Le consortium SMB, leader de la bauxite en Guinée, a remporté l’appel d’offres pour l’attribution de deux des quatre blocs du gisement de fer du Simandou. L’un des plus importants du monde.
Le Simandou c’est un rêve de sidérurgiste, une immense montagne de fer à haute teneur située aux confins de la Guinée forestière. C’est aussi un mégaprojet, gelé depuis près de vingt ans, à cause d’une interminable bataille judiciaire sur l’attribution de deux des quatre blocs miniers proposés aux investisseurs. Alors que l’on attendait les géants du secteur, c’est finalement le consortium sino-guinéen, SMB qui décroche la montagne de fer. Fadhi Wazni, dirige ce consortium. Il répond à notre correspondant Moctar Bah.
« Nous avons participé à un appel d’offres et en face de nous, nous avions le numéro un et le numéro quatre mondial du fer. Donc nous avons dû faire la démonstration que nous étions capables d’exécuter et donc de financer le projet. »
SMB n’est pas n’importe quelle entreprise. Devenue en quatre ans le numéro un de l’extraction de bauxite en Guinée, elle est détenue par un consortium dans lequel l’état possède 10% des parts. Mais ce qui a convaincu les autorités, c’est l’acceptation par la SMB d’investir dix milliards de dollars dont cinq pour la construction d’un chemin fer de 650 kilomètres traversant toute la Guinée. Fadhi Wazni.
« Le grand défi du Simandou, c’est l’infrastructure d’évacuation. Le chemin de fer. À partir du moment où nous avons pu rapidement trouver des moyens techniques et financiers pour réaliser le chemin de fer, pour nous cela semblait évident que nous pouvions développer le Simandou. Le chemin de fer est la pierre angulaire du projet. »
Si les partenaires du consortium, le producteur chinois d’aluminium Shandong, le groupe Yantal Port, l’armateur singapourien Winning Shiping, ainsi que la société de Fadhi Wazni, UMS, sont optimistes quant au financement du projet, c’est aussi parce que le fer du Simandou possède un avantage compétitif. Fadhi Wazni.
« Il est vrai qu’aujourd’hui la production mondiale c’est deux milliards sept cents millions de tonnes (par an NDLR), donc il y a déjà abondance. Le marché est plutôt morose. Mais s’agissant du Simandou nous avons affaire à un gisement à haute teneur. C’est une niche dans le marché. Donc il y aura toujours une demande pour un minerai de cette qualité. »
SMB prévoit de démarrer l’exploitation du Simandou d’ici 5 ans. De leurs côtés, l’Australien Rio Tinto et le chinois Chalco qui possèdent des permis pour les blocs trois et quatre en sont toujours à la phase exploratoire. Et, au final, ce qui déterminera la marche en avant du projet, c’est la demande des sidérurgistes chinois.