que d’autres candidats auront jeté l’éponge, comme il est un bien meilleur débatteur, il sera bon (…) J’ai hâte de le voir dans un débat un contre un » face à Joe Biden, a-t-il affirmé.

Mais la déception était plus palpable chez d’autres.

Bernie Sanders à la Maison Blanche, « j’aimerais vraiment voir ça arriver », a déclaré Wendy Simbers, 58 ans, employée dans les services sociaux à Burlington et fan du candidat de la première heure. « Mais je ne sais pas…Quoi qu’il arrive, ses idées sont maintenant partout », a-t-elle cependant ajouté, comme pour se consoler.

– « Mouvement sans précédent »

Depuis la tribune, aux côtés de sa femme et de sa famille, Bernie Sanders a lui galvanisé ses partisans, comme il le sait le faire, rappelant qu’il avait remporté la petite mairie de Burlington le 3 mars 1981, 39 ans plus tôt jour pour jour, lançant sa carrière politique alors que « tout le monde disait que ce n’était pas possible ».

Lui qui prône assurance-santé pour tous et études supérieures gratuites a martelé que « personne ne battrait Donald Trump avec des politiques à l’ancienne », attaque indirecte contre Joe Biden, et que seul son mouvement « sans précédent, venu de la base » pouvait « battre le président le plus dangereux de l’histoire de notre pays » et faire tomber « l’establishement économique et l’establishment politique ».

Mais il a aussi reconnu qu’il ne savait « pas ce qui allait se passer », sinon qu’il serait « quoi qu’il arrive » le candidat des travailleurs.

« Il est honnête », a réagi Taylor DeGorter, 21 ans, une étudiante new-yorkaise. « Je préfère qu’il soit honnête plutôt qu’il mente. C’est ce qui fait sa réputation! »