Le gouvernement, évoquant la crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19, a interdit toute manifestation sur la place publique jusqu’à nouvel ordre.
L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’Alliance nationale pour la démocratie et l’alternance (ANAD) n’entendent pas se soumettre à la décision du gouvernement.
Cellou Dalein Diallo et ses alliés estiment que le gouvernement a peur de la manifestation que l’UFDG et l’ANAD prévoient d’organiser ce mercredi 25 novembre 2020. Ils accusent le gouvernement d’instrumentaliser outrancièrement à des fins politiques la pandémie de Covid-19.
« Le régime aux abois d’Alpha Condé a toujours fait du Covid-19 un allié stratégique qu’il a utilisé comme prétexte pour suspendre les droits et libertés des citoyens afin de violer en toute tranquillité la loi et dérouler son agenda politique », indiquent-ils dans une déclaration publiée lundi.
Selon l’UFDG et ses alliés politiques, le souci d’Alpha Condé « n’a jamais été de préserver la santé des guinéens ». Pour étayer leurs propos, ils se demandent « comment expliquer l’organisation, en pleine épidémie de coronavirus, du double scrutin du 22 mars 2020 malgré des cas avérés d’infection, exposant ainsi les populations guinéennes à la pandémie ? »
Avant de rappeler que « le 16 avril 2020, Alpha Condé convoqua par décret son Parlement illégitime à une session inaugurale violant la règle de l’interdiction de tout rassemblement de plus de 50 personnes qu’il a lui-même édictée ».
Ils font remarquer que dans le cadre de la campagne électorale de l’élection présidentielle du 18 octobre, le RPG Arc-en-ciel a organisé, notamment dans ses fiefs, de grandioses manifestations « sans le moindre respect » des gestes barrières et de distanciation sociale.
Aujourd’hui, soulignent-ils, pour faire passer son « hold-up électoral et empêcher la manifestation de l’UFDG et de l’ANAD, le régime sort brutalement de son amnésie, se souvient soudainement de l’existence de la pandémie et décrète la suspension de toute manifestation ».
Dalein et ses soutiens préviennent que « cette décision du gouvernement n’engage nullement l’UFDG et l’ANAD qui maintiennent la manifestation du 25 novembre’’. C’est pourquoi, ils appellent le peuple de Guinée à sortir ‘’massivement revendiquer la vérité des urnes, la justice pour ceux qui ont perdu la vie et la libération des prisonniers politiques, dans le respect des mesures sanitaires ».