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Crise des enseignants en Guinée : La colère monte, l’école trinque

Ce lundi 8 septembre, la colère sourde qui gronde dans les salles de classe et les préaux de Guinée a…

Ce lundi 8 septembre, la colère sourde qui gronde dans les salles de classe et les préaux de Guinée a trouvé un porte-voix. Réunis en session extraordinaire, les visages fermés et les dossiers sous le bras, les représentants de la Coalition des enseignants communaux – retenus, non retenus et ceux de la zone spéciale de Conakry – ont dressé un constat accablant. Celui d’un système éducatif au bord de l’implosion, fragilisé par des années de promesses non tenues et de mépris silencieux.

Un cri d’alarme pour « l’intérêt supérieur de l’école guinéenne »

Par la voix ferme de son porte-parole, Mohamed Latige Brahim Salim, la coalition a sonné l’alerte générale. Leur diagnostic est sans appel : un « déficit criard d’enseignants » paralyse les écoles, tandis que le non-paiement des arriérés de salaires et des primes « compromet la formation des élèves ». Derrière ces termes techniques se cache une réalité brutale : des mois de travail non rémunéré, des familles dans l’expectative, et une profession tout entière humiliée.

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Leurs griefs sont précis, tangibles, et s’accumulent comme des preuves à charge : le non-paiement des arriérés des enseignants « retenus », la non-application des 25 % d’indice salarial promis, les primes des « non retenus » qui restent lettre morte. Autant de dossiers qui dorment dans les tiroirs de l’administration tandis que la rentrée scolaire se fait sous tension.

Exiger l’engagement immédiat et le paiement des arriérés

Face à cette urgence, la coalition ne se contente pas de protester. Elle exige. L’engagement immédiat et sans condition à la fonction publique de tous les enseignants contractuels non retenus est une priorité absolue. Elle réclame aussi le déblocage sans délai des arriérés de salaires et primes dus, et surtout, l’ouverture d’un « cadre de concertation inclusif » avec le gouvernement.

Car au-delà de l’argent, c’est la reconnaissance d’un statut et la sauvegarde de l’école publique qui sont en jeu. La coalition en appelle à la mobilisation générale : ONG, syndicats, société civile et Conseil national du dialogue social sont sommés de se saisir du dossier pour faire bouger les lignes.

La balle est dans le camp du gouvernement

Malgré la colère, les enseignants affirment leur « disponibilité à toute invitation au dialogue ». Preuve que la porte n’est pas fermée, mais que la patience a ses limites. L’enjeu dépasse la simple question salariale ; il engage l’avenir de toute une génération d’élèves et la crédibilité d’un pays qui ne peut se bâtir sans une éducation solide.

Le gouvernement guinéen est désormais attendu au tournant. Soit il prend « toutes les dispositions nécessaires » pour répondre à cette détresse dans les plus brefs délais, soit il risque de voir l’école guinéenne, déjà malmenée, sombrer un peu plus. Le compte à rebours est lancé.

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