Conakry : Daouda Bah, journaliste sportif agressé, sera évacué vers Tunis — un territoire mobilisé pour sauver une voix publique
Ce mardi soir, la Guinée se prépare à évacuer l’un de ses visages médiatiques les plus familiers. Les autorités guinéens feront transférer Daouda Bah, journaliste sportif à la Radiodiffusion Télévision Guinéenne (RTG), vers Tunis pour qu’il reçoive des soins spécialisés. La veille, des agresseurs l’ont violemment attaqué dans le quartier de Bomboly, en banlieue de Conakry.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
L’agression, brutale et ciblée, a laissé le journaliste grièvement blessé à la tête et à l’œil gauche. Admis en urgence à l’hôpital national Donka, son état a nécessité une prise en charge rapide hors du pays. Selon les médecins, il risque de perdre l’usage de son œil gauche sans une intervention spécialisée.
Une mobilisation institutionnelle et familiale pour un espoir de guérison
Le gouvernement guinéen a pris la décision d’évacuer le journaliste vers Tunis. Cette action est le fruit des efforts conjoints des ministères du Plan, des Finances et de la Communication, avec le soutien actif de la direction générale de la RTG. Daouda Bah sera accompagné par l’un de ses frères et devrait être rejoint dans les prochains jours par l’une de ses épouses.
Ce geste institutionnel dépasse le cadre médical. Il incarne une reconnaissance du rôle social des journalistes et montre la volonté politique de ne pas laisser une voix publique sombrer dans l’indifférence.
Bomboly, théâtre d’une agression qui interroge
Daouda Bah n’est pas un nom parmi d’autres. Sa voix accompagne les compétitions, raconte les exploits et relie les territoires à travers le sport. Son agression a choqué bien au-delà des cercles médiatiques, touchant une communauté d’auditeurs, de collègues et de citoyens.
À Bomboly, un quartier populaire souvent traversé par des tensions sociales, cette attaque soulève des questions sur la sécurité des journalistes, mais aussi sur la vulnérabilité des figures publiques dans l’espace urbain.
L’agression de Daouda Bah, un rappel brutal sur la sécurité des journalistes
Le ministre de l’Information et de la Communication, Fanah Soumah, multiplie depuis plusieurs mois les initiatives pour améliorer les conditions de travail et la protection des journalistes, en particulier ceux des médias publics. L’agression de Daouda Bah rappelle l’urgence de ces réformes.
Elle appelle à :
- Renforcer les dispositifs de sécurité pour les reporters de terrain.
- Créer des mécanismes de soutien psychologique et juridique.
- Valoriser le rôle des journalistes comme acteurs de cohésion et de transmission.
Un départ vers Tunis, une urgence pour l’avenir de la presse guinéenne
Ce soir, Daouda Bah quitte Conakry pour Tunis. Mais derrière ce départ, c’est toute une société qui s’interroge. Comment protéger ceux qui nous informent, nous relient, nous inspirent ? Et si cette évacuation devenait le point de départ d’une mobilisation nationale pour garantir à chaque journaliste guinéen le droit d’exercer en sécurité, avec dignité et reconnaissance ?
