Le tribunal de première instance de Coyah a ouvert, ce mercredi 3 septembre, l’audience du procès de Mohamed Seydou Bangoura, célèbre artiste guinéen connu sous le nom de Singleton. Comparaissant pour homicide involontaire suite à un accident ayant coûté la vie à Mohamed Lamine Traoré, un sexagénaire, le chanteur a livré un témoignage empreint d’émotion et de regrets devant le juge Philippe Gonga Mamy.
D’entrée, l’artiste a observé une minute de silence en hommage à la victime, avant de relater les circonstances du drame survenu sur la route de Forécariah. « Je quittais ma plantation avec ma femme et mes deux enfants », a-t-il expliqué. « En arrivant au virage de Toguiron, après le pont, un motard a soudainement perdu le contrôle de son engin. Il a glissé en direction de mon véhicule. J’ai tenté de l’esquiver, mais un choc violent a retenti. Il s’est retrouvé sous la voiture. »
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Panique et fuite ? Non, sidération
Interrogé sur son attitude après l’accident, Singleton a reconnu être resté prostré dans son habitacle. « J’étais tétanisé, en état de choc. Des témoins sont venus aider la victime. Ma femme a finalement pris le volant pour que nous regagnions notre domicile. » Une attitude qui pourrait s’apparenter à un délit de fuite, mais que l’artiste justifie par la panique et son état psychologique du moment.
Pardon et reconnaissance des responsabilités
Le chanteur a longuement insisté sur sa volonté de présenter des excuses publiques et personnelles. « Que son âme repose en paix. Je demande pardon à la famille Traoré, à la justice et à toute la Guinée. Je n’ai pas fait exprès. » Il a également nié toute vitesse excessive, invoquant une pluie rendant la chaussée glissante et un virage dangereux où, selon lui, la priorité était à la prudence.
Une affaire suivie avec empathie et gravité
La salle d’audience, comble, a accueilli avec une forme de solennité troublée le récit de l’artiste. Entre supporters et curieux, l’assistance semblait osciller entre reproche et compassion pour un homme brisé par la fatalité d’un instant.
Présumons que la justice saura démêler le tragique de l’irresponsabilité, l’erreur humaine de la négligence caractérisée. L’affaire a été mise en délibéré. Singleton, lui, devra vivre avec le poids d’une vie perdue — et d’un pardon qui, peut-être, ne viendra jamais assez tôt.
