Dans un complexe hôtelier de Conakry, c’est le destin de toute une région qui se négocie. Sous la présidence du Premier ministre Amadou Oury Bah, la 18e session du Comité de pilotage de la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel (UNISS) a ouvert ses portes ce jeudi. Les décisions qui y seront prises pourraient marquer un tournant décisif pour des millions de personnes.
Pendant deux jours, diplomates et experts planchent sur un bilan sans concession et dessinent les contours d’une nouvelle feuille de route. L’objectif est clair : réinventer la réponse onusienne aux Objectifs de développement durable dans une région en proie à des défis multidimensionnels.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Un moment charnière pour l’avenir régional
La coordinatrice résidente de l’ONU en Guinée, Kristèle Younès, n’a pas mâché ses mots. « La région du Sahel se trouve à un tournant décisif », a-t-elle affirmé, soulignant l’impérieuse nécessité d’allier sécurité, gouvernance et opportunités économiques. Son plaidoyer appelle à une action concertée pour « bâtir un espace plus sûr, plus résilient et plus prospère ».
Face à l’urgence, le Premier ministre guinéen a situé la position singulière de son pays. « La Guinée, à la lisière géographique du Sahel, partage pleinement les enjeux et les dynamiques de cette région », a déclaré Amadou Oury Bah. Il a décrit la nation guinéenne comme un carrefour humain et économique stratégique, un véritable « trait d’union entre le Sahel et la façade atlantique ».
La Guinée, pivot de la résilience sahélienne
Ce rôle de pont géopolitique confère à la Guinée une responsabilité particulière. Le Chef du gouvernement l’a clairement assumé, réaffirmant au nom du président de la République l’engagement ferme de son pays à soutenir la mise en œuvre des conclusions de cette session cruciale.
Dans les couloirs de la réunion, les attentes sont palpables. Les participants le savent : les recommandations qui émergeront de ces travaux devront concilier urgence humanitaire et vision à long terme. Comment transformer la spirale de l’insécurité en cercle vertueux de développement ? Quelle architecture de paix imaginer pour des territoires fragilisés ?
Les conclusions de ce rendez-vous de Conakry s’annoncent historiques. Elles dessineront peut-être les prémisses d’une nouvelle approche, plus intégrée et plus efficace, pour sortir le Sahel de l’ornière. Le monde observe, conscient que l’avenir de cette région cruciale se joue aussi sur les rives du fleuve Konkouré.
