À l’approche de l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, le mouvement Génération pour la modernité et le développement (GMD) passe à la vitesse supérieure. Le directoire de campagne du candidat Mamadi Doumbouya a lancé une vaste opération de formation et de structuration sur l’ensemble du territoire national. Objectif affiché : transformer l’essai de la transition en une victoire électorale incontestable.
Faya François Bourouno, directeur adjoint de campagne, en a fixé les contours : « L’objectif que nous visons, c’est la victoire du candidat Mamadi Doumbouya le 28 décembre 2025. » Mais cette victoire, selon lui, repose sur des fondations précises : « une forte participation des Guinéens » et « la tenue d’un scrutin paisible ». Deux conditions que le GMD entend activement préparer.
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Une campagne « structurée et civilisée » pour éviter le folklore
Conscient des enjeux, le mouvement mise sur une organisation rigoureuse pour éviter les écueils des campagnes traditionnelles. « Il faut une bonne organisation, une bonne préparation pour avoir une campagne structurée, une campagne civilisée, mais une campagne qui mène vers cette victoire », explique M. Bourouno. Une approche qui contraste avec le « folklore » et les « grands meetings » souvent associés aux élections en Afrique.
Pour y parvenir, le GMD a mis en place un système de formation en cascade déjà opérationnel. « On a déjà des formateurs nationaux et régionaux qui ont été formés. Ils sont sur le processus de déploiement dans les régions et préfectures pour la formation jusqu’à la formation des délégués des bureaux de vote », détaille le responsable. Une méthodique descente vers la base du système électoral.
Le « rabattage » : une stratégie de proximité pour toucher chaque électeur
L’innovation stratégique majeure réside dans le déploiement d’un système de « rabattage » électoral. Un terme qui désigne ici une campagne de terrain intensive et ciblée. « Pour le candidat, il faut que son projet de société soit connu par les Guinéens afin qu’ils votent pour lui sur la base de ce qu’il propose », insiste Bourouno. Et pour cela, pas question de se limiter aux grandes villes : « Il faut que cette campagne soit une campagne de proximité. Pour cela, il faut organiser un système de sensibilisation qui permette de toucher l’électeur dans sa zone de résidence. »
Ce dispositif repose sur l’architecture administrative du pays, déployé « en cascade jusqu’à atteindre les électeurs dans les secteurs. » La formation a inclus non seulement les cadres du GMD, mais aussi « des représentants des coalitions de partis politiques et des coordinations de mouvements de soutien » qui appuient la candidature de Doumbouya.
Un maillage territorial jusqu’au quartier
Une fois formés, ces relais régionaux retournent sur le terrain avec une mission précise : former à leur tour des acteurs locaux qui « iront faire l’activité de rabattage en appui à nos directoires mis en place dans les sous-préfectures et à nos comités de campagne de quartier et de district. »
Cette stratégie de maillage fin du territoire vise à créer une présence permanente du candidat sur le terrain, même dans les zones les plus reculées. Elle répond directement à l’appel lancé quelques jours plus tôt par le Premier ministre Bah Oury, qui exhortait les partisans de Doumbouya à « aller chercher les gens dans leur maison » et à « faire du porte-à-porte ».
À deux mois du scrutin, le GMD dévoile ainsi les rouages d’une machine électorale moderne, combinant formation technique des délégués et mobilisation populaire de proximité. Un double dispositif qui vise à la fois à sécuriser le processus électoral et à maximiser le vote en faveur de Mamadi Doumbouya, présentant sa campagne comme un modèle de professionnalisme politique face à ce moment crucial pour l’avenir de la Guinée.
