Réuni au QG de l’Ufdg ce mardi, l’opposition républicaine a décidé de reporter la journée ville morte initialement prévue pour ce mercredi 09 mai au lundi 14 mai prochain.
Durant 4 heures, les opposants ont discuté de l’acharnement judiciaire contre eux, des travaux du comité de suivi et de la prochaine reprise des manifestations.
Au sortir de la rencontre, le porte parole de l’opposition guinéenne, Alhousseyni Makanéra Kaké, a fait le compte rendu .
« Nous avons aujourd’hui 107 personnes, militants et responsables de l’opposition emprisonnés . 62 personnes (dont 10 mineures) sont dans la prison de Faranah. Ces personnes ont été arrêtées à Kalinko, dans la préfecture de Dinguiraye, suite aux affrontements post électoraux, 12 autres compatriotes qui ont été arrêtés dans la sous-préfecture de Maréla et emprisonnés à Faranah ; 25 citoyens arrêtés à Linsan sont détenus à la prison civile de Kindia ; 7 personnes dont 3 mineures à Dubréka ; et, le dernier cas en date est celui de l’auditeur très connu, Ibrahima Sory Camara de Dabondy, a indiqué le porte parole de l’opposition», a précisé le porte-parole de l’opposition républicaine .
« Tous ces prisonniers sont des prisonniers politiques. Le seul tort des 106 personnes, c’est d’avoir chercher à jouir de leur victoire à l’issue des élections », a expliqué l’ancien ministre de la Communication du président Alpha Condé.
Alhousseiny Makanéra Kaké, dénonce le fait que d’autres opposants et mêmes des acteurs de la société civile sont également harcelés par la justice d’Alpha Condé…
« Le jeune Aboubacar Sidiki Mara a été arrêté à Boké à 3 heures du matin avant d’être transféré à Conakry. Le président Alpha Condé lui-même a assume avoir donné des instructions pour son arrestation. Monsieur Abdourahmane Sanoh de la PCUD qui serait dans le collimateur de la justice parce qu’il dénonce la mauvaise gouvernance et son opposition sans ambigüité au 3ème mandat. Et, au cours de la plénière, nous avons été informés qu’une lettre serait à l’Assemblée nationale demandant la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Gaoual Diallo, conseiller du président Cellou Dalein Diallo, suite à la plainte de deux ministres qui, eux, jouissent de l’immunité totale parce que nous n’avons pas encore la Haute cour de justice », a-t-il ajouté.
C’est pour toutes ces raisons, que les opposants décident d’accentuer la pression sur le pouvoir. La première action sera consacrée à l’organisation d’une conférence de presse après demain, jeudi 10 mai 2018. Cette conférence sera suivie, le lundi prochain, par une journée ville morte à Conakry.