Le procès impliquant un haut gradé de l’armée guinéenne est en cours au tribunal de première instance de Mamou.
Carlos Corces Bustamante est accusé de détention illégale d’arme à feu, de chasse illicite et d’abattage d’espèces animales protégées dans la réserve faunique de Sabouya située à Soyah, une sous-préfecture de Mamou. Le Colonel Namory Keita quant à lui est accusé d’avoir émis une autorisation de chasse à l’espagnol moyennant la somme de 30 millions de francs guinéens. Le procès qui se déroule au tribunal de première instance de Mamou est très suivi. Carlos Corces Bustamante reconnu comme un chasseur professionnel a eu l’autorisation de chasser dans la réserve protégée avec des cadres de la direction nationale des eaux et forêt. Ces derniers ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt avec l’espagnol et son gardien, depuis le mois de septembre 2018. Parmi les prévenus dans cette affaire, seul le Colonel Namory Keita avait été libéré provisoirement en attendant le procès.
Le sieur Bustamante se défend avec son autorisation de chasser sur le sol guinéen qui a été livrée selon lui par les autorités guinéennes sur le sol guinéen. L’accusé affirme avoir versé la somme de 30 millions à M. Mamadou Dia cadre de la direction nationale des eaux et forêts. Ce dernier reconnaît avoir reçu une somme mais de 20 millions au lieu de 30 millions. Il dit avoir remis cette somme au colonel Namory Keita qui était son chef à l’époque. A la barre, le colonel Keita a nié les accusations portées contre lui. Dans sa défense, il a demandé à ses accusateurs de fournir des preuves qui démontrent qu’il a reçu une quelconque somme. Le ministère public dans ses réquisitions a demandé l’expulsion de l’espagnol sur le sol guinéen. « On ne peut pas accepter que quelqu’un quitte son pays pour venir ici violer les conventions internationales. Il y a des espèces animales qui sont protégées. Alors nous allons nous battre pour que l’exemple soit pris sur ce Monsieur. Je vais demander à ce qu’il soit condamné mais aussi qu’on le renvoi du sol guinéen », a requis le procureur Sidiki Camara.
Estimant que les réquisitions du parquet sont « clémentes » à l’endroit des accusés, l’avocat de l’État dans ce dossier fustigé le comportement de certains cadres guinéens qui se livrent à des pratiques peu recommandables.
« Il y a des cadres guinéens très véreux qui se permettent d’être en complicité avec des gens pour détruire les biens publics. Le Colonel Namory et Mr Mamadou Dia ont reçu de l’argent avec l’espagnol et l’ont autorisé d’utiliser cet espace qui est important pour nous. On tue là-bas des animaux qui sont protégés. Pire, il a des armes dont même des pistolets qui ne sont pas déclarés. Il n’a aucune autorisation. C’est pourquoi moi je demande au tribunal d’aller même au-delà des réquisitions du procureur. Ils doivent être sanctionnés sévèrement », a plaidé l’avocat. L’audience a été renvoyée au 15 janvier prochain pour la mise en délibéré.