Pour les prochaines échéances électorales, la commission électorale nationale indépendante (CENI) veut se lancer dans les nouvelles technologies pour la collecte, l’analyse, le traitement et la centralisation des résultats issus des différents bureaux de vote.
Ce jeudi 21 mars, lors d’une rencontre avec des partis politiques de l’opposition, le président de la CENI a précisé que son institution voudrait que cette question de l’utilisation de la technologie dans le processus électoral soit le fruit d’un consensus avec les acteurs politiques. « La CENI voudrait faire un plaidoyer auprès des acteurs politiques en vue d’un examen attentif de la question de l’utilisation des nouvelles technologies dans les élections. En effet, depuis plusieurs années, un constat a été fait, que l’un des goulots d’étranglement du processus électoral se trouve à ce stade, la lenteur avec laquelle les données sont traitées et acheminées à la CENI nous interpelle. La technologie n’est pas le grand épouvantail que l’on redoute, elle permet d’écourter les délais de traitement, d’analyse et de proclamation des résultats. Certains pays voisins ont déjà franchi le pas, naturellement avec toutes les garanties de fiabilité et de fidélité par rapport aux résultats sortis des urnes. Nous allons arrêter tout cela de façon concertée », a précisé Me Salifou Kébé.
Dans la même lancée, le président de la CENI a tenu à énumérer les différentes technologies que son institution a identifiées en vue d’un éventuel choix. « L’autre pan de l’utilisation de la technologie, c’est la remontée électronique des résultats. Il s’agit dans ce cas, de la collecte et de la centralisation des résultats, le jour du vote. Nous, nous avons retenu dans le cadre de cette concertation, trois formes, nous sommes conscients qu’il y en a plusieurs. L’objectif final est de s’entendre sur une démarche concertée et de l’adopter. Nous avons donc choisi le canal de serveur vocal, qui est un système capable de transmettre et de recevoir les résultats d’un bureau de vote avec un téléphone portable. Il y a aussi le système des SMS cryptés, il s’agit d’une application dans un téléphone qui dispose d’une interface graphique, d’un formulaire de saisie des résultats. Dans ce cas, les résultats saisis sont transmis à un espace de traitement qui décrypte le message avant les copies physiques ou copies papiers. Le troisième système, c’est le stylo de capture numérique, ce système sécurise les procès-verbaux des bureaux de vote. Le stylo permet de remplir tous les documents électoraux en les dématérialisant dans un mémoire sécurisé et les données peuvent être transmises au centre », a-t-il expliqué.
Lors de cette rencontre avec les acteurs politiques de l’opposition, plusieurs questions ont été posées sur la fiabilité des différents systèmes énumérés par le président de la CENI. Même si les politiques ne sont pas opposés à l’utilisation des nouvelles technologies dans le processus électoral, mais ils redoutent que le système qui sera choisi ne soit corrompu ou manipulable.