L’un des plus grands mensonges politiques de la Guinée des dernières années est le fait de dire qu’Alpha Condé est devenu Président grâce au RPG. Dès lors que le temps nous a révélé quelques dessous de la catastrophe électorale de 2010 et tous les autres braquages électoraux qui ont suivi, il est évident que ce parti n’a été qu’un maquillage pour camoufler la façon antidémocratique de la conquête et l’exercice du pouvoir.
Pour preuve, si ce parti était solide, pourquoi n’a-t-il pas permis à son leader irremplaçable de devenir Président au vivant de Lansana Conté ? Pourquoi refuse-t-il la transparence des consultations électorales et le renouvellement de ses instances (aucun congrès électif crédible depuis sa création) ?
À l’instar du PDG et du PUP, le RPG est confondu à l’État. Donc il n’existe que grâce aux administrateurs territoriaux, aux ressources publiques et aux fonctionnaires véreux. Ce qui en soi est illégal et honteux. C’est pourquoi Alpha Condé ne se sent jamais inquiété par des petites agitations venant d’un fief dit électoral qui en réalité est une fabrication physiologique pour tromper l’opinion publique.
Il a d’ailleurs démontré à plusieurs égards par des actes et des discours que son pouvoir ne tient que grâce au soutien des dépositaires de la violence d’État et quelques affairistes locaux et internationaux.
L’autre aspect est qu’à l’évidence aucun baron du régime ne fait un effort visible pour récupérer le parti et se projeter. Cela prouve davantage que c’est une coquille vide qui ne représente aucun enjeu pour la succession d’Alpha Condé. À quoi bon se préoccuper de quelque chose qui est sans importance ?
Par ailleurs, la nature ayant horreur du vide, le parti en déficit de cadres et de personnalités fortes, cela a évidemment favorisé l’accession des troubadours, transhumants politiques et militants de la 25ème heure à la plus haute sphère de l’État. Alors le RPG n’est qu’un nom et un souvenir pour une minorité de convaincus (bien que respectables) qui se sont laissé naïvement abuser par un groupe d’arrivistes et de vendeurs d’illusions.
Il y a de fortes chances qu’il soit rangé dans le même sac que le PUP et le PDG qui, pour se donner un semblant de légitimité, fabriquaient des scores électoraux inédits à coup de corruption, de mensonge et de violence. C’est pourquoi ils ne peuvent survivre lorsque la gestion de l’État change de main.
Aliou BAH
MoDeL