Comme annoncé dans nos précédents articles, l’opposition guinéenne a procédé ce lundi à l’inhumation de la 90ème victime des manifestations politiques depuis 2010 date à laquelle le professeur Alpha Condé a pris le pouvoir. Cet état de fait ne laisse pas indifférent, le leader du principal parti de l’opposition guinéenne
À l’occasion de l’enterrement de Boubacar Siddy Diallo abattu à Conakry à la faveur de la journée ville morte du lundi 26 mars dernier au quartier Dar-Es-Salam, dans la commune de Ratoma, El Hadj Cellou Dalein Diallo, a laissé éclater sa colère, tout en dénonçant l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces crimes.
Pour lui, «les gens ont des difficultés à croire comment est-ce qu’un policier ou un gendarme peut abattre un citoyen guinéen sans que jamais une enquête ne soit diligentée, et qu’aucune sanction administrative ne tombe à l’endroit du ministre ou des responsables de police ou de la gendarmerie».
Au Sénégal, renchérit Cellou Dalein, un policier a été suspendu et traduit devant la justice parce qu’il a giflé un citoyen.
« En Guinée, quand un agent des forces de sécurité tue, il bénéficie de promotion, ses chefs bénéficient de grades, on n’interpelle personne pour lui demander dans quelles circonstances le citoyen, s’il appartient à l’opposition, a été tué. Aujourd’hui, ces assassinats ciblés ont conduit à la mort de 90 personnes, et lorsque je suis à l’extérieur, quand j’explique à des personnalités qu’on a eu autant de morts et qu’il n’y a pas eu la compassion du gouvernement, pas de justice pour eux, ils ont des difficultés de croire comment est-ce qu’un policier ou gendarme, peut tuer un citoyen guinéen sans que jamais une enquête ne soit diligentée, sans qu’une sanction administrative ne tombe à l’endroit du ministre ou des responsables de la police et de la gendarmerie », a fait savoir le chef de file de l’opposition guinéenne.
Poursuivant, Cellou Dalein Diallo a déploré ce qu’il appelle le manque de solidarité du gouvernement envers les victimes de ces tueries :
« En Afrique, où il y a la solidarité humaine, lorsqu’un malheur arrive à ton prochain, même si vous n’avez pas la responsabilité de sa sécurité, vous venez compatir. Mais ce gouvernement n’a jamais eu la moindre compassion lorsqu’il s’agit des militants de l’opposition ou d’un citoyen de Ratoma. On ne peut plus accepter ça, restons mobilisés, la solution, c’est le départ d’Alpha Condé et non de prendre des armes », a déclaré le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo.
Selon Cellou Dalein Diallo , Boubacar Siddy Diallo est la cinquième personne tuée par les forces de l’ordre dans l’intervalle de trois semaines .
A noter qu’au moment où l’opposition inhumait le corps de Aboubacar Siddy Diallo à Conakry, les kindiakas enterraient celui de Thierno Alimou Barry , un commerçant âgé de 37 ans originaire de Tougue tué par balles à Kindia au lendemain des élections communales du 04 février dernier.