Pour le président Alpha Condé, « Conakry, par sa position peut être un hub non seulement pour l’aéroport, mais aussi pour le port. Nous sommes plus proches de l’Amérique latine. Si nous avons un port et un aéroport performants, nous pouvons être un hub entre l’Europe et l’Amérique latine ».
Pour que toute réforme réussisse, à l’en croire, « il faut une bonne intégration des outils dans les procédures douanières et portuaires existantes (…). Ne nous faisons pas d’illusions. Nous avons constaté que tout le monde triche au port (…). Beaucoup de marchandises, des armes et de la drogue, rentrent de façon illégale. J’espère que ces nouveaux scanners vont nous permettre de trouver même une aiguille dans un conteneur. On peut cacher beaucoup de choses dans un conteneur. Il faut que les scanneurs puissent voir exactement tout ce qu’il y a dans un conteneur ».
Avec l’arrivée de ces nouveaux scanners au Port de Conakry, le chef de l’Etat entend mettre fin à l’entrée d’une certaine catégorie de marchandises par voie terrestre. « Il ne faut plus qu’il y ait d’entrée de marchandises à Gaoual, Madina Oula ou niveau des frontières à Faranah. Koundara, Pamelap, Kourémalé ne sont pas les seules entrées de marchandises. Il y a des produits qui doivent être nécessairement importés par le port de Conakry. Or, nous savons qu’il y a beaucoup de détournements. Ces produits entrent frauduleusement dans notre pays. Ce qui nous fait des manques à gagner non seulement au niveau des douanes et ne nous assure pas de la qualité », explique-t-il.
« Alors, il faut que vous voyiez de façon stricte au niveau de la douane que tous les produits qui doivent être importés par le port de Conakry ne puissent en aucun cas, je dis bien en aucun, rentrer par des frontières terrestres », ordonne-t-il aux douaniers, tout en dénonçant des pratiques malsaines.
« Au port, il faut se dire la vérité, tout le monde triche. Toutes les professions qui sont au port trichent. Cela doit changer. Au niveau des transitaires, les choses doivent changer. Au niveau des armateurs aussi. Nous savons comment les ports des autres pays sont gérés. Il faut désormais que le port de Conakry soit l’un des plus performants en mettant fin à toutes les mauvaises pratiques », insiste encore le président de la République, avant de demander aux acteurs portuaires « d’accepter qu’on corrige les mauvaises habitudes dues à la corruption et l’incapacité des cadres ».