Abdoulaye Bah était un journaliste reporter du site d’informations Guineenews. Samedi dernier, il a été fauché par un véhicule rempli de jeunes garçons ivres qui apparemment revenaient d’une veillée. L’accident s’est produit aux environs de 4heures du matin pendant que des journalistes couvraient une opération de déguerpissement entamé ce jour par le ministre des travaux publics et celui de la jeunesse.
Ce lundi matin, à la famille mortuaire, à petit simbaya, les patrons et associations de presse étaient inconsolables.
Siddy Diallo, secrétaire général du syndicat de la presse privée de Guinée. « Au nom du syndicat de la presse privée de Guinée, nous présentons nos sincères condoléances à la nation guinéenne. Nous retenons de Abdoulaye Bah, un homme très ouvert, très gentil, malgré son statut de reporter, il est un grand homme. Nous affirmons sans nul doute que ce lundi reste un lundi noir pour la presse guinéenne. Sincèrement parlant, les mots manquent pour le qualifier. Abdoulaye Bah a aimé son métier. De par ce métier, il était apprécié par tout le monde. Malheureusement le débat guinéen est politique mais par ce côté politique, ce monsieur était côtoyé par tout le monde que ce soit à la mouvance ou à l’opposition….. »
Par ailleurs, Siddy Diallo, secrétaire général de la presse privée de Guinée, interpelle la sécurité routière à prendre ses responsabilités pour éviter des cas pareils dans l’avenir.
« Au-delà du décès de notre confrère, il faudrait que les autorités puissent prendre des dispositions concernant cette épineuse question de la circulation routière en Guinée parce qu’on ne peut pas continuer à chaque fois de pleurer nos morts. Si c’est une mort naturelle, on peut continuer de se remettre à la volonté de Dieu. Mais Abdoulaye c’est un soulard venu de nulle part qui l’a percuté et voilà la mort s’en est suivie. Au lieu de continuer à pleurer nos morts, la sécurité routière doit prendre ses responsabilités pour nous éviter ces accidents pareils.»
Au nom de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée, (Urtelgui), Sanou Kerfala Cissé, président de l’union a présenté ses condoléances à la presse et à la nation guinéenne.
« Mes sentiments sont des sentiments de tristesse, de désolation. Vous ne pouvez pas imaginer l’émotion, la douleur, la colère qui me traversent. Abdoulaye Bah nous l’avons connu. C’était un garçon plein d’humilité, d’humour, de professionnalisme. Je l’ai connu dans un premier temps au journal l’observateur, jusqu’à notre dernière rencontre, ce monsieur n’a jamais appelé un aîné par son nom. Il a toujours dit koto (grand frère) avait sa façon à lui de respecter les aînés. Il était timide mais nous n’étions pas aussi surpris de l’évolution positive qu’il a enregistrée dans ce métier parce qu’il avait l’amour de ce métier. Rien qu’à voir l’heure à laquelle cet incident malheureux s’est produit qui, malheureusement vient allonger la liste des journalistes victimes des accidents de la route, ça prouve à suffisance son amour et son professionnalisme. Le peuple de Guinée vient de perdre une personnalité du monde des médias qui avait tout donné à notre profession, il est tombé l’arme à la main. Nous sommes littéralement affligés, nous sommes désorientés, désœuvrés. Au nom des membres de l’union des radios et télévisions libres de Guinée, nous prions pour le repos de son âme. »
Amadou Tham Camara, l’employeur de Abdoulaye Bah et madame Bah Marie Louise épouse de Abdoulaye Bah, n’ont pas pu s’exprimer. Ils restent pour le moment inconsolables.
Diop Ramatoulaye depuis la maison mortuaire.