Tueries à Conakry: des femmes du Fndc dans la rue

Elles protestent contre la mort de plusieurs personnes ayant pris part aux manifestations contre la réforme constitutionnelle.

Arborant des vêtements blanc, les manifestantes scandent «libérez nos enfants» ou encore «arrêtez de tuer nos enfants.»

Pour ceux qui viendraient à ne pas les entendre, les femmes du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) qui ont investi les rues ce 23 octobre brandissent des pancartes où sont inscrits des messages.

L’itinéraire de la marche a pour point de départ le Rond-point Hamadallaye et point de chute, le stade du 28 septembre.

les femmes du Fndc protestent contre les tueries de la semaine dernière en Guinée, en marge de la mobilisation contre le projet de changement constitutionnel.

Guinée : l’ambassadeur américain à Conakry S. Henshaw appelle les Guinéens au dialogue

Dans un communiqué, le consul s’est dit inquiet de la situation socio-politique qui prévaut dans le pays et a appelé à la collaboration de tous afin de préserver la paix.

La reprise des manifestations politiques en Guinée a suscité un regain de violences à Conakry et dans certaines villes de l’intérieur. La communauté internationale s’inquiète de l’enlisement de la situation sociopolitique du pays. A cet effet, l’ambassadeur américain en poste à Conakry a, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, appelé les différentes parties « à s’abstenir de la violence ».

 

« En ma qualité d’Ambassadeur des Etats-Unis, je voudrais saisir cette opportunité pour exhorter tous les Guinéens à s’abstenir de la violence au moment où l’avenir politique de ce pays fait débat. A l’instar de toute autre démocratie, le défi majeur reste le maintien du discours dans un ton certes passionné mais poli », peut-on lire dans le communiqué publié ce mardi.

 

« Cependant, précise le diplomate américain à Conakry, la violence de quelques personnes ou de quelque camp que ce soit, reste inacceptable.  En tant qu’ami de la Guinée, les Etats-Unis constatent les progrès formidables que le pays a réalisés depuis son indépendance il y a soixante ans. Je me tiens aux côtés des Guinéens et des amis de la Guinée qui ne souhaitent rien d’autre que le meilleur pour ce beau pays ».

 

Se référant à un communiqué des ambassadeurs accrédités à Conakry publiés le 17 octobre dernier, il dira que « la voie unique vers la stabilité, la croissance, et la démocratie repose sur l’esprit de collaboration et de concertation entre toutes les parties, afin de développer un pays paisible et prospère ».

 

Enfin, il « encourage l’ensemble des Guinéens à œuvrer de concert dans la paix pour créer un meilleur avenir pour chacun ».

 

 

Condamnation d’Abdouramane Sanoh et Cie : Me Salifou Béa assure que le Fndc ne va pas abandonner

L’avocat Salifou Béavogui a déclaré ce mardi ne pas être surpris par le verdict et les peines infligées par le tribunal de première instance de Dixinn au coordinateur du Front national pour la défense de la constitution (Fndc), Abdourahamane Sanoh, et à plusieurs autres militants.

L’avocat Salifou Béavogui se dit déçu du verdict, mais pas surpris. « Nous ne nous faisions aucune illusion sur l’issue de ce procès. Notre mission, c’était de plaider. Celui qui a pour rôle de juger l’a fait aussi. La bataille judiciaire sera longue et ardue. Mais nous ne baisserons pas les bras », rassure-t-il.

« L’une des stratégies imaginaires pour mener jusqu’à son terme le projet de changement de constitution est de mettre à contribution la justice à travers des décisions que rien ne peut justifier en droit », révèle-t-il à la presse.

Il affirme que  « ni l’emploi de la violence, ni les menaces, ni les décisions judiciaires n’empêcheront les guinéens d’exprimer leurs opinions et d’exercer leurs droits et libertés qui leur sont reconnus par la constitution dont le Fndc s’est engagé à défendre vaille que vaille et pour laquelle, il est prêt à tous les sacrifices ».

Selon l’homme en robe noire, en venant à ce procès, « nous savions que tout a été perdu d’avance. Mais nous continuons à nous battre pour défendre les libertés consacrées par la constitution ».

 

Kouramangui-Labé : la prière de vendredi perturbée après la profanation d’une tombe

Dans le cadre de l’agrandissement de la mosquée de Ley-Thiandhi, un secteur relevant de la sous-préfecture de Kouramangui, les initiateurs dudit projet ont décidé de faire déplacer la tombe d’un sage du village qui serait d’ailleurs le donateur du site de cette mosquée.

Face au refus de la famille de ce dernier, les porteurs du projet d’extension de la mosquée ont, dans la soirée du jeudi 17 octobre, profané la tombe du sage, a appris Guinéenews de sources concordantes.

