Les membres de l’Association guinéenne pour la formation et la préservation sociale des personnes handicapées sommés de libérer leur siège ont manifesté leur désaccord hier, lundi 11 juin 2018.
En effet, un commerçant qui se réclame propriétaire du domaine abritant le siège de l’association est venu demander la libération du lieu. Chose que les handicapés disent ne pas comprendre après 23 ans d’occupation du lieu en question.
Après une première manifestation vendredi passé, les personnes handicapées sont passées à la vitesse supérieure ce lundi en barricadant le passage de leur lieu de travail. Ce qui a empêché l’ouverture des boutiques et ateliers de couture affiliés à ce centre d’intégration des personnes handicapées.
Foulard rouge attaché autour de la tête, le président des handicapés de Kindia Fodé Bakary Camara explique le pourquoi de cette manifestation :
« Avant hier on travaillait avant de voir un huissier venant de la justice pour nous dire que ce lieu ne nous appartient plus et qu’il appartient désormais à un commerçant. Et depuis lors on se manifeste pour signifier notre indignation. Ce centre a été obtenu depuis 1990, grâce à un appui de la première dame du feu Général Lansana Conté et l’inauguration a été faite un an après. Pour les boutiques et ateliers de proximité se sont les magouilles des autorités de Kindia et cela a encombré ce centre qui a causé même la sortie de certains de nos travailleurs », raconte-t-il.
Selon Abdoulaye Momo Camara, secrétaire administratif de l’association des personnes handicapées à Kindia, ce centre a une importance capitale pour les handicapés.
« Nous travaillons ici, plus de 107 personnes composées des aveugles et des sourds qui y travaillent pour éviter de quémander dans la rue. En plus nous sommes prêts à accueillir nos amis de mêmes situations pour qu’ils puissent travailler afin d’être autonome », dit-il.
De son côté, le commerçant Alpha Oumar Ly opposé à ces handicapées explique disposer de tous les dossiers légaux pour récupérer le domaine.
« Je compte récupérer ce lieu puisque j’ai signé un pacte de 25 ans renouvelable une seule fois . Aujourd’hui, toutes les autorités à savoir la direction en charge du patrimoine public, la préfecture ainsi que celle des affaires sociales savent. Ils sont tous informés. J’ai construit un autre lieu dans le quartier Sarakoleah où ils peuvent aller continuer leur métier, ils avaient même apprécié cet endroit et aujourd’hui ils refusent d’y aller. Pour l’argent qu’ils réclament, je n’ai signé aucun papier attestant que je vais payer à leur niveau. J’ai payé l’argent au niveau de la préfecture avant l’intervention du patrimoine public qui aussi recevait cet argent. Donc, je ne peux pas payer au niveau des autorités ainsi qu’à leur niveau. Pour finir, comme ils refusent de quitter moi je reste derrière la loi», précise -t-il
Aux dires de la justice, un jugement relatif à ce dossier a été rendu en faveur du commerçant Alpha Oumar Ly et un délai de recours a été sollicité aux personnes handicapées afin qu’elles libèrent le lieu.
Pourtant ces handicapés refusent de quitter les lieux malgré l’insistance de la justice.
Nous y reviendrons