Invité en France par le président de l’assemblée européenne pour s’adresser aux députés européens, professeur Alpha Condé a été reçu le mardi 29 mai 2018 à l’aéroport de Strasbourg. Les autorités strasbourgeoises et la communauté guinéenne vivant à Strasbourg ont réservé un accueil enthousiaste au président Guinéen.
Le chef de l’État guinéen a pris part à la session des députés européens. Le Professeur Alpha Condé a annoncé le retour de la Guinée à la bonne gouvernance. Il a par ailleurs demandé l’accompagnement de l’Union Européenne notamment dans le plan national de développement social.
Pour son brillant passage à la tête de l’Union Africaine, et pour les nombreuses réalisations faites en Guinée, dans tous les secteurs de développement, Alpha Condé a été sollicité par le président du parlement européen comme modèle des dirigeants du monde à suivre pour s’adresser aux députés européens. Du haut de la tribune du siège du parlement européen, le président Alpha Condé a souligné les acquis de son régime.
« Depuis mon accession à la magistrature de mon pays en décembre 2010, la Guinée a renforcé son processus démocratique notamment à travers la mise en place des institutions républicaines: l’assemblée nationale, la cour constitutionnelle, la haute autorité de la communication, la cour des comptes, le conseil suprême de la magistrature, le conseil économique et social. Ces différentes institutions, aujourd’hui clairement opérationnelles, fonctionnent en toute indépendance et dans le strict respect des principes et des valeurs démocratiques. Nous avons également instauré un dialogue politique constant avec la participation de l’ensemble des partis politiques, de la société civile, de l’administration et des partenaires au développement. Ce climat de dialogue a fortement contribué à l’apaisement de l’espace socio politique et à la stabilisation de l’unité et de la paix…. » a-t-il fait savoir.
« Tout ceci contribue à la préservation de nombreux acquis démocratiques enregistrés par la Guinée au cours des dernières années. Nous entretenons également une relation permanente avec l’Union Européenne conformément à l’article 8 de l’accord de Cotonou dont mon pays est signataire. Ainsi la deuxième session de concertation tenue à Conakry en mars 2017 a abordé des sujets liés à la consolidation de la démocratie, la lutte contre la corruption et l’impunité, la migration et l’aide publique au développement. Nous nous félicitons de ce cadre d’échange entre notre pays et l’Union Européenne qui favorise la compréhension mutuelle au sein de notre population politique économique et sociale. Celle-ci facilite la définition des priorités et des principes communs et renforce les liens existants entre les différents domaines de notre coopération inscrit dans l’accord de Cotonou. » poursuit-il.
Pour ses ambitions affichées et qui vont dans le sens du développement de l’Afrique, professeur Alpha Condé rappelle : « Au cours de mon mandat à la tête de l’Union Africaine en 2010, notre organisation continentale s’est attelée à relever les défis allant des questions de paix et de stabilité sur le continent mais aussi la réforme institutionnelle et financière de l’organisation en vie de renforcer notre crédibilité et notre unité dans la gestion des problèmes internationaux. Les réformes en cours doivent permettre à terme de rendre notre organisation continentale plus performante, de promouvoir une économie financière pour le fonctionnement de l’institution des projets et programmes inscrits dans l’ordre du jour. Nous souhaitons faire de l’Afrique un continent émergent avec un marché unique disposant des structures performantes tout en évitant une concurrence entre nos États. Pour ce faire, nous voulons nécessairement investir substantiellement dans les infrastructures notamment dans les secteurs du transport, de télécommunications de l’énergie en vue d’accélérer la transformation de nos économies. C’est pourquoi nous avons lancé en 2015 lors de la cup 21, l’initiative africaine pour les énergies renouvelables avec comme pour objectif de doter notre continent de 300gw de capacités de production énergétique d’ici 2030 et d’augmenter sensiblement l’utilisation des énergies renouvelables… »
« Je voudrais remercier l’Union Européenne pour l’appui précieux qu’elle continue de nous apporter en vue de la concrétisation de cette initiative…. » s’est réjoui le président Alpha Condé.
« L’Union Européenne est un partenaire stratégique pour l’Afrique en raison non seulement de sa proximité géographique et avec ses relations de coopération avec l’Afrique sur le plan sécuritaire économique et humanitaire. Le niveau très élevé des relations de coopération entre l’Union Africaine et l’Union Européenne mérite d’être souligné. Le 3ème sommet Union Africaine – Union Européenne tenue à Abidjan en novembre 2017 sous ma co-présidence autour du thème « investir dans la jeunesse pour une croissance inclusive accélérée et un développement durable », a marqué l’esprit de nos partenaires à œuvrer d’avantage en harmonisation de leur action en faveur de la jeunesse. Ce sommet a permis non seulement de revoir en profondeur notre partenariat mais également de fixer les priorités communes dans le cadre de leur stratégie la paix et la sécurité, la coopération dans le domaine de la gouvernance la mobilité ainsi que les perspectives économiques des jeunes africains et européens. Nous nous félicitons surtout du lancement du plan maréchal par Madame Merkel lors de notre réunion à Berlin et nous sommes convaincus que ce plan maréchal favorisera la coopération gagnant gagnant. Nous avons que si ce plan maréchal doit être un bon plan maréchal, il faut alors que l’union européenne consacre la part de son budget de son PIB dans le plan maréchal…. »
Dans la même dynamique, le chef de l’État a remercié l’Union Européenne pour le soutien sans faille aux nombreux projets de développement en Guinée.
« La coopération entre l’Union Européenne et la Guinée s’est diversifiée dans différents domaines contribuant ainsi à l’amélioration de la gouvernance, au développement du capital humain. Cet appui nous a déjà permis de relever un défi de taille en matière de développement économique et social et le renforcement de l’Etat de droit notamment la réforme du secteur de la justice et des forces de défense et de sécurité ainsi que la transformation de notre administration dans le but de la rendre plus efficace et plus performante.. »