La mission de la CEDEAO qui a séjourné à Conakry cette semaine, par la voix de la ministre ghanéenne des Affaires étrangères et président du conseil des ministres de la CEDEAO, Shirley Ayorkor Botchway a fait savoir à Abdourahamane Sanoh, coordinateur national du FNDC que le débat sur le 3e mandat est révolu.
« Nous avons rencontré le président Alpha Condé pour lui présenter un aperçu général de toutes les rencontres que nous avons eues à Conakry durant notre mission. Il nous a fait savoir qu’il n’encouragera en aucun cas les violences. Il a clairement montré sa détermination à faire en sorte que le processus électoral soit pacifique », a expliqué la cheffe de la diplomatie ghanéenne au terme de la mission de la Cedeao, de l’Union africaine et des Nations Unies.
Elle a tenu à souligner, lors d’une conférence de presse, que « nous avons rencontré une délégation du FNDC qui nous a fait part de ses préoccupations. Mais à deux semaines de la présidentielle, nous lui avons dit que nous avons dépassé le débat sur la constitution ».
« Puisque la cour constitutionnelle a déjà les candidatures. Il ne reste plus qu’à laisser les citoyens aller aux urnes pour élire le candidat de leur choix. Si les membres du FNDC sont toujours préoccupés par la question de 3e mandat, qu’ils aillent voter pour le candidat de leur choix. Nous observons attentivement ce qui adviendra après », a-t-elle fait savoir.
Dans un fichier sonore qui a fuité dans la presse, le coordinateur du FNDC, lors de la rencontre avec la mission, n’a pas mâché ses mots. « Nous avons la certitude que la commission n’a pas suffisamment relayé les cris de cœur du peuple de Guinée pour qu’il y ait une mobilisation rapide comme ça été le cas au Mali, pour éviter 93 morts, pour éviter des centaines de blessés, pour éviter des dégâts matériels, pour éviter les kidnappings que nous avons connus ici, les atteintes des droits de l’homme au vu et au su de tous », a martelé Abdourahamane Sanoh.
« Si vous prenez la responsabilité de ramener la crise de la Guinée à une question électorale, vous endosserez la responsabilité d’un coup d’Etat en Guinée », a-t-il renchéri, avant d’insister sur le fait que « l’injustice provoque toujours la frustration et les frustrations conduisent toujours à des réactions ».