Les négociations entre le gouvernement et le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée autour des huit millions de francs guinéens comme salaire de base n’ont pas produit les résultats escomptés. C’est du moins le constat qui se dégage au vu de la décision du SLEECG de maintenir la grève qui avait été suspendue, on se rappelle, au mois de mars dernier.
Joint au téléphone ce vendredi, le secrétaire général adjoint du SLEECG version Soumah a réitéré l’engagement de sa structure à mener une grève générale et illimitée dans le système éducatif guinéen à compter de demain samedi 26 mai sur toute l’étendue du territoire national.
« Nous ne nous engageons pas dans une épreuve de force avec l’Etat. La grève est opportune parce qu’elle est reconnue par la constitution et c’est un droit pour nous de cesser le travail quand nos intérêts sont légers…. »
À la question de savoir s’il ne faut pas attendre la mise en place du nouveau gouvernement pour tenter de trouver une solution à la grève, Oumar Tounkara est catégorique.
« Il y’a de gouvernement parce qu’il y a le président de la République. Il est membre du gouvernement. Est ce que le président a démissionné ? Il trouvera le dossier sur la table, il voudra bien le régler. Nous n’avons pas négocier avec des personnes non guinéennes ce sont des représentants du gouvernement qui sont des grands commis de l’Etat qui sont investi par le gouvernement pour négocier avec le syndicat. La démission du gouvernement est récente et le problème des syndicats est ancien. Attendre un gouvernement c’est jouer sur le temps. Le problème est réel , depuis mars 2018 les négociations ont abouti à cet accord. Si l’Etat avait la volonté de régler le problème, il l’aurait réglé avant même la démission du gouvernement » a-t-il lancé sèchement.
« Nous ne prenons pas l’école guinéenne en otage, nous sommes des enseignants, nous sommes les plus conscients de la nécessité d’avoir un enseignement de qualité. Nous n’avons peur de rien. L’échec est loin de nous parce que nous sommes unis et tous les enseignants de Guinée sont prêts à aller à la grève« , renchérit il.
Aux dires de M. Tounkara, le syndicat n’a pas constaté une volonté réelle du gouvernement de mettre fin à cette crise.
« Depuis le début des négociations, aucune proposition n’a été faite par le gouvernement. Nous avons négocie au moins cinq séances. C’est toujours la même chose, l’Etat n’a pas de possibilité. Nous sommes sûrs et certains que s’il y a la volonté politique de résoudre ce problème de huit millions, l’Etat a les possibilités financières sachant que le service des recettes fonctionne à plein temps. Le port, l’aéroport, les impôts, la douane, les sociétés téléphoniques etc« , a-t-il cité comme preuve.
À l’allure où vont les choses, le risque est énorme pour la Guinée d’avoir une année blanche quand on sait que nous sommes à deux semaines des examens nationaux. L’Etat quand à lui, a anticipé pour demander aux enseignants de débuter plutôt que prévue les compositions de fin d’année pour les élèves en classe intermédiaire. Chose faite depuis mercredi.
À suivre