Choqué par cet acte, les enfants de Thierno Mamadou Saidou Diallo, (celui dont la tombe a été profanée ) n’ont de solution que d’empêcher la tenue de la grande prière de vendredi pour exprimer leur colère. Voilà la goutte d’eau qui a débordé la coupe. Car, c’est une bagarre générale qui s’est ensuivie dans tout le secteur.

« Toute cette terre nous appartient. On a mis la tombe hors de la mosquée.  Maintenant qu’il est question d’agrandir la mosquée, on a donné notre avale en précisant que la tombe ne sera pas déplacée. Et comme cela ne leur suffisait point, ils ont décidé de déterrer la dépouille de notre papa. Pire, ils sont en train de nous battre », a expliqué Aïssatou Sadya Diallo, fille aînée du déterré au micro de nos confrères de la radio espace Foutah.

Tout en renchérissant, un autre enfant du défunt, Thierno Ablaye Diallo, précise : « la terre sur laquelle la mosquée est construite, appartient à notre père. A sa mort, on l’a enterré à côté dans le caveau familial. Maintenant, lorsqu’il y a eu besoin d’agrandir la mosquée, ils sont venus me supplier afin d’avoir plus d’espace et que cela n’allait pas atteindre la tombe de notre père. Ils ont proposé à ce que la tombe soit désormais dans l’enceinte de la mosquée, j’ai dit que la tombe ne peut être dans l’enceinte de la mosquée. Maintenant dans la soirée du jeudi, le chef secteur est venu me dire qu’ils ont profané la tombé, de venir voir. Arrivée sur les lieux, je me suis rendu à la triste évidence. »

Quant à Thierno Sadou Diallo, le chef de secteur, il est revenu sur les circonstances ayant conduit à la perturbation de la prière du vendredi dernier dans sa localité.

« On a eu tous les problèmes du monde pour effectuer la prière de ce vendredi. Le fils du déterré est venu dire qu’il n’y aura pas d’appel à la prière tant qu’on ne lui montre pas celui qui a profané la tombe de son père. Devant son intransigeance, les imam et responsables se sont impliqués sans parvenir à le convaincre. Entretemps, les femmes de la contrée se sont mises à se battre. Voilà ce qui s’est passé ici aujourd’hui », nous confiés le chef de secteur.

En plus de cette profanation, un problème de secte islamique qui a donné naissance à une seconde mosquée, serait aussi à la base de ce différend. C’est du moins ce qu’affirme le chef de secteur : « toutes ces années, on prie ici sans problème. C’est récemment que des jeunes ont arrêté de s’acquitter de leur devoir religieux dans cette mosquée… En plus, un grand arbre a poussé sur la tombe. Un jour, on est venu trouver que cet arbre a été abattu. »

Par ailleurs, faut-il souligner que la traque contre les présumés profanateurs serait lancée à Ley Thiandhy alors que la situation reste encore vive entre les habitants.

 

Manifestations du Pndc: «une crise de confiance entre les acteurs sur le terrain» (ancien Premier ministre Komara

L’ancien Premier ministre Kabiné Komara a exprimé sa tristesse face à la mort par balles de guinéens dans les récentes manifestations de rue.

L’ancien patron du Haut-commissariat de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) se dit triste de voir des guinéens se faire tuer.

«Mon cœur saigne en tant que guinéen d’apprendre encore que dans mon pays, hélas, il y a encore des affrontements. Nous sommes devenus coutumiers de soubresauts politiques. Il est essentiel qu’on puisse y mettre fin», a déclaré Kabiné Komara.

Il a par ailleurs précisé que «chaque mort est un guinéen de trop tué».

Pour lui, c’est d’autant plus dangereux que «la Guinée est le seul bien commun qui nous appartient. Il y a une défiance importante, une crise de confiance entre les acteurs sur le terrain», a-t-il ajouté.

Kabiné Komara propose la communication pour rétablir la confiance «tant que nous n’arriverons pas à faire en sorte qu’il y ait des canaux de communication, nous continuerons, malheureusement, à instrumentaliser des populations innocentes qui se trouvent être les victimes de cette situation», a alerté l’ancien Premier ministre.

Vol d’armes au Camp Alpha Yaya Diallo à Conakry: l’état d’avancement des procédures judiciaires

Le média en ligne actuguinee.org a fait le point sur la mise ne accusation des présumés bandits interpellés dans le cadre de ce vol.

 Suite au vol d’armes perpétré au mois de juillet 2019 par un groupe de militaires qui se sont nuitamment introduits au magasin d’armement du bataillon des blindés du Camp Alfa Yaya Diallo, le procureur militaire, saisi du dossier, s’est rendu sur les lieux et a confié l’enquête à la brigade de recherches de Matam.

Les enquêteurs ont déféré les présumés auteurs arrêtés (une vingtaine au total) au parquet militaire du Tribunal militaire de Conakry. Lequel a saisi un juge d’instruction dudit Tribunal.

Les enquêtes se poursuivent pour boucler le dossier en vue de la tenue très prochaine du procès.

Aucun groupe et aucune entité particulière ne sont ni visés, ni ciblés par le Tribunal militaire. Tous les mis en cause sont (et seront) assistés de leurs avocats tout au long de la procédure.

Alpha Condé se rend à Moscou pour le forum Russie-Afrique

Le Président de la Guinée Conakry va rallier Sochi, station balnéaire de la Fédération de Russie. Il va participer au 1er forum Russie-Afrique qui se tient du 23 au 24 octobre prochain dans le Sirius Park of Science and Art sous la coprésidence de Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, et d’Abdelfattah al-Sissi, président de la République arabe d’Égypte et président de l’Union africaine.

 

Accompagné d’une forte délégation, le président guinéen sera à l’honneur pour avoir été l’un des premiers chefs d’Etat africains à suggérer à Vladimir Poutine un sommet entre la Fédération de Russie et le continent africain.

En marge de cette grande conférence qui va mobiliser une trentaine de chefs d’Etats et de gouvernements africains, Alpha Condé pourra avoir des rencontres bilatérales avec son homologue russe dont le pays a beaucoup d’intérêts en Guinée notamment dans les mines.

 

Premier grand soutien au maintien au pouvoir d’Alpha Condé – si l’on en croit l’ex-ambassadeur Alexandre Bregadze qui l’a publiquement révélé lors d’une cérémonie de présentation de vœux au président guinéen- la Russie veut désormais marquer sa présence en Afrique où elle largement doublée par la Chine.

 

Dans le but de se relancer en Afrique, Moscou ambitionne, après des décennies de reflux, selon des médias russes, de redonner à l’Université d’amitié entre les peuples (RUDN), ex-Patrice Lumumba -du nom du héros de l’indépendance congolaise- ‘’toute sa grandeur soviétique et former les nouvelles élites africaines’’.

 

Dans une note envoyée aux médias, « durant le sommet une attention particulière sera accordée à l’état et aux perspectives des relations entre la Russie et les pays du continent africain, au développement des échanges dans les domaines politique, économique, humanitaire, culturel et autres avec un accent mis sur la recherche de solutions pour un développement accéléré et cohérent de l’ensemble de la coopération russo-africaine. »

 

 

 

Au sujet des manifestations: «Ceux qui s’agitent aujourd’hui, pourquoi ils n’ont pas construit de barrages quand ils étaient aux affaires?» (Alpha Condé)

Dans une sortie, le président de la République a fustigé des anciens commis de l’Etat qui «manipulent» la jeunesse. Il a par ailleurs précisé que les forces de l’ordre n’ont pas brutalisé ou tiré lâchement sur des civils contrairement à ce qui est dit.

 

Le président guinéen n’a pas pu s’empêcher de tancer les anciens premiers ministres réunis au sein du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc).

Il s’est interrogé sur les acquis et l’héritage que tous ces anciens commis de l’Etat ont laissé à la postérité lorsqu’ils étaient aux affaires. «Ceux qui s’agitent aujourd’hui, pourquoi ils n’ont pas construit de barrages pour donner le courant à la Guinée. Il faut que les sages disent la vérité aux jeunes (…), ces opposants ont pour la plupart été des anciens premiers ministres et ministres. Pourquoi ils n’ont rien fait et notre pays se retrouve à la traine. Qu’ont-ils fait lorsqu’ils étaient aux affaires?», se demande le chef de l’Etat.

Le chef de l’Etat met d’ailleurs en garde quiconque voudrait porter atteinte à l’intégrité du pays. «Le soleil de la Guinée s’est levé et personne ne pourra le cacher », a-t-il martelé.

Répression des manifestations à Mamou : le député Djéssira Traoré accuse le camp militaire

La députée uninominale de Mamou s’est exprimée le 17 octobre 2019, sur les violences enregistrées ces derniers jours dans la ville carrefour, en marge des manifestations de rue lancées par le Front national pour la défense de la constitution (Fndc).

Très remontée contre les autorités administratives de Mamou, qu’elle accuse de nourrir une haine viscérale contre leurs administrés, l’honorable Djéssira Traoré dit que la situation dangereuse que vivent actuellement les habitants de Mamou est imputable à la gouvernance du président Alpha Condé.

Pour l’élue de Mamou à l’Assemblée nationale, qui a accordé un entretien téléphonique à Guineematin.com, la situation actuelle de la Guinée est « grave » et « dangereuse ». Mais, précise l’honorable Djéssira Traoré, « cette situation sera imputée à la gouvernance du président Alpha Condé, qui veut systématiquement violer la constitution. Une constitution sur laquelle il a juré par deux fois, de respecter et de faire respecter ».

Parlant de la situation particulière de Mamou où les échauffourées qui ont éclaté en marge des manifestations du Fndc ont fait deux morts (un élève et un gendarme), plusieurs blessés (dont certains par balles), des dégâts matériels importants et plusieurs personnes interpellées par les forces de l’ordre, la députée uninominale de Mamou accuse les autorités administratives de la ville carrefour d’avoir mis à contribution l’armée pour réprimer les manifestants dans le sang.

« Les autorités ont sorti les hommes du camp militaire pour aller faire une répression sanglante sur les populations de Mamou. Mais, c’est le président Alpha Condé qui a occasionné tout cela. Parce que c’est lui qui veut, à tout prix, violer la constitution… Vous savez, les autorités ont une haine viscérale contre la population de Mamou qui ne veut pas d’un changement de constitution. Dès que les enfants sortent, on les réprime. Et, quand vous réprimez quelqu’un qui est en colère, il réagit. Et, le résultat ne sera pas une bonne chose », a indiqué l’honorable Djéssira Traoré.

Lors d’une sortie médiatique hier, mercredi 16 octobre 2019, le gouverneur de la région administrative de Mamou, Amadou Oury Lammy Diallo, avait dit que « ce sont des gens infiltrés, payés et venus de Conakry qui sont derrières les échauffourées » enregistrées en début de cette semaine à Mamou.

Mais, la députée uninominale de Mamou estime que la première autorité de la région de Mamou n’a pas dit la vérité sur toute la ligne.

« Moi, à la place du gouverneur, si j’ai des informations de ce genre, je vérifie et dans ma déclaration, je donne des noms. Il faut être très honnête. Vraiment, le gouverneur n’a pas dit la vérité sur toute la ligne. Un homme de son âge ne doit pas dire du n’importe quoi sur les antennes des radios ou dans les journaux. C’est très déplorable », a dénoncé l’honorable Djéssira Traoré.

S’agissant de son absence remarquée (qui lui vaut de nombreuses critiques actuellement sur les réseaux sociaux) à Mamou lors de ces manifestations contre un 3ème mandat (alors que son homologue de Labé était sur le terrain auprès de ses électeurs), la députée uninominale de Mamou a indiqué qu’elle était au chevet d’une malade à l’hôpital Donka.

« Je suis présentement à Conakry. J’avais une malade à Donka ; et, c’est hier (mercredi) qu’elle est sortie de cet hôpital. Elle n’a même pas pu arriver chez moi, à Hamdallaye. Elle est partie en ville (à Kaloum), parce que c’était plus proche. Donc, je n’ai pas eu le temps d’aller à Mamou parce que j’étais avec cette malade. Mais, je ne pensais pas qu’il y aurait eu une telle situation là-bas. Il y a aussi le fait que les routes étaient barricadées, il n’y avait pas de passage. Mais, de toutes les façons, j’ai pu dépêcher un avocat pour défendre la constitution. Parce que défendre ceux qui ont été arbitrairement réprimés, arrêtés et emprisonnés, c’est défendre la constitution. Donc, Maître Lazard est allé à Mamou pour défendre la constitution. Il est parti avant-hier (Mardi) à Moto, jusqu’à Mamou », s’est défendue l’honorable Djéssira Traoré.

Manifestations du Fndc: la Radho demande la libération sans condition des personnes interpellées

Dans un communiqué la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) demande à Alpha Condé de renoncer à tout projet de modification de la Constitution.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) se dit inquiet de la situation sociopolitique qui prévaut au pays et invite le président Alpha Condé à oublier ses projets de modification de la Constitution. Elle appelle par ailleurs les forces de l’ordre aux respects des libertés et des droits de l’Homme et le respect de la liberté d’expression par les autorités administratives. La Raddho exige la libération sans condition de toutes les personnes interpellées au cours des manifestations.

Dans le communiqué publié le 15 octobre, l’association rappelle les conséquences des événements du 14 octobre 2019. La mort de cinq personnes dont quatre civils et un gendarme, 70 blessés et plusieurs dégâts matériels. C’est le bilan que la Raddho fait des manifestations organisées par le Front national pour la défense de la constitution (Fndc), le 14 octobre dernier en Guinée Conakry. L’association revient par ailleurs sur les arrestations survenues en marge de ces manifestations.