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Port autonome de Conakry : la Guinée contre le contrat avec la Turquie

Selon certaines sources, le contrat entre le gouvernement et l’entreprise turque Albayrak a été signé le 10 Août dernier. Le…

Selon certaines sources, le contrat entre le gouvernement et l’entreprise turque Albayrak a été signé le 10 Août dernier.

Le gouvernement guinéen a attribué le port autonome de Conakry à une société turque du nom d’Albayrak. Le contrat entre les autorités guinéennes et la société  turque aurait été signé le 0 Août dernier.  Cette convention ne convient pas aux travailleurs actuels du port qui ont vite fait de manifester leur mécontentement. Cette convention prévoit que les trucs recrutent leur propre personnel. Ce qui sous-entend que le personnel actuel sera licencié. « Dans cette convention, ce sont les turcs qui recrutent leur propre personnel. Ce qui veut dire que les  autres  seront licenciés. Je veux parler des 800 travailleurs. Et dans cette convention pendant plus de dix (10) ans (sur 25 ans),  ils ne payeront pas la taxe douanière et la taxe des impôts. En plus ils vont exploiter le port sans faire des investissements », a expliqué Cheick Chérif Touré, secrétaire général du syndicat des employés du PAC

Après cette signature, l’entièreté du port, selon nos informations, reviendra aux Turcs excepté le port conteneur qui est exploité par Bolloré, la direction générale dirigée actuellement par Hawa Keïta va disparaître et des centaines de personnes seront licenciées. Ce contrat a été signé, peste un syndicaliste, en violation du code des marchés publics, puisque qu’il a été fait sans appel d’offres. Au début, poursuit un détracteur du contrat qui a préféré garder l’anonymat, plusieurs hauts cadres de l’Etat étaient opposés à la signature du contrat, comme, dit-il, l’actuel ministre de l’environnement qui était lors des négociations le ministre des Transports. Oyé Guilavogui, selon nos sources, n’a pas accepté que son nom soit associé à cette histoire. L’actuelle directrice du port avait au début refusé de signer. Avant de céder finalement en apposant sa signature vendredi dernier sur le document. L’actuel ministre des Transports aurait lui aussi refusé de signer ledit contrat, ajoute notre informateur. Ce que dément catégoriquement un proche collaborateur du ministre d’Etat des Transports qui a confié à notre rédaction qu’il ne revient pas à son ministre de signer ce genre de contrat. « Le ministre Aboubacar Sylla a trouvé le contrat déjà bien conclu, bien ficelé.

Le port autonome comme son nom l’indique étant une entité totalement autonome, ses responsables avaient la plénitude d’un point de vue juridique de conclure tous les actes administratif liés à la vie de cette entité », rappelle Keïta. Ce lundi 13 août donc, une manifestation des travailleurs a eu lieu devant le port contre la signature du contrat. Pour les manifestants, ce contrat va à l’encontre de l’intérêt des travailleurs du port. Après quelques minutes d’échauffourées, les grévistes ont été obligés de replier face à l’offensive des contremanifestants venant de l’association des entreprises de manutention portuaires (ASERMAP). Les grévistes se sont finalement retranchés à la bourse du travail où ils ont reçu le soutien de l’inter centrale syndicale CNTG-USTG. Dans les termes du contrat parcouru par Mediaguinee, il est précisé que la société exploitera les activités qui lui sont cédés avec son propre personnel et il procédera librement au recrutement et à la gestion de son personnel, le concessionnaire sera en droit de facturer et percevoir le paiement des droits de douanes et taxes portuaires en contrepartie des services fournis par le concessionnaire relativement aux navires. « Ça fait six mois que le président de la république a appelé un cabinet étranger qui était en train de travailler sur le contrat de travail avec les Turcs. Quand le contrat a été ficelé, nous avons été informés par des gens qui sont proches lui. Nous, nous avons compris que le port Conakry était en vente.

Pendant les 30 ans, le port ne va pas appartenir à la Guinée, tel n’est pas le problème. Ce sont les nouvelles concessions au niveau des terminaux portuaires et même pas le domaine portuaire tout entier. Nous avons pris connaissance de ce contrat, nous l’avons rejeté, nous avons cerné et évalué les risques d’incidences environnementales découlant de ce contrat. Nous avons pris des dispositions pour contrer les effets secondaires négatifs découlant de ce projet. Aujourd’hui le président de république dit qu’il va aller avec ou sans nous », a dit Sory Magassouba, délégué adjoint de la section syndicale du port. Selon la délégation syndicale du port autonome de Conakry, le contrat de bail durera 30 ans et l’Etat guinéen ne percevra que 18% des revenus du port et la société Albayrak ne paiera ni taxe, ni impôt pendant 10 ans. L’arrivée des Turcs au port autonome de Conakry impactera les activités de Bolloré qui risque de fermer la société ALGUI qui s’occupe de la manutention des bateaux contenant des marchandises. Bolloré ne s’occupera que de la manutention des bateaux transportant de conteneurs. Pour le moment, ce profond malentendu entre le gouvernement et la délégation syndicale n’a pas impacté sur les activités du port. Mais toit porte à croire qu’une grève pourrait être lancée dans les prochains jours voire les prochaines heures contre ce contrat qui fait tant jaser.