Dans un entretien accordé à France 24 et RFI depuis Conakry, le mardi 06 octobre, le président Alpha Condé affirme qu’il ne viole pas la constitution en briguant un troisième mandat le 18 octobre 2020.
La réforme de la constitution, qui a ouvert la voie à ce troisième mandat, « a été soumise à referendum, tout le monde a été consulté », rappelle-t-il. « Il ne s’agit pas de faire une présidence à vie ». Le président assure que le scrutin du 18 octobre sera transparent et affirme qu’il acceptera le verdict des urnes. « Je suis un démocrate », déclare-t-il, « Je me suis battu pendant 45 ans. Mes adversaires sont des fonctionnaires qui sont devenus Premiers ministres après avoir mis le pays à terre. […] C’est extraordinaire que moi, qui me suis battu durant 45 ans, je sois considéré comme un dictateur antidémocrate »
Accusé d’avoir tenu des discours ethniques en pleine campagne électorale, le président nie catégoriquement les accusations dont il fait l’objet « Je n’ai jamais tenu un discours ethnique. On sait qui sont ceux qui instrumentalisent [les ethnies]. Durant toute ma lutte contre le président Conté, jamais, je n’ai dit qu’il est soussou. J’ai combattu son programme. Jamais, je n’ai attaqué sa personne. Lisez mes écrits », souligne le chef de l’Etat.
Interrogé sur le rapport récent d’Amnesty international, qui accuse les forces de sécurité d’avoir tué 50 manifestants depuis l’an dernier, il accuse l’ONG d’avoir mené « une enquête à charge, « Je ne prends pas Amnesty international au sérieux », dit-il.
Enfin, il affirme aussi que le procès des accusés du massacre au stade de Conakry du 28 septembre 2009, se tiendra prochainement et qu’un « bâtiment est en cours de construction » à cet effet